CHAUNY : LES NEXANS ET LEURS DELEGUES ONT DES ARGUMENTS A FAIRE VALOIR EN LOCAL
C'est presque fini pour les Nexans
Les négociations à la suite de la fermeture des sites chaunois ont été closes, jeudi soir. Désormais, les Nexans vont négocier leur sortie de conflit en « local ».
CINQUANTE mille euros de prime, une couverture prévoyance durant deux ans, un congé de reclassement et sa rémunération de 12 mois au lieu des 9 mois du maximum légal, des mesures d'incitation pour favoriser la mobilité géographique vers d'autres sites du groupe : c'est, en résumé, ce qu'ont donné au final les négociations entre les représentants du personnel de Nexans Chauny et leur direction. Des discussions qui se sont définitivement terminées, jeudi dans la soirée, après presque trois mois de conflit social et la mise à la porte de 220 personnes. L'avis défavorable des syndicats n'y changera rien et, désormais, c'est sur la sortie de conflit que comptent les Nexans, histoire de récupérer encore quelques billes ici et là.
Baroud d'honneur
« Nous avons encore des arguments à faire valoir en local, c'est pourquoi une réunion est prévue la semaine prochaine, à Laon, entre nous et la direction, afin de négocier au mieux cette sortie » a indiqué, hier, David Quillet, le délégué CGT avant d'ajouter : « Ce que nous avons fait pour l'instant, c'est négocier pour tous les sites. Certains ont même réussi à gratter la prime sur le dos des Chaunois, mais c'est comme ça. Chacun doit bien comprendre que la situation chaunoise est différente des autres, car, ici, ce sont deux usines qui ferment. Désormais, place aux discussions, où nous avons encore des choses à faire-valoir tant sur le plan financier que sur le plan humain. »
Pour Norbert Bluthé, PDG de Nexans France, « la direction a tenu ses positions pour l'ensemble des sites quant à Chauny, les conditions sont meilleures qu'ailleurs. Lors de la rencontre programmée la semaine prochaine, il sera question de la reprise en main du site. Notre objectif est d'organiser au mieux le transfert de machines, dont certaines iront à Bohain. Le matériel a été globalement préservé et il y a des dégradations mineures, comme les tags à nettoyer ». Pour ce nettoyage, les responsables auront d'ailleurs besoin d'un certain nombre de salariés puisque ces opérations sont prévues pour durer de trois à neuf mois. Sous l'égide de la direction départementale du travail et du préfet, direction et syndicat devront ainsi se mettre d'accord. Ce sera un peu du donnant-donnant, car, pour « lâcher » les machines et fournir du personnel pour leur remise en état, les Nexans demanderont certainement des compensations supplémentaires. Ils ont quelques jours pour préparer ce rendez-vous qui sera un peu leur baroud d'honneur.
Samuel PARGNEAUX
Source : L'UNION