DECLARATION DE MILITANTS SYNDICAUX ET POLITIQUES DU VAL DE MARNE
Au fur et à mesure que filtrent les informations, le contenu de la « réforme » des retraites concoctée par le gouvernement Sarkozy et le MEDEF prend forme. On s'en doute : l'objectif serait de faire assumer aux travailleurs et à eux-seuls les conséquences d'un déficit largement fabriqué. Au-delà, l'objectif est de procéder à une remise en cause profonde du système par répartition, solidaire par nature – ce qui passe par le démantèlement du code des pensions des fonctionnaires.
Face à cette nouvelle offensive, nous réaffirmons notre exigence : Retrait du projet de contre-réforme des retraites
Nous réaffirmons les revendications suivantes : aucun allongement de la durée de cotisation, retour aux 37 ½ annuités pour tous, abrogation des contre-réformes Balladur (1993) et Fillon (2003), maintien de l'âge légal de départ en retraite à 60 ans, niveau des retraites servies à 75 % du salaire brut, sur la base des six meilleurs mois de salaire (minimum : 1500 € ), non à la retraite par points, non à l’individualisation.
Dans la Fonction Publique : maintien du calcul de la pension sur la base des 75% du traitement brut des six derniers mois pour tous les fonctionnaires, défense du Code des pensions, de la CNRACL, pas de nouvelle caisse pour les Fonctions Publiques.
Et nous attendons des organisations du mouvement ouvrier qu'elles reprennent ces revendications, simples, évidentes, à leur compte.
Affaibli comme il l'est après son échec électoral des régionales, Sarkozy ne peut espérer « passer en force ». C'est pourquoi il recherche le consensus le plus large autour de ses plans.
C'est au sein du Conseil d'Orientation des Retraites, grâce à un consensus englobant les représentants des partis de gauches, ceux des syndicats qu'a été élaborée la « boite à outils » de la réforme qui se prépare.
Quant aux tables rondes avec Woerth, elles ont comme point de départ le fait que seuls les salariés devraient payer. Dans ces conditions, ces discussions ne peuvent avoir d'autre sens que celui de l'acceptation par les syndicats du cadre de la réforme sarkozyste.
C'est un fait : seule l'action des travailleurs pourra durablement protéger nos retraites. Mais pour s'engager, ils doivent sentir que leurs organisations sont effectivement prêtes à aller jusqu'au bout en défense des retraites. C'est pourquoi nous nous prononçons contre le « dialogue social » et contre la collaboration syndicats-gouvernement
Nous demandons que nos syndicats cessent de participer à l'élaboration d'une réforme dont chacun sait où elle mène, qu'ils quittent les groupes de travail convoqués par Woerth et le fassent savoir, que les directions syndicales et les partis dits de gauche refusent de s'inscrire dans un « dialogue social » qui ne sert qu'à faire passer les mesures du gouvernement Sarkozy.
Voilà un message clair pour mettre les travailleurs en mouvement sur les retraites, avec des perspectives d'action à la mesure des enjeux. Pour le retrait du projet Sarkozy contre nos retraites, il ouvre la voie à la grève unitaire et non limitée à l'avance des organisations syndicales et autres collectifs, à l'organisation d'une marche nationale sur cet objectif.
Premiers signataires : E. Aba SNES-FSU, S. Arnaud SNES-FSU, Ph. Bozon SNEP-FSU, B. Briant CGT IGN, S. Brigo CGT, N. Cadiou CGT IGN, C. Cavarroc SNES-FSU, N. Chemin SNES-FSU, D'Hoine-Morelle SNES-FSU, O. Delbeke CGT IGN, S. Dremeau SNES-FSU, M. Dupuy CGT, P. Feyfant SNUIPP-FSU, Laure G. NPA, J. Gardelli NPA, L. Labbey SNES-FSU, F. Lefebvre AGEC, C. Léger SNES-FSU, P. Leguérinais SNUIPP-FSU, S. Lemoule SNUIPP-FSU, S. Minnaert SNUIPP-FSU, P. Morsu NPA, B. Parquet CGT EDF, R. Prunier CGT, B. Rougé CGT IGN, Ph. Savignan CGT Educ, J. Ségaud SNEP-FSU, F. Serris SNES-FSU, B. Traore CLIAS-FSU, V. Wertheimer SNES-FSU.