APPEL URGENT AUX DEFENSEURS DES DROITS ET LIBERTES FONDAMENTALES

Publié le par Tourtaux

APPEL URGENT AUX DÉFENSEURS
DES DROITS ET LIBERTÉS FONDAMENTALES

 

Cet appel en urgence vise à réunir et protéger une famille de huit personnes (parents + enfants) renvoyée de France contre son gré par une interprétation du règlement "DUBLIN II" et séparée en Hongrie par l'administration.
Leur histoire est complexe et ne peut être dissociée de la guerre du Kosovo; je vais essayer d'en retracer les grandes lignes et le plus brièvement possible:

 

Monsieur, Pajazit ISMAÏLI/

Kosovar albanais dont plusieurs membres de la famille appartenaient à l'UCK, il est né à Pec. Cette ville est une des principales enclaves serbes au Kosovo et le siège de l'église orthodoxe serbe. La récente intronisation du patriarche de cet église a eu lieu le 3 octobre. Au retour des cérémonies, trois autobus ramenant des fidèles ont fait l’objet de jets de pierre dans la ville de Peć, pourtant placée sous haute sécurité. Plusieurs années après la guerre les tensions sont toujours vives entre communautés.

 

Madame, Baduse RAMOCI/
Née à Djakovica (ou Gjakovë), située à moins de 100 kilomètres de Pec. La destruction, par l'armée et la police serbo-montenegrine, d'une grande partie de la ville pendant la guerre a laissé beaucoup de rancoeur de part et d'autre; côté albanais, mais aussi côté serbe et coincées entre les deux, les minorités dont les Rroms, mal acceptées par les uns comme par les autres.
Baduse est de la communauté tzigane (Rrom) du Kosovo dont certains membres furent contraints par les services secrets serbes de dénoncer les membres de l'UCK . Le corps d'un des frères de Baduse, qui avait refusé cette collaboration, a été identifié dans un des charniers découverts par le HCR à Djakovice (vérifiable). Son père, par contre
aurait accepté (sous la menace contre sa famille) et aurait ainsi causé l'emprisonnement de plusieurs militants de l'UCK dont certains de la famille même de Pajazit. Vrai ou faux,les kosovars albanais en sont persuadés.

 

Les faits récents
Malgré le récit de Pajazit, la famille a été expulsée vers la Hongrie le 21 juillet 2010. Nous avons demandé à la Cour européenne des droits de l'Homme de surseoir à la mesure; en vain, car celle ci était devenue effective. Dès l'arrivée en Hongrie, Mr ISMAÏLI a été séparé de sa famille et mis en prison par les autorités hongroises au motif qu'il avait
déposé deux demandes d'asile dans ce pays (voir récit). Baduse et les enfants ont été dirigés sur le camp de Debrecen.
Pajazit a été libéré de prison début deptembre et a retrouvé sa famille au camp de Debrecen mais a été blessé au cours d'une agression et s'est retrouvé à l'hôpital; ses craintes, formulées en France, se sont révélées justifiées quant au danger encouru en Hongrie.
Nous n'avons que très peu de nouvelles car les contacts téléphoniques sont très difficile; il n'y a dans le camp qu'un téléphone pour 400 personnes...
Fin septembre, nous avons ainsi appris que Mr ISMAÏLI et les deux aînés qui portent son nom devaient être expulsés vers le Kosovo; Baduse et les quatre autres enfants restaient pour l'instant en Hongrie en attendant d'être expulsés vers le Montenegro consacrant la partition de cette famille.
Nous avons alerté, en urgence, la Cour européenne, pour surseoir à cette mesure le 2 octobre par télécopie. Celle-ci a estimé « eu égard aux circonstances, de ne pas indiquer au gouvernement hongrois, en vertu de l'article 39 du règlement de la Cour, la mesure provisoire (suspension d'expulsion) que vous sollicitez. »
Nous avons insisté le 12 octobre, par une nouvelle télécopie, car l'expulsion était programmée pour le lendemain; la réponse de la Cour européenne a été la même. Le 13 octobre 2010, Mr ISMAÏLI et ses deux ainés ont été expulsés vers le Kosovo malgré les atteintes aux droits et libertés fondamentales garantis par la CESDH et l'intérêt supérieur de l'enfant.
Nous n'avons aucune nouvelle d'eux à ce jour.
Baduse, quant à elle, est soumise à la pression des autorités hongroises pour que nous retirions notre plainte auprès de la Cour européenne. Le 26 octobre, elle a subi deux heures d'interrogatoire par la police hongroise durant lequel elle a été menacée de prison et ces enfants restant abandonnés dans le camp si elle ne retirait pas la plainte à la Cour
européenne! Elle est terrorisée...
Il est hors de question pour nous d'abandonner cette famille; devant le refus répété de la Cour européenne de prendre en compte les épreuves traversées par cette famille, nous demandons aux organisations humanitaires internationales et aux personnes défendant le respect de la dignité humaine en Hongrie:
• d'intervenir à Debrecen pour protéger Baduse et ses quatre enfants contre les menaces des autorités de ce pays.
• de visiter Baduse RAMOCI dans ce camp de Debrecen afin de la soutenir dans cette épreuve.
• d'exiger le retour de Mr ISMAÏLI et des deux ainés par toutes voies légales.
• de travailler au retour de toute la famille en France, à Angers, où les enfants étaient scolarisés et où des amis les attendent.
Cette famille aurait dû être protégée comme un symbole fort de la possibilité d'entente entre des peuples et ethnies ennemies; elle n'a connu, dans cette Europe « communautaire », que la persécution, l'expulsion et la séparation. Il est de notre devoir européen que la raison humaine prévale sur les politiques d'États; il y va de leur avenir... et du nôtre aussi.

