HONTE AUX FOSSOYEURS DU PCF !
Mais qui donc sont ces dirigeants pseudo communistes, sans foi ni loi qui piétinent allègrement ce que des centaines de milliers de communistes ont construit, pour certains camarades, au prix de leurs vies ou de leur santé. Nombreux sont les camarades qui ont donné le meilleur d'eux-même pour que vivre le parti, pour vivre debout et marcher la tête haute. Le PCF a longtemps été redouté, craint et respecté de ses adversaires politiques.
Quand est-il maintenant ? Comment une chose pareille, ce crime abominable est-il possible ? Il ne faut pas être communiste pour faire subir aux authentiques communistes un tel déshonneur !
La presse réactionnaire se déchaine contre le Parti Communiste dont la majorité des dirigeants n'est pas digne de s'exprimer au nom des communistes, ceux qui font encore ou ont fait le PCF; celui des luttes contre la guerre du Rif; du parti des fusillés; du parti qui lutta contre la guerre coloniale menée en Indochine avec notamment de vaillants camarades comme Henri Martin; celui du combat contre l'autre guerre coloniale menée en Algérie par de courageux camarades comme Alban Lietchi ou comme notre jeune camarade Daniel Féry qui le paya de sa vie à l'âge de 15 ans.
Quand on a été CDH, que l'on a participé à de nombreuses ventes de masse de l'Huma, manifs diverses à l'appel du glorieux PCF, on ne peut accepter une telle déchéance, on ne peut accepter cet enterrement des valeurs républicaines, laïques et révolutionnaires que nous a inculqué le parti, sans souffrir intensément.
Comment de prétendus communistes peuvent-ils orchestrer, programmer ainsi la fin du PCF? Des fossoyeurs sont donc à la direction du PCF. Il est évident que ces gens-là n'ont que faire de l'idéal communiste, si ce n'est pour l'utiliser à des fins personnelles. Ce sont des hommes et des femmes d'appareil et l'on retrouve les mêmes ou leurs semblables dans les organisations syndicales qui, pour les raisons évidentes que j'évoquent ici ont perdu toute identité avec la lutte des classes et de masse.
Lorsqu'en 1958, j'ai adhéré au PCF, j'avais une certaine idée de l'idéal communiste. Pour moi qui suis né révolutionnaire mais qui a du tracer son sillon car mon entourage familial ne m'a jamais facilité la tâche, le parti, c'était l'exemple à suivre, le modèle de probité, d'honnêteté. J'ai calqué toute ma vie de militant communiste sur la droiture, la dignité et le respect des humbles.
Mon oncle Hilaire, vieux cheminot communiste exemplaire m'a initié à ce qu'était le redoutable honneur d'être communiste. Mon oncle m'a dit en 1958 : un communiste doit toujours montrer l'exemple, un communiste doit toujours essayer d'être le meilleur. Voilà ce que je retiens de ma première éducation à l'idéal communiste et c'est ainsi que je me suis efforcé d'appliquer ses principes en m'efforçant de ne pas m'en écarter, ceci jusque fin 1998, où, las des querelles intestines continuelles au sein du parti, j'ai décidé de quitter celui-ci.
Que mes détracteurs et je sais qu'ils sont nombreux ne ricanent pas sournoisement dans mon dos, car ne leur en déplaisent, je reste fidèle à l'idéal communiste de ma jeunesse. Je reste fidèle aux combats pour les libertés que mon oncle m'a enseignés; je reste fidèle aux luttes menées lorsqu'avec le parti et l'UJCF, nous combattions contre la Guerre coloniale menée par de Gaulle en Algérie; je reste fidèle notamment aux combats menés par nos aînés, aux idéaux de lutte contre les fascismes hitlérien et pétainiste; je reste fidèle à toutes les luttes auxquelles j'ai participé avec le PCF.
Désormais, les premiers dirigeants du PCF rament à contre courant, prennent des positions que je ne puis cautionner car elle ne correspondent plus à l'idéal communiste. Mais, j'ajoute que ce n'est pas parce que je ne suis plus encarté au PCF, ni nulle part ailleurs que comme tout communiste qui se respecte, je ne souffre pas intensément de voir le triste spectacle de désolation qui consiste à voir vider une partie des locaux et des biens historiques du PCF par de faux communistes, encore actuellement à la tête de ce même PCF.
En effet, voire que des locaux du PCFsont ainsi galvaudés, sans oublier les suppressions de postes qui vont en découler, de surcroît situés place du colonel Fabien, l'un des plus prestigieux héros communistes de la Résistance, quelle honte, quel affront fait à ce camarade. Je ne peux m'empêcher de penser à Pierre Semard, à Benoît-Frachon, à Jacques Duclos, à Guy Môquet, à Danielle Casanova. Je pense également à Jean Jaurès, fondateur du journal l'Humanité et à tant d'autres que je ne puis tous citer tant ils sont nombreux et dont le coeur saigne à cause de l'indifférence de certains imbéciles qui, sans états d'âmes saccagent cette grande maison des glorieuses luttes des classes, l'Honneur des communistes.
Jacques Tourtaux