7 OCTOBRE : LES SYNDICATS "DECOUVRENT" LE TRAVAIL INDECENT !
LE 7 OCTOBRE PROCHAIN SERA LA JOURNEE MONDIALE POUR LE TRAVAIL DECENT. EN FRANCE, LA PLUPART DES ORGANISATIONS SYNDICALES PREPARENT DES MOBILISATIONS SOCIALES D'AMPLEUR.
La formule passe partout "un travail décent" ne veut rien dire et n'est pas facteur mobilisateur pour soutenir les luttes futures et développer celles en cours.
A l'échelle européenne, voilà donc seulement maintenant que les "syndicats" européens réalisent que les salariés ne travaillent pas décemment. C'est se foutre du monde !
Bien sûr que nous allons continuer à participer (moi, je suis retraité) selon nos possibilités aux manifs et autres formes de luttes mais, il est temps pour l'ensemble de la classe ouvrière de stopper cette infernale machine à détruire l'homme, façonnée par le capitalisme européen. Les dirigeants syndicaux collabos, adhérents à ces soit-disant syndicats européens redoutent plus que tout que nous redressions la tête.
Certes, le moteur des luttes passe forcément par les salariés autour de leurs syndicats de base mais, ce n'est que tous ensemble que nous allons accélérer notre combat contre le MEDEF, le gouvernement et... les pseudo-syndicalistes qui tentent cette année encore de nous rejouer la même musique des journées d'action dispersées qui usent et font perdre inutilement de l'argent aux grévistes.
Voilà le coup du "travail décent". Allons parler de "travail décent" à un chômeur de longue durée de plus de 50 ans alors que celui-ci a déjà une vie indécente.
Le jeune qui sort des études et qui ne trouve pas de boulot ne vit pas décemment.
Les vieux et les malades qui crèvent dans leur coin parce qu'ils ont une dignité qu'ils cachent attendent autre chose qu'une mini lutte au nom du "travail décent".
Les ménagères qui n'arrivent plus à joindre les deux bouts sont elles aussi concernées par les vrais combats de classe. Ces combats nobles méritent beaucoup plus qu'un vague et hypocrite mot d'ordre pour le "travail décent" lancé par des dirigeants syndicaux qui nous prennent vraiment pour des imbéciles. C'est indécent.
Je suis un retraité de santé précaire mais, même si je ne participe plus activement aux luttes comme auparavant, je m'efforce notamment via Internet de militer contre le régime fascisant de Sarkozy.
Le contact avec des travailleurs et leurs représentants syndicaux de base dans les usines ou ailleurs grâce à la toile, permet également des avancées que les militants doivent utiliser au maximum pour aider les travailleurs qui ont et vont avoir besoin de toute la population laborieuse du pays pour résister et ensuite éjecter Sarkozy de son trône.
Pour aider les travailleurs, rien n'empêche les chômeurs, les vieux qui le peuvent encore, les jeunes, les ménagères d'intervenir partout où ils se trouvent pour engager la discussion avec les gens et préparer le terrain pour les luttes à venir.
Partout où nous nous trouvons, partout où nous allons, rien n'est plus facile que d'engager la conversation notamment dans les grandes surfaces où les gens lorsqu'ils font leurs courses sont confrontés aux dures réalités de la vie chère. Dès que l'on parle du pouvoir d'achat avec les gens, la plupart des personnes réagissent immédiatement. Rien n'est plus facile de les monter contre les Carrefour et autres Leclerc qui ravalent leurs salariés au rang de denrées périssables.
Il est également facile de tester les clients et de leur "remonter la pendule" contre Sarkozy et rares sont ceux qui n'abondent pas dans le sens que nous souhaitons.
Partout où nous nous trouvons, nous devons faire réagir les gens et les amener aux combats de classe qui nous attendent. Telle est la mission principale que doivent se fixer toutes les personnes qui n'ont pas ou plus d'emploi. Cette tâche n'est pas insurmontable. Elle est une pierre à l'édifice que nous voulons construire tous ensemble pour vivre décemment et dans la dignité.
Je crois qu'à notre façon, nous pouvons beaucoup apporter aux travailleurs qui luttent dans leurs boîtes et je pense qu'à force d'appuyer là où les salariés des Champions, des Intermarchés et autres Leclerc ont mal, on parviendra à amener à revendiquer sur le terrain cette catégorie de travailleurs particulièrement opprimée par un patronat méprisant dont l'arrogance frise l'indécence comme cela l'est tout autant pour les sans-papiers dont certains d'entre eux sont toujours courageusement en lutte.
La journée de mobilisation du 7 octobre n'est que dans un mois. Pendant ce temps et alors que d'importantes luttes sociales sont en cours, alors que de nouvelles vagues de licenciements et autres "départs volontaires" sont annoncées, les responsables syndicaux jugent-ils décentes les situations dramatiques qu'engendrent la néfaste politique du fascisant Sarkozy ?
Les salariés vont-ils devoir lâcher du lest dans leurs luttes en cours pour réussir la journée de mobilisation du 7 octobre prochain et ensuite va-t-il encore y avoir les actions isolées qui font perdre de l'argent aux salariés pour rien ?
Bernard Thibault, pour la CGT, vient d'être reçu par Sarkozy qui lui a filé un soporifique et c'est reparti comme en 40. La journée du "travail décent" est une nouvelle parade pour tenter de calmer les esprits qui commencent à sérieusement s'échauffer. Ce n'est pas à l'Elysée que les choses doivent se passer mais, sur les lieux de travail, dans la rue au contact des salariés. Les discours de Sarkozy à Bernard Thibault et aux autres "partenaires sociaux" sont du pipeau et nous, classe ouvrière, nous sommes les dindons de la farce.
Il est indécent de la part de syndicalistes de seulement s'apercevoir que les gens qui travaillent le font dans des conditions indécentes.
Jacques Tourtaux