BELFORT : TENSIONS A L'HOPITAL. LE SYNDICAT CGT DENONCE UN PROJET DE REORGANISATION DE LA NEUROLOGIE ENTRAINANT LE DEPART DE CINQ MEDECINS AJOUTES AU MANQUE CRUEL D'AIDES SOIGNANTES ET D'INFIRMIERS
Jean Schmid, le directeur du CHBM confirme ce que révèle la CGT : « Oui, il y a bien un projet de réorganisation de la neurologie dans l’Aire urbaine ». Selon les informations que la CGT de l’hôpital a pu récolter, le diagnostic est sans appel : « Le départ de trois médecins sur le site de neurologie de Montbéliard, le départ d’un médecin non remplacé et le passage à temps partiel d’un autre médecin sur Belfort aboutira dans les semaines venir à une grave pénurie de médecins ». À cela s’ajoute un manque cruel d’aides soignantes et d’infirmières. Du coup, pense savoir le syndicat, il y aurait un projet de fusionner les deux services, et ce peut-être à la faveur du site montbéliardais. Une perspective qui ne va pas dans le sens de l’intérêt, selon la CGT, « ni du personnel ni des patients ». En conséquence, il annonce que « sur Belfort, le personnel se mobilise pour maintenir son activité sur le site. Nous appelons le personnel à renforcer l’action engagée. Une pétition est d’ores et déjà à disposition du personnel et des patients aux consultations de neurologie ». Jean Schmid, le directeur du CHBM, apporte cette précision : « Nous sommes en effet en plein travail de réflexion sur la réorganisation de ce service à l’échelle de l’Aire urbaine ».
Le coup de baguette magique de Jacques Hélias
Cette réflexion serait, confirme-t-il, la conséquence de plusieurs départs dont un vers le CHU de Strasbourg. Il est donc vrai de dire que l’une des pistes est de regrouper les deux services sur Montbéliard. « Mais l’inverse est aussi possible », argue le directeur. Avant de préciser : « Il est cependant prématuré d’aller pour le moment plus loin dans la réflexion. Le chef de pôle est actuellement en vacances et si réorganisation il doit y avoir, elle ne devrait pas intervenir avant l’automne ». Jean Schmid avance surtout qu’en fonction du nombre de neurologues qu’il parviendra à embaucher d’ici là, se dessinera la future carte de la neurologie dans l’Aire urbaine.
Si ce sujet inquiète les syndicats, un autre s’est fait jour il y a une petite huitaine. Cette fois sur le site de Montbéliard où deux médecins de traumatologie se sont retrouvés simultanément en arrêt maladie. « La direction en a profité pour tenter fermer le service et le transférer sur Belfort », indique une infirmière de bloc, très remontée contre ce procédé. Le personnel a alors contacté le maire de Montbéliard, Jacques Hélias, qui aurait trouvé une solution. Le directeur du CHBM, Jean Schmid explique que confronté à ces deux arrêts, il a en en effet été question de fermer le service de Montbéliard « mais provisoirement, uniquement pour le mois d’août ». Il confirme aussi que Jacques Hélias est parvenu à débloquer la situation : « Par un coup de baguette magique, il a réussi à faire revenir un des deux médecins en arrêt et a su trouver les mots pour qu’un autre diffère ses vacances ».
Jaques Hélias, qui a travaillé une grande partie de sa carrière dans ce service, assure qu’« il n’était pas concevable que la traumatiologie aille à Belfort. Cela supposait aussi le transfert d’une partie des urgences. Je suis donc satisfait d’avoir trouvé, avec le soutien du cabinet de Pierre Moscovici, une solution ». Reste que ces deux événements ne sont pas de nature à apaiser le climat social au sein du centre hospitalier et même en dehors. Nous avons tenté de joindre l’organisme qui fait office de juge de paix en la matière, à savoir l’Agence régionale de santé (ARS). Mais en l’absence de sa directrice, actuellement en vacances, personne n’a été en mesure de nous recontacter.
Alexandre POPLAVSKY
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