ESPAGNE : LES SYNDICATS APPELLENT LES FONCTIONNAIRES A FAIRE GREVE LE 2 JUIN CONTRE UNE BAISSE DES SALAIRES DES JUIN D'AU MOINS 5%, DECIDEE PAR LE GOUVERNEMENT SOCIALISTE
MADRID, 13 mai 2010 | Les syndicats espagnols ont appelé jeudi à une grève générale des fonctionnaires le 2 juin pour protester contre la baisse des salaires annoncée par le gouvernement dans le cadre d'une cure d'austérité.
AFP | 13.05.2010 | 17:39
Les syndicats espagnols ont appelé jeudi à une grève générale des fonctionnaires le 2 juin pour protester contre la baisse des salaires annoncée par le gouvernement dans le cadre d'une cure d'austérité.
Les dirigeants des deux grandes confédérations syndicales du pays, UGT et COOO, ont toutefois exclu pour le moment d'étendre cet appel à tous les secteurs d'activité, au sortir d'une réunion tendue avec le chef du gouvernement socialiste, José Luis Rodriguez Zapatero.
"Il aurait été irresponsable de notre part de convoquer tête baissée une grève générale qui contribuerait probablement encore plus à la détérioration économique du pays", a estimé le secrétaire général de CCOO, Ignacio Fernandez Toxo.
"Cela aurait en outre sûrement fait le jeu de ceux qui ont intérêt à ce que cela se produise", a-t-il ajouté, dans une allusion à l'opposition de droite.
Les fédérations de fonctionnaires de ces syndicats ultra-majoritaires ont elles immédiatement réagi à la baisse moyenne des salaires de 5% dans la fonction publique dès juin et à leur gel en 2011, faite la veille au parlement par M. Zapatero.
La Fédération services publics (FSP) d'UGT a appelé dans un communiqué "tous les fonctionnaires des différents secteurs du pays, de la santé à l'enseignement en passant par les services d'urgences, les mairies, les régions et les organismes publics, à une grève générale le 2 juin".
Elle a également appelé les fonctionnaires à manifester dans tout le pays le 20 mai prochain. La fédération des fonctionnaires de COOO était réunie dans l'après-midi pour adopter des mobilisations identiques.
La limitation de cette mobilisation aux fonctionnaires semblait répondre à une stratégie des syndicats qui ont réitéré leur "désaccord total et absolu" avec les mesures de M. Zapatero, sans pour autant aller à la rupture.
Ils ont notamment souligné l'importance des négociations en cours avec le gouvernement et le patronat autour d'un projet de réforme du marché du travail.
"Nous allons soutenir les mobilisations des fédérations du secteur public", a déclaré Candido Mendez.
Les deux leaders syndicaux ont défendu "une attitude ferme, responsable, qui défende simultanément les intérêts des travailleurs", soulignant que le futur des mobilisations se déciderait "dans le temps et de manière proportionnée".
Ils ont estimé que le plan d'austérité du gouvernement ne ferait qu'augmenter le chômage qui frappe déjà 20% de la population active, et à obérer la timide reprise économique.
Sous la pression des marchés et d'autres pays de la zone euro, M. Zapatero a effectué un virage à 180 degrés dans sa politique sociale en taillant à la serpe les dépenses sociales, alors qu'il avait encore exclu de le faire la semaine dernière quand la tempête boursière s'abattait sur l'Espagne.
Les médias espagnols soulignaient que la baisse des salaires des fonctionnaires était une première depuis le rétablissement de la démocratie après la dictature de Franco (1939-1975).
Source : Tribune de Genève