Quelle propriété possédait le 14ème Dalai Lama avant de fuir le Tibet en 1959 ?
Elle était assez importante, selon un document intitulé Cinquante ans de la réforme démocratique au Tibet, qui a récemment été publié par le Bureau d'information du Conseil d'Etat. Voici un article paru dans le Quotidien du peuple le 19 mars, en réponse à questions des lecteurs.
En 1959, le Dalai Lama possédait 160 000 liang (une unité de poids chinois, égale à 50 grammes) d'or, 95 millions de liang d'argent, plus de 20 000 pièces de bijouterie et jade. Par ailleurs, il possédait 10 000 morceaux de tissu de soie et de satin et de rares vêtements en fourrure, dont plus de 100 robes incrustées de perles et de pierres précieuses pour une valeur de dizaines de milliers de yuans.
Avant la réforme démocratique qui a été lancée par le gouvernement central en 1959, le peuple tibétain avait été dominé système de servage féodal qui avait placé le pouvoir entre les mains des dirigeants religieux et politiques.
Cette classe esclavagiste, composée de trois principaux détenteurs du patrimoine, à savoir, les autorités locales, les aristocrates et les lamas des monastères des classes supérieures, exerçait une répression politique et économique extrêmement brutale et exploitait les serfs et les esclaves.
Près de 90% de la population du Tibet ancien était composée de serfs, appelés en tibétain tralpa (littéralement, les personnes qui cultivent des parcelles de terre qui sont mises à leur disposition et qui étaient sujettes aux corvées de leur propriétaires) et duiqoin (littéralement, des petits ménages avec des cheminées émettant de la fumée). Ils ne possédaient pas de moyens de production ou la liberté personnelle, et vivaient seulement de la culture de leurs parcelles pour leurs propriétaires pour survivre.
Par ailleurs, les nangzan, près de 5% de la population de l'ancien Tibet, ont été des esclaves héréditaires qu'on surnommait "des outils parlants".
Des statistiques publiées pendant les premières années du règne de la dynastie des Qing (1644-1911) au XVIIème siècle indiquent que le Tibet avait alors plus de 3 millions de mu (20 millions de hectares) de terres agricoles, dont 30,9% était détenue par le gouvernement féodal local, 29,6% par des aristocrates, et 39,5% par des lamas des monastères du rang supérieur.
Le monopole des moyens de production détenu par les trois principales tranches de la société est resté inchangé jusqu'à l'adoption de réformes démocratiques en 1959.
Selon les statistiques, la famille du 14ème Dalai Lama possédait 27 manoirs, 30 pâturages, et plus de 6 000 serfs. Près de 33 000 ke (un ke équivaut à 14 kg) de qingke (orge de montagne), 2 500 ke de beurre, deux millions de liang d'argent tibétain, 300 têtes de bétail, et 175 rouleaux de pulu (étoffe de laine fait au Tibet) ont été fabriqués par ses serfs chaque année.
Il est connu que chaque Dalai Lama avait deux organismes d'usure. L'argent du Dalai Lama était accordé à des taux d'intérêt exorbitants.
Selon les données incomplètes des livres de comptes de ces deux organismes, ils ont prêté 3 038 581 liang d'argent en 1950, et recueilli 303 858 liang d'usure de la même année. Les gouvernements à des divers niveaux dans le Tibet ancien avaient également un grand nombre de ce genre d'organismes ; prêter de l'argent et récupérer les intérêts était devenu un devoir des responsables locaux.
Une enquête réalisée en 1959 a montré que les trois grands monastères, à savoir Drepung, Sera et Ganden, à Lhassa, ont prêté au total de 22 725 822 kg de grains et ont recueilli 399 364 kg d'intérêts.
Par ailleurs, un total de 57 105 895 de liang d'argent a été prêté pour 1 402 380 de liang d'intérêt.
Les statistiques montrent que des revenus des prêts usuraires représentaient 25 à 30% des revenus totaux des trois monastères.
Source: le Quotidien du Peuple en ligne