AEROPORTS: GOUVERNEMENT ET PATRONAT SONT LES PRENEURS D'OTAGES. ILS N'ONT PAS NEGOCIE COMME LE PREVOIT LE DEPOT D'UN PREAVIS DE GREVE. L'ETAT CHERCHE LE POURRISSEMENT DU MOUVEMENT QUI SE DURCIT
Par Jessica Dubois, le 19 décembre 2011 à 13h36 , mis à jour le 19 décembre 2011 à 17h14
Dossier : Dossier Transports
TROIS QUESTIONS- Selon Thierry Menard, secrétaire fédéral CGT Commerce et Services, le préavis de grève a été envoyé le 8 décembre. Le gouvernement et les entreprises avaient donc sept jours pour ouvrir les négociations précise le syndicaliste.
Thierry Menard, secrétaire fédéral à la CGT : Lorsque le ministre des transports déclare que les syndicats prennent les voyageurs en otage, c'est un mensonge éhonté. Un préavis de grève a été déposé dès le 8 décembre. On a adressé ce préavis aux patrons et on l'a envoyé en copie au ministère des transports et à la DGT (direction générale des transports), qui en ont eu connaissance le 9. Et nous n'avons pas reçu de proposition de négociations. Le ministre aurait pu être le modérateur. Ils avaient non pas cinq jours comme le prévoit la loi mais sept jours pour ouvrir les négociations et ils ne l'ont pas fait.
TF1 News : Pensez-vous que la grève va continuer à se durcir et à s'étendre ?
Thierry Menard : Selon mes informations, il y a cinq aéroports touchés, mais il y aurait d'autres aéroports, comme Rennes, où le ras-le-bol commence à s'exprimer et qui pourraient se mettre en grève. Et j'avertis le gouvernement d'un pourrissement de ce mouvement. Là, il met de l'huile sur le feu.
TF1 News : Est-ce que, cependant, le premier week-end des vacances est le bon moment pour réaliser un tel mouvement ?
Thierry Menard : Pourquoi il y aurait-il un bon ou un mauvais moment ? La grève aurait lieu en septembre, on aurait bloqué des gens en septembre. Et ce serait eux qu'on se serait mis à dos. Il faut relativiser : les agents de sûreté ont des salaires entre 1.000 et 1.400 euros par mois, ils ont des conditions de travail déplorables. Ils ne font pas grève par plaisir. Il faudrait donc faire grève quand le ministre le veut ? Il s'agit du moment que les salariés ont choisi pour se faire entendre. Cela fait des mois que l'on demande des négociations sur les salaires.
On comprend que cela pénalise. Mais le problème de fond c'est pourquoi est-ce que pendant ces sept jours de préavis le gouvernement n'a pas ouvert des négociations?