2011, ANNEE DES PATIENTS ET DE LEURS DROITS ?
Source / auteur :
Courriel Collectif Interassociatif sur la santé
mis en ligne jeudi 16 décembre 2010 par jesusparis
Point d’interrogation, car aucun des acteurs des travaux préparatoires ne semble avoir de confirmation de la décision prise par l’ancienne ministre de la Santé et des Sports, de faire de 2011 une « Année des patients et de leurs droits ».
D’un certain point de vue, on comprend que les pouvoirs publics réfléchissent, tant d’annonces allant en sens inverse.
Ainsi, après que les pouvoirs publics ont annoncé l’augmentation de la consultation de 1 € (ce qui, pour être légitime à l’égard des médecins, n’en est pas moins une charge pour l’usager qui fait l’avance), nous avons entendu le président de la République dire à Orbec, où il visitait un pôle de santé, que la proposition du rapport Hubert tendant à étager la consultation entre 11 et 70 € allait se concrétiser. Sidérant pour tous ceux qui ne peuvent déjà pas faire l’avance de frais pour 22 € !
Ajouter à ces annonces, celle du déremboursement des médicaments à service médical rendu modéré et de certains dispositifs médicaux, ce n’est pas non plus préparer le terrain d’une année 2011 en faveur des patients et de leurs droits...
Pourtant, nous en avons besoin :
Le renouvellement de la loi de santé publique n’est pas à l’ordre du jour alors qu’il aurait dû intervenir en 2009, de sorte que la politique nationale de santé que les agences régionales de santé ont à mettre en œuvre ne peut s’appuyer sur aucune vision de la stratégie nationale de santé des cinq ans à venir.
Le débat sur la transparence et le contradictoire dans la décision de santé fait rage après l’affaire du Médiator qui met en lumière le fait que nous ne sommes pas allés assez loin dans la démocratie sanitaire.
L’information des patients pris individuellement est aussi à parfaire : c’est le droit le moins bien respecté de ceux reconnus par loi du 4 mars 2002.
Les nouveaux usages dans la santé, comme ceux qui reposent sur les nouvelles techniques de l’information et de la communication, posent de sévères défis économiques, pratiques et éthiques.
Le respect de la dimension personnelle dans la relation de soin en établissement doit encore progresser, notamment face aux défis du vieillissement.
En même temps, il ne s’agit pas de dire que l’on va faire l’année 2011 … pour l’exécuter a minima.
Nous avons besoin de cette année 2011 non pas parce qu’elle a été promise, mais parce qu’elle est indispensable à l’amélioration :
des conditions de vie des malades qui ont besoin d’être informés, accompagnés et soutenus,
et de la cohésion sociale au moment où nombre d’entre eux retirent le sentiment que le pacte de social de santé est en train de se rompre.