 

PJ BOURDON DU Réseau Solidarité Asile du Maine et Loire
Document: Récit de Mr ISMAÏLI
Contact:
Mr Pierre-Jean BOURDON
15, passage SAVARY
-49100- ANGERS
Tél: 06 83 87 32 28
Fax: 02 53 59 61 48
Mailing: pj49100@yahoo.fr
Récit de Pajazit

Publié dans Europe

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T
<br /> L'Organisation Communiste Libertaire, tout un symbole!<br /> En attendant et pour sauter du coq à l'âne, tu es sans doute déjà au courant de la énième trahison des OS.<br /> On ne peut compter que sur nos orga à la base, les autres sont vendues.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> le Communisme, c'est aussi l'Anarchie<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Alors l'avenir selon toi Patrice :<br /> Le Communisme ou l'anarchie?<br /> <br /> <br />
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P
<br /> ch'ti , basque ?????<br /> <br /> je ne sais pas : je soutiens les camarades basques opprimés par les Etats, pas le régionalisme<br /> <br /> Je soutiens les Sarahouis contre le Maroc et l'Algérie, les Tamouls, et bien d'autres, pas le séparatisme<br /> <br /> Mon grand père avait un réponse simple : mon seul pays, c'est l'Internationale, ma "religion" ???? mon idéal ????<br /> <br /> Notre devenir ? le Communisme et l'Anarchie !!!!<br /> <br /> Il avait une sagesse forgée de nos vies tumultueuses : d'ascendance juive marocaine, réfugiés anarchistes espagnols. Une autre branche venue d'Albion, de Belgique; et encore, du Poitou, catho,<br /> protestante<br /> <br /> Pas mal d'enfants, beaucoup de vies dispersées ça et là, comme chacun d'entre nous<br /> <br /> L 'Espoir toujours de VIVRE<br /> <br /> Et la LUTTE POUR LA VIE, à jamais, ensemble<br /> <br /> Et certains seraient "nés quelque part" ?<br /> <br /> <br />
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T
<br /> "J'ai dit un gros mot"<br /> Notre camarade XARLO qui ne s'exprime pas assez sur la toile, dit souvent cette même phrase.<br /> En plus d'être ch'ti, aurais-tu du sang basque dans les veines Patrice?<br /> <br /> <br />
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