COUPES SOMBRES A LA BNP PARIBAS : 373 SUPPRESSIONS DE POSTES EN FRANCE
La banque française a annoncé la suppression de 1.396 postes dans le monde, dont 373 en France. Seules les activités de banque de financement et d'investissement sont concernées. Aucun licenciement contraint n'est prévu.
Journaliste
Redouté depuis plusieurs semaines, le comité d'entreprise exceptionnel qui s'est tenu hier au siège de BNP Paribas n'a fait que confirmer les craintes des organisations syndicales. La direction de la banque a annoncé la suppression de 1.396 postes dans le monde, dont 373 en France d'ici à fin 2012. Des suppressions confinées aux activités de banque de financement et d'investissement (BFI), les plus touchées par la crise, et qui emploient 21.500 personnes dans le monde dont 5.500 en France. Ces annonces font suite au plan d'adaptation à la crise présenté le 26 septembre par la banque. Société Générale a fait de même mardi en annonçant la suppression de « plusieurs centaines » de postes dans la BFI. Et les syndicats redoutent que le Crédit Agricole ne fasse de même dans les jours qui viennent.
« L'accélération de la mise en place de la nouvelle réglementation bancaire - Bâle 2,5 à mi-juin 2012 et Bâle 3 dès le 1er janvier 2013 -nous impose de nous réorganiser dans un espace-temps beaucoup plus court que prévu, explique aux « Echos » Alain Papiasse, responsable de la BFI de BNP Paribas. Le calendrier d'origine, qui allait jusqu'en 2019, nous aurait permis de nous adapter en jouant sur les recrutements, les départs naturels et la pyramide des âges. Mais il n'est plus d'actualité. »
Autre facteur déterminant : la raréfaction de l'accès au dollar. « C'est une nouvelle donnée structurelle de marché. Les financements courts en dollars que les banques européennes obtenaient ont été réduits. Il faut donc ajuster la taille de ces activités liées aux marchés », poursuit Alain Papiasse.
Fonctions support
Les fonctions support occuperont le gros du bataillon des suppressions de postes (547 postes supprimés), puis les financements structurés (318 postes) et les métiers taux, change et dérivés (217 postes).
En France, un projet de reclassement sera proposé à l'ensemble des salariés concernés dans le cadre d'un plan de sauvegarde de l'emploi et, si aucune solution n'était trouvée, un plan de départ volontaire est aussi prévu. Un processus de consultation et d'information des syndicats doit s'ouvrir très prochainement pour définir les modalités du plan. Les syndicats n'excluent pas la nomination d'un expert indépendant, comme lors du dernier plan en 2009. A cette époque, la BFI de BNP Paribas avait été touchée par la crise des « subprimes ». « Par conséquent, nous n'imaginons pas une mise en place du plan avant mars 2012 », explique un syndicat.
La plus importante part de la réduction des effectifs sera en fait assumée à l'étranger, BNP Paribas ayant hérité historiquement de la forte présence des plates-formes de Paribas hors des frontières. Le détail géographique n'a pas encore été fourni. « Il y a un plan d'annonce et de consultation séquencé pays par pays qui devrait durer une semaine, explique Alain Papiasse. Mais il y aura des suppressions de postes un peu partout dans le monde, en Europe, aux Etats-Unis ou même, dans une moindre mesure, en Asie. » Le 26 septembre, pour rassurer les marchés, BNP Paribas s'était engagé à réduire la taille de son bilan de 70 milliards d'euros, dont 50 dans la BFI. Le plan coûtera 400 millions d'euros, y compris le coût d'éventuels départs.
http://www.lesechos.fr/entreprises-secteurs/finance-marches/actu/0201747310428-bnp-paribas-reduit-les-effectifs-de-sa-bfi-250327.php