CONTINENTAL : LA CGT APPELLE A VOTER NON AU CHANTAGE DE LA DIRECTION
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Olivier Grimoux délégué CGT appelle à dire non au plan d 'économie de la direction./ Photo DDM Thierry Bordas.
L'équipementier automobile organise aujourd'hui un référendum auprès de ses 2500 salariés pour valider un plan d'économie. Les syndicats appelent au boycott. Olivier Grimoux de la CGT s'explique .
Depuis la grève de 2009, que s'est -il passé ?
On a perdu 150 emplois sur Toulouse et 200 en comptant les trois sites de la région. Il y a aussi les contrats supprimés avec les sous-traitants. La direction tente aujourd'hui de nous porter de nouveaux coups au nom de la compétitivité alors que le groupe déclare des bénéfices importants, c'est-à-dire 38 millions d'euros en 2009 et entre 50 et 60 millions d'euros estimés pour 2010. Pendant ce temps, Continental Automotive France continue de nous demander de faire des efforts pour pérenniser l'emploi, alors que nous n'avons aucune garantie.
Concrètement, quelles sont les mesures que l'on vous demande d'approuver par référendum aujourd'hui ?
Le plan d'économie prévoit la suppression de deux jours de RTT, le gel des salaires et une forte baisse de la prime d'intéressement qui va de 850 € à 120 € selon la catégorie. On nous dit aussi que les départs ne seront pas remplacés. Il n'est pas question de signer ce plan ni pour nous, ni pour la CFDT et nous représentons 60 % des salariés. Toutes ces mesures tendent à réduire de 8 % la masse salariale et à supprimer surtout les acquis sociaux. Ces attaques ne sont pas les premières du genre. On se souvient des promesses faites aux salariés de l'usine de pneus à Clairvoix dans l'Oise. L'usine a finalement fermé.
Pour l'heure, il est question de dire non au plan, et de tenir un meeting. Vous ne parlez pas encore de grève ?
Non car nous avons d'autres recours pour nous opposer à la direction. Un plan doit être validé par les syndicats pour pouvoir être appliqué et ce ne sera pas le cas. On s'y engage. Ce meeting est aussi un moyen de montrer que nous sommes tous logés à la même enseigne chez Continental, à Toulouse et Boussens comme en Espagne ou en Allemagne. Nous avons invité deux délégués syndicaux à débattre avec nous de ce qui se passe à Barcelone et de l'autre côté du Rhin et également des salariés français, dont deux représentants du Comité de lutte de Continental Clairvoix. A.B
1800 emplois en haute-garonne
L'usine Continental Automotive France est spécialisée dans la fabrication de systèmes et logiciels embarqués destinés à l'industrie automobile. La société emploie 1 800 personnes à Toulouse et 2 500 personnes en Midi-Pyrénées sur les trois sites de Toulouse et Boussens en Haute-Garonne, et Foix en Ariège. La semaine dernière, Antoine Jouin, le PDG, déclarait dans nos colonnes : « Nous devons faire des efforts car en 2011 et 2012, la situation sera dure et menace la survie de nos sites. Si nous passons ce cap, nous pourrons ensuite conquérir des clients et même embaucher grâce à notre compétitivité retrouvée ». Selon la direction, le chiffre d'affaires de la société pourrait passer de 460 M€ cette année à 650 M€ en 2015.