DES LUTTES OUVRIERES EN ALGERIE, EN EGYPTE, EN ESPAGNE
C’est sur le parking de l’usine de fabrication de pneumatiques de Bachdjerrah, à l’est d’Alger, que les 600 salariés de Michelin Algérie ont appris la nouvelle. Leur entreprise a été rachetée par Cevital, premier groupe privé algérien spécialisé dans l’agroalimentaire, qui ne poursuivra pas l’activité industrielle pneu. Les bruits couraient dans la presse depuis le début de la matinée mais les supérieurs leur avaient dit de « ne pas s’inquiéter », a confié à Maghreb Emergent un des salariés de la Société Michelin Algérie. Quelques heures plus tard, ils apprennent cependant que l’usine s’arrêtera le 31 octobre 2013 et leur travail avec. L’annonce faite par le directeur général de Michelin, Igor Zyemit, à l’aide d’un haut-parleur aura duré cinq minutes. Cinquante ans de production liquidés en cinq minutes. Six cent personnes remerciées en cinq minutes.
Les partisans et opposants du président islamiste Mohamed Morsi en Egypte se sont affrontés mardi 11 juin devant le ministère de la culture, où les artistes ont protesté contre ce qu’ils considèrent comme des efforts visant à imposer un agenda religieux.
Les manifestants islamistes et anti-gouvernementaux se sont battus devant le siège du ministère dans le quartier de Zamalek du Caire laissant plusieurs blessés légers.
Les tensions ont commencé plus tôt ce mois-ci après que le nouveau ministre de la culture Alaa Abdel Aziz ait limogé plusieurs chefs des arts, y compris les chefs de l’Opéra, le Département des Beaux-Arts, le responsable de l’ Organisation générale du livre égyptien et celui les Archives nationales.
Abdel Aziz, nommé dans un récent remaniement ministériel, est considérée comme proche des Frères, mais il n’en est pas membre.
Les licenciements ont causé un tollé dans les milieux culturels, ce qui incite les artistes à entreprendre des grèves et manifestations et d’annuler des spectacles pour contrer les conceptions islamistes sur les institutions culturelles clés.
Depuis vendredi, romanciers, cinéastes, peintres et danseurs ont organisé un sit-in devant le ministère pour demander le renvoi de Abdel Aziz.
Les danseurs du Ballet de l’Opéra du Caire Company ont réalisé une version courte de "Zorba" et des concerts de chanteurs organisés aux portes du ministère attirent des foules très importantes tous les soirs.
«Nous sommes contre le contrôle des Frères musulmans des institutions de l’Etat," a déclaré le producteur et manifestant Dina Abu Zeid. "L’Egypte n’est pas un état religieux," a-t-elle déclaré à l’AFP.
Hani Hassan, le premier danseur à l’Opéra du Caire Ballet Company a claqué le ministre en l’accusant de se plier aux islamistes ultra-conservateurs.
La semaine dernière, un député du Parti Noor salafiste avait appelé à l’interdiction du ballet au motif qu’il est «obscène» et «plein immoralité».
L’aile conservatrice du Parti populaire au pouvoir en Espagne a décidé d’accélérer son projet de restriction du droit à l’avortement, qui suscite pourtant l’opposition d’une majorité d’Espagnols.
Alors que la quasi-totalité des pays d’Europe autorisent l’avortement, le gouvernement Rajoy prévoit en effet de limiter ce droit, avec un projet de réforme porté par le ministre de la Justice, Alberto Ruiz Gallardon. Les associations de défense des droits de la femme et l’opposition de gauche ont lancé une campagne contre ce « retour en arrière ».
Ultra-conservateurs
Les ultra-conservateurs et l’Eglise espagnole font pression sur le gouvernement pour présenter « rapidement » une réforme qui limite le droit à l’avortement adopté dans la loi votée en 2010 par le précédent gouvernement socialiste. Les membres de l’opposition s’insurgent contre le ministre Gallardon qui dirige le projet. Nino Torre, secrétaire général des jeunesses sociales d’Espagne, fustige une réforme qui, selon lui, « ne contente que les ultra-conservateurs sans régler le réel problème de la conception non désirée. »
Elena Valenciano, la numéro 2 du PSOE, a elle affirmé que « le temps des évêques est révolu », insistant sur le droit de la femme à décider d’être mère ou non. Elle faisait ainsi référence au soutien apporté par le Conseil épiscopal espagnol au ministre Gallardon, porteur de la "contre-réforme".
Une quinzaine de femmes pro-avortement expulsées du Parlement
Protestant contre la modification de la loi de 2010, une quinzaine de femmes ont été expulsées mercredi du Parlement de la province de Galice. Vêtues de chemises violettes et de pancartes « Avortement libre et gratuit », ces femmes ont lancé des confettis dans l’hémicycle galicien pour exiger que l’abandon du projet de loi contre l’avortement. Délogées du Parlement, elles ont été suivies, en marque de solidarité, par des députées ayant déjà signé un projet contre la loi de réforme.
Les associations de défense des droits de la femme et l’opposition se sont insurgées contre un gouvernement qui entend « renforcer le droit à la vie » depuis son arrivée au pouvoir en 2011. La réforme, portée par l’aile la plus conservatrice de la majorité, prône en effet une interdiction de l’avortement même en cas de malformation du fœtus.
44% des Espagnols pour conserver la loi de 2010
44% des Espagnols se prononcent en faveur de l’avortement, 39% sont contre, selon un récent sondage réalisé par la Fondation BBVA. Cette loi de 2010 est l’une des mesures phares de l’ancien gouvernement socialiste, avec la loi de 2005 autorisant le mariage et l’adoption pour les couples homosexuels. Elle autorise toute femme à interrompre sa grossesse jusqu’à 14 semaines, et 22 dans les cas de « risque pour la vie et la santé » de la mère ou de « grave malformation du foetus».
http://www.humanite.fr/monde/espagne-l-opposition-sorganise-contre-le-projet-de-543734