ACCUSES D'ESPIONNER LA PRESSE, GUEANT ET SQUARCINI PORTENT PLAINTE POUR DIFFAMATION
Mis à jour 06-11-2010 12:38
Le secrétaire général de l'Elysée et le patron du renseignement contre-attaquent en justice après les allégations du Canard enchaîné.
Dans son édition du 3 novembre, le Canard enchaîné avait accusé Nicolas Sarkozy de superviser "personnellement" l'espionnage de certains journalistes.
Selon l'hebdomadaire qui évoque des sources anonymes au sein de la Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), le chef de l'Etat en personne demanderait à Bernard Squarcini, le patron du contre-espionnage de placer sous surveillance tout journaliste se livrant "à une enquête gênante pour lui ou pour les siens".
Tour à tour, l'Elysée, le secrétaire général de l'UMP Xavier Bertrand, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux et M. Squarcini, ont vivement dénoncé ces allégations qualifiées de "totalement farfelues" et assuraient qu'il n'y avait "pas de cabinet noir" et "pas de police politique dans notre pays".
Au-delà de ces démentis formels, alors que le rédacteur en chef du Canard maintient sa position, Claude Guéant le secrétaire général de l'Elysée et le patron de la DCRI ont l'un et l'autre décidé de porter l'affaire en justice.
Dans l'édition de ce samedi 6 novembre du Journal du Dimanche, M. Guéant qui a vu son avocat vendredi soir dans la perspective d'une plainte pour diffamation explique qu'on "ne peut pas laisser dire n'importe quoi, il y a des limites à tout". Sur le fond des accusations, il ajoute : "il y a tellement de journalistes disant du mal du Président (...) que cette tâche que l'on m'impute serait gigantesque ! Tout cela est absurde".
Le secrétaire général de l'Elysée a par ailleurs indiqué à l'AFP qu'il comptait poursuivre Mediapart. Jeudi, le site d'information avait affirmé que deux de ses journalistes enquêtant sur les affaires Karachi et Bettencourt, avaient été pistés et "géolocalisés" par les services français.
De même, le directeur de la DCRI a demandé à son avocat, Me Patrick Maisonneuve, de rédiger une plainte en diffamation. Dans le JDD, il dénonce une tentative de déstabilisation de "la boutique à un moment où la menace terroriste n'a jamais été aussi forte".