PRISONS : DATI PRISONNIERE DE SES CONTRADICTIONS !
PARIS - La ministre de la Justice, Rachida Dati, n'est pas parvenue à désamorcer un conflit social prévu le 4 mai dans les prisons, menacées de blocage par les syndicats du secteur.
Les représentants des syndicats pénitentiaires Ufap, FO et CGT ont écourté la réunion à laquelle la ministre les avait conviés. Ils maintiennent le mot d'ordre de blocage de prisons, a dit à Reuters Céline Verzeletti, responsable de la CGT.
"La ministre n'est pas en capacité de prendre conscience de la situation catastrophique dans les prisons et de nos conditions de travail", a dit la syndicaliste.
"Nous estimons que c'est une provocation supplémentaire de demander à nous revoir sans nouvelles propositions. Il faut donc mettre en place un rapport de forces important pour qu'elle puisse nous comprendre", a-t-elle ajouté.
Les représentants syndicaux disent qu'aucune proposition nouvelle n'a été avancée par la ministre concernant les revendications d'effectifs supplémentaires et de modifications des méthodes de prévention du suicide. Rachida Dati, candidate aux élections européennes de juin et qui doit quitter son poste prochainement, n'aurait proposé que des groupes de travail.
Son ministère n'a fait aucun commentaire.
Les syndicats appellent à bloquer les 194 centres de détention du 4 au 7 mai. Les 4 et 5 mai, il s'agira d'empêcher les extractions et transferts de détenus. Les 6 et 7 mai, les personnels sont appelés à empêcher en outre l'accès des avocats, des fournisseurs de travail en détention et des concessionnaires assurant l'approvisionnement, sauf pour l'alimentation.
Les syndicats demandent des recrutements au ministère de la Justice et des mesures pour mettre fin à la surpopulation carcérale. Au 1er avril, 63.351 personnes étaient incarcérées en France pour 51.000 places disponibles.
La situation dans les prisons se dégrade, avec une vague d'homicides et de suicides, au nombre de 115 en 2008 et d'une cinquantaine depuis le début de l'année.
Source : Agence Reuters