BAR - SUR - AUBE (10) : EN LUTTE DEPUIS LE 14 DECEMBRE, LES MANOIR LEVENT LEUR PIQUET DE GREVE
En grève depuis le 14 décembre, les salariés de l'entreprise produisant des pièces pour l'aéronautique réclamaient une revalorisation de leur salaire (1 200 € au total) permettant de rattraper leur retard par rapport aux autres usines du groupe. Une première réunion de négociation avait abouti à un nouveau blocage mardi soir.
Hier matin, à 8 h 30, de nouvelles négociations étaient menées entre, d'un côté, la délégation de huit représentants du personnel emmenés par la CGT et, de l'autre le directeur des ressources humaines du groupe Manoir Industries, le directeur de Manoir Aerospace, et le directeur du site de Bar-sur-Aube.
Après d'âpres négociations, les représentants du personnel sont finalement ressortis sur les coups de 15 h avec un compromis à mettre aux voix des salariés. Ceux-ci ont accepté et l'accord a pu être signé vers 16 h 30. Au final, le conflit se sera soldé par un gain pour les salariés équivalant, au cumul, à un treizième mois.
Dans le détail, la prime de Noël (5 % du salaire annuel) a finalement été débloquée, puis versée. Une prime de 400 € spécifique au site de Bar-sur-Aube - en échange du lundi des Rameaux travaillé sur la base du volontariat - a été accordée et sera versée en janvier. La prime d'activité, accordée en fonction des résultats de l'entreprise et retirée en 2010, sera réintégrée. Enfin, l'ancienne «prime de Saint-Éloi» sera renouvelée, mais sous une autre forme. Dans ces deux cas, le montant restera à négocier et, surtout, à pérenniser.
En revanche, la direction a refusé de payer les six jours de grève mais a accepté de payer les salaires pour la journée d'hier. «Même si ce n'est pas tout ce qu'on voulait, on a quand même avancé». Dès ce matin, le travail peut donc reprendre.
Direction et syndicats ont prévu de se revoir le 23 janvier afin de sceller dans le marbre les avancées obtenues après sept jours de mobilisation.
Depuis le 14 décembre, le bloc de grévistes (90 % des salariés) et de non-grévistes ne s'est jamais fissuré. Pourtant, le manque à gagner est important : environ 80 € par jour de grève.
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