REIMS : LA TAXE SUR L'ENLEVEMENT DES ORDURES MENAGERES FAIT GRINCER DES DENTS !

Publié le par Tourtaux

Reims  
Le vrai coût des ordures ménagères

Emmanuel Debaty, directeur du service des déchets et de la propreté.

Les habitants de l'agglomération ont commencé à recevoir leur taxe foncière comportant la nouvelle taxe sur l'enlèvement des ordures ménagères. L'occasion, avec Emmanuel Debaty, directeur du service déchets et de la propreté, de faire un point, sans polémique.

 

l'union : Combien coûtent le traitement, l'élimination (1) et la valorisation des déchets sur l'agglomération ?
Emmanuel Debaty : « Une facture de 27,75 M€. Considérant qu'en 2008 la collectivité (215.326 habitants) avait collecté 100.300 tonnes de déchets tous confondus, en 2009, dans son budget, Reims métropole a estimé à 27,75 M€ le total de ses dépenses pour assurer la charge des ordures ménagères dans l'agglomération. 45 % du budget sont dépensés pour assurer la collecte des déchets, autant pour le traitement et 10 % pour les frais annexes, le personnel et les amortissements.
En face, en guise de recettes, Reims métropole a décidé de mettre en place une taxe d'enlèvement des ordures dont les recettes basées sur l'année 2008 devraient rapporter plus de 23 M€, auxquels s'ajoute une somme de 3,4M€ correspondant à la vente de matériaux et de diverses subventions pour la collecte sélective. Le reste : 1,35M€ sera pris dans le budget général de Reims métropole. »
La présidente de l'agglo, Adeline Hazan, a dit que le taux de la taxe d'enlèvement des ordures ménagères n'augmenterait pas d'ici la fin du mandat. La charge augmentera pourtant d'ici 2013.
« Permettez-moi de ne pas parler politique. Par contre, je dois vous rappeler que les ménages rémois ne payaient plus le traitement de leurs déchets depuis janvier 2004. Depuis cette date jusqu'au 1er janvier 2010, c'est en effet les entreprises qui les payaient à travers la taxe professionnelle unique. Pour en revenir aux augmentations, nous avons estimé que de 2007 à 2013 le coût de ce service augmentera de 8 M€.
Il faut savoir que les filières augmentent et les contraintes environnementales s'accroissent avec l'assentiment de la population.
C'est normal mais ce n'est pas neutre. Il a fallu mettre aux normes l'usine d'incinération. Coût : 3,5M€. Il faut, d'ici janvier 2010, traiter les protoxydes d'azote (Nox) à l'origine des pluies acides, mais aussi, pour la petite histoire des gaz hilarants. Nous serons prêts. Il en coûtera 6 M€ alors qu'on sait que ce sont surtout les industriels et l'automobile qui dégagent ce type de gaz. Nous n'y contribuons qu'à concurrence de 1,5 %. Mais c'est comme cela, les collectivités ont plus de contraintes que le monde économique et on attend de nouvelles règles. L'avenir n'est pas rose. »
Les formules de révision de marché semblent coûter cher ?
« Nous avons beau faire marcher la concurrence en choisissant des entreprises concurrentes, en divisant le marché de la collecte en deux zones, les révisions de marché qui tiennent compte de plusieurs facteurs (prix du gasoil, personnel, services) augmentent et nous coûtent globalement 900 000 €/ an. »
Les usagers mécontents veulent faire la grève du tri ? Votre réaction.
« C'est mathématique. Pour une tonne mise dans un bac vert cela coûtera 70 € de plus et 170 € de plus pour la tonne de verre.
Des sommes qui augmenteront d'autant l'addition pour les contribuables. C'est dommage car l'agglomération rémoise trie bien : 60kg/h contre 43 kg/h en France. De même le taux de refus est ici de 13 % contre 25 % au niveau national. Le traitement des ordures revient actuellement à 103 € par an et par habitant. Il est de 113 € à Paris. »
Comment allez vous faire des économies ?
« Cela ne sera pas facile. Il n'y a pas de miracle. Nous allons travailler avec l'usine de valorisation énergétique pour arriver à fournir 50 % d'énergie issus des déchets à Croix-Rouge. La TVA passera alors de 19,6 % à 5,5 % et l'économie réalisée permettra de baisser les charges locatives d'un niveau significatif.
Vers une tarification variable ?
Nous allons surtout essayer de travailler en amont pour arriver le plus rapidement possible à une tarification de l'enlèvement des ordures ménagères qui ait une partie fixe et une partie variable.
L'administration travaille sur ce dossier en sachant qu'à Reims le challenge est difficile car nous sommes avec Paris la ville où il y a le plus de logements collectifs où les volumes de déchets sont forcément difficiles à identifier.
Mais d'ores et déjà, comme à Cormontreuil, des habitants nous ont appelés pour nous demander s'il était nécessaire de collecter les ordures ménagères trois fois par semaine… »
(1) Le terme élimination comporte les opérations de collecte, transport, tri, traitement et stockage avant récupération des matériaux réutilisables ou de l'énergie. La collectivité a obligation de collecter et traiter les déchets ménagers des particuliers mais pas les déchets assimilés (non ménagers) produits par les commerçants, artisans, services et professions libérales.
Source : L'UNION

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