COLERE ET EXASPERATION = RADICALISATION DES LUTTES !
Didier Le Reste, secrétaire de la fédération CGT-Cheminots :
"Nous étions 43% le 29 janvier. Je pense que ça sera du même niveau aujourd'hui, globalement sur l'ensemble du territoire".
"Nous sommes dans un processus revendicatif, ce mouvement est tout à fait légitime, car les salariés sont victimes de la crise du système financier et n'en sont pas les responsables".
"Lorsqu'il y a une crise comme cela et que les salariés sont directement victimes alors qu'ils ne sont pas responsables et qu'il n'y a pas de réponses concrètes sur le fond, mais qu'en plus il y a des comportements innacceptables, ça pousse à la radicalisation".
"Il y a les ingrédients dans de nombres endroits où la colère et l'exaspération peuvent remplacer une action syndicale classique". (Déclaration sur Radio Classique, jeudi 19 mars).
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Ce matin, je suis allé à la manifestation à Reims. C'était énorme. Beaucoup plus fort que le 29 janvier dernier. Les salariés du secteur privé sont venus en nombre. Etaient présentes des entreprises jamais ou très rarement vues dans les luttes telles Monoprix, Aldi et bien d'autres.
Les retraités également très nombreux mais aussi une forte présence des étudiants, rejoints par des lycéens eux aussi très visibles. Sarkozy les a-t-il vus et entendus?
Le secteur public avait sorti la grosse artillerie avec les gros bataillons de l'Education nationale.
Egalement présents les salariés des Transports Urbains Rémois (TUR) avec leur très puissant et revendicatif syndicat CGT. Les pompiers professionnels CGT se sont fait bruyamment entendre avec leur petite bagnole miniature.
Quelle belle manif par un temps magnifique !
Dans cette nuée bigarrée, je n'ai même pas vu ma corporation, les cheminots.
Des salariés du CFPA étaient également venus de Rethel (08).
Certains manifestants crédules disent que la prochaine manif aura lieu le 1er Mai mais, beaucoup de ceux avec qui j'ai discuté m'ont dit clairement qu'il n'était plus possible d'attendre. Des personnes en très grosses difficultés n'en peuvent plus.
Sarkozy et les apparatchiks syndicaux sont de concert responsables du drame qui se prépare.
Notre peuple est en danger. Il est du devoir des militants d'Avant-garde, c'est-à-dire, les plus conscients d'entre nous, jeunes et moins jeunes, de ne pas laisser perdre les fruits de ce magnifique mouvement. De suite et comme l'y invite la coordination nationale des étudiants réunie à Lyon les 14 et 15 mars, il faut radicaliser nos luttes. Que les salariés fassent la jonction avec la jeunesse étudiante et lycéenne dont on a pu voir ce matin à Reims qu'elle était massivement mobilisée.
L'heure n'est plus aux parlottes, l'heure est à l'action pour stopper le taré de l'Elysée dans sa folle aventure. Je suis persuadé que ce mille-gueules va se terrer si les choses se dégradent car en effet, comment pourrait-il en être autrement avec cette politique fascisante qui est celle du pire pour les masses populaires.
Nous savons que d'ici peu les dirigeants réformistes et collabos de la CFDT, de l'UNSA, de la FGAAC, de la CFTC, de FO, de la CGC vont déserter les luttes pour aller mégoter des broutilles. Nous ne pouvons nous contenter de
ces réunionnettes de salons feutrés qui, à chaque fois, se soldent par de nouvelles concessions et donc de nouvelles pertes d'acquis sociaux.
Beaucoup de ceux qui manifestent aujourd'hui expriment leur ras le bol.
Si les directions syndicales dont l'unité n'est que de façade, celle-ci va se fissurer, ne veulent pas aller au charbon, c'est-à-dire, assumer leurs responsabilités, les militants authentiques, ceux qui sont toujours à la pointe des combats, ceux que la classe ouvrière connaissent parce qu'ils sont constamment à leurs côtés, sur le terrain, vont agir en conséquence en durcissant le mouvement contestataire.
Sarkozy me fait penser au petit Thiers, celui qui a fait réprimer l'insurrection de la Commune de Paris et a fait déporter dans des bagnes des milliers de Communards dont l'indompable champenoise Louise Michel, l'une des porte-drapeaux de ce premier Etat Ouvrier de l'histoire. C'est avec le drapeau Rouge de la Commune de Paris que repose une autre grande figure du mouvement émancipateur mondial : Lénine.
Jacques Tourtaux