VILLE DE REIMS : MES INTERROGATIONS SUR LE CONFLIT AVEC LA MAIRE PS
A l'appel des syndicats CGT et SUD, une forte proportion d'agents municipaux de la Ville de Reims auxquels se sont joints leurs collègues de Reims métropole vient de faire grève pendant quatre jours. Du jamais vu depuis MAI 1968, disent les anciens. Les grévistes ont décidé de suspendre la grève tout en maintenant la pression.
Les agents municipaux sont en conflit contre la députée-maire PS, madame Hazan qui a, semble-t-il complètement occulté ses promesses préélectorales et "oublié" que la grande majorité des salariés avec lesquels elle est actuellement en conflit a fortement contribué à son élection.
Mettons-nous un instant à la place de ces salarié(e)s qui ont voté pour cette élue de la gauche caviar et qui "découvrent" qu'ils sont spoliés comme jamais cela ne s'est vu auparavant ?
Ce jeudi 19 février, les syndicats CGT et SUD ont réuni les agents municipaux contestataires pour décider ensemble des suites à donner à l'action.
A une très forte majorité, les agents ont de nouveau voté pour la grève dont la date n'a pas été décidé ce jeudi. Le 13 mars prochain, le protocole d'accord déjà signé par les syndicats CFDT et FO sera soumis à l'examen du comité technique paritaire et il se pourrait fort bien que cette date soit choisie par les grévistes pour exprimer leur mécontentement quant à cette maire dite de gauche qui se comporte avec son personnel de façon despotique.
Les habitants de la ville ne sont pas mieux lotis puisqu'ils viennent d'écoper d'un nouvel impôt appelé taxe pour la circonstance, comme si les mots impôt et taxe n'avaient pas la même signification pour les budgets familiaux.
Lors de cette réunion et durant deux heures, des agents municipaux en colère, tous services confondus, sont intervenus pour donner leur point de vue et ont opté pour la grève. Au moment du départ des salariés, un responsable du syndicat SUD a émis une réserve qui a suscité un certain froid parmi les participants.
Le "camarade" Patrick Payed, de SUD a dit que son syndicat participerait à la grève mais uniquement "si ce mouvement n'était pas trop politisé." Invité à s'expliquer en public, le syndicaliste n'a rien dit. Off, il nous a précisé qu'il n'était pas question, comme on avait pu l'entendre lors des jours de grève, qu'il y ait des attaques personnelles contre les politiques. "Nous défendons avant tout des droits sociaux."
Par le biais d'articles parus dans le journal L'UNION et sur le site de la section de Reims du PCF (article de L'HUMANITE), j'ai largement rendu compte sur mon blog de cette inédite et remarquable grève mais, si j'y reviens, c'est parce que j'ai reçu le 18 février dernier un mail d'une personne que je ne connais pas, mr Karim Lakjaa, du syndicat SUD de la mairie de Reims et dont voici le contenu :
Bjr,
Très bon blog mais info partielle. La CGT n'était pas seule dans le mouvement...
Karim
Ma réponse illico :
Bonjour,
Si tu me lisais plus souvent, tu saurais que je suis un homme intègre et pas plus tard qu'hier, j'ai mis sur mon blog un article émanant d'un syndicat SUD de la région du Nord-Pas-de-Calais.
Je suis un militant qui a fait ses preuves et qui vient d'apprendre qu'un de ses camarades de la CGT Guadeloupe vient d'être tué par Sarkozy. J'ai donc beaucoup de peine. La mort de ce camarade doit tous nous interpeller.
Quand je pense que ce soir, l'assassin va peut-être avoir le culot de présenter ses condoléances aux travailleurs. Les dirigeants syndicaux qui vont aller discuter avec ce fascisant président devaient le soir même du 29/01 lancer la grève reconductible sans s'occuper de la traîtresse CFDT et de ceux qui lui cavalent après.
Il faut me laisser le temps de me retourner. Chaque fois qu'un travailleur meurt dans les luttes ou sur le lieu de son travail, mon coeur saigne. Idem pour chaque victime du colonialisme.
Jacques Tourtaux
Sa réponse est celle du mépris, trois points de suspension.
...
Qui êtes-vous donc monsieur pour vous comporter de la sorte? C'est ainsi que vous pratiquez le syndicalisme ? Je me suis laissé dire que vous étiez sur le point de prendre sensiblement du galon !
Pourquoi ces mails ridicules. Mon modeste blog vous dérangerait-il à ce point, monsieur le futur chef ?
Je vais maintenant donner mon sentiment sur ce que le militant retraité cheminot CGT que je suis et simple lecteur du journal L'Union, pense de l'attitude pas franchement combative de votre camarade Patrick Payed qui, par son intervention à la fin de la réunion où les agents venaient à une grande majorité de revoter pour la grève, savait que celle-ci ferait très mauvais effet. Il s'agit d'un coup de poignard dans le dos des grèvistes. De quel côté de la barricade se situe le syndicat SUD de la mairie de Reims ? A quoi jouer-vous si ce n'est aux briseurs de grève ?
Quant à dire que vous ne voulez pas entendre parler de politique, il me semble que le syndicat SUD est mal placé pour tenir de tels propos. Olivier Besancenot qui arpente et sillonne la France et ses colonies, va en être rouge de colère.
Ainsi, avec votre petite quinzaîne de militants, vous essayez de briser cette grève inédite et exemplaire. Vos collègues des syndicats FO et CFDT ont signé avec la maire PS. Quel est le but de la manoeuvre recherché si ce n'est celui d'affaiblir la CGT ?
Le vieux briscard que je suis a toujours été d'une fidélité constante à son idéal CGT bien que je désapprouve les conceptions réformistes des dirigeants. Je suis un farouche adversaire du culte de l'homme providentiel. Nous savons tous ce que sont devenus les pseudos leaders de MAI 68 et de quel côté de la barricade ils se situent. Ce côté n'est pas dans le camp des travailleurs.
Jacques Tourtaux