FRONT SYNDICAL DE CLASSE : POURQUOI JE N'IRAI PAS MANIFESTER A BRUXELLES AVEC LA COLLABO CES !

Publié le par Tourtaux

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Déclaration du Front Syndical de Classe

 

Manifestation du 29 spetembre :

Peuples d’Europe, levez-vous contre l’UE du capital !

 

 

Les directions syndicales françaises appellent toutes à participer à la manifestation organisée par la Confédération Européenne des Syndicats (CES) le 29 septembre à Bruxelles contre « l’austérité ».

 

On aurait aimé pouvoir se réjouir d’une internationalisation des luttes mais la réalité est tout autre, à commencer par la véritable identité de l’organisation qui y appelle, à savoir la CES.

 

Quelques extraits de statuts de la CES permettent de se forger une première opinion :

« La Confédération Européennedes Syndicats fondée le 8 février 1973 par dix-sept organisations nationales affiliées à la Confédération Internationale des Syndicats Libres (CISL).

La Confédération Européennedes Syndicats a plus particulièrement pour mandat d’agir (…) dans le cadre du processus d’intégration européenne.

La Confédération Européennedes Syndicats s’adresse dans son action : à  l’Union Européenne dont elle demande l’approfondissement sur le plan social, politique et démocratique en même temps qu’économique et monétaire, (…) aux organisations européennes d’employeurs en vue d’établir par le dialogue et la négociation un système de relations sociales au niveau européen. »

 

 

En clair, la CES, héritière du syndicalisme de collaboration de classe fondé avec le soutien de la CIA pour concurrencer la Fédération Syndicale Mondiale, travaille pour la construction européenne sur la base du dialogue et de la négociation avec le grand patronat et les institutions officielles : la CES n’est rien d’autre que le bras armé syndical de l’UE pour accompagner la régression sociale tous azimuts au cœur de la construction européenne.

 

Dans sa pratique, la CES n’a donc de cesse que de soutenir toutes les mesures les plus anti-sociales et anti-démocratiques impulsées par une UE au service exclusif des grands groupes capitalistes européens : attaques permanentes contre les services publics et pour la « libéralisation » de tous les secteurs économiques, des transports à l’énergie en passant par la Santé et l’Education ; attaques contre les retraites, la Sécu et les systèmes solidaires et promotion des systèmes d’assurances privées ; attaques contre les souverainetés populaires par la mise en place d’institutions supranationales à l’abri des peuples (Banque centrale européenne « indépendante » des peuples mais directement branchée sur les grandes compagnies financières, Commission de Bruxelles et toute son administration, Cour de Justice de la Haye… le parlement européen élu n’ayant qu’un rôle de façade démocratique)… C’est ainsi que la CES a ardemment soutenu le TCE en 2005, et qu’elle s’est ensuite réjouie de l’adoption contre la volonté populaire, dûment exprimée en France, en Irlande et aux Pays-Bas,  de la Constitution-bis connue sous le nom de Traité de Lisbonne

 

Concernant le sujet brûlant du moment dans de nombreux pays européens, celui des retraites, la position est aussi claire. La CES a toujours soutenu l’accord de Barcelone de 2002, signé pour la France par Chirac et Jospin, prévoyant le recul de l’âge de la retraite dans toute l’UE.

La seule réserve émise par le conseiller sur les pensions à la CES, Henri Lourdelle, est qu’il faut trouver les moyens de mettre les vieux effectivement au boulot : «  Relever l’âge de la retraite implique que les personnes de plus de 60 ans puissent travailler, ce qui n’est pas le cas pour le moment dans la plupart des pays européens ».Comme l’explique plus crûment John Monks, secrétaire général de la CES : « on peut reculer l'âge de départ à la retraite, et il est "capital" (sic !) de faire travailler les seniors ». Rappelons au passage que John Monks, lorsqu'il était dirigeant de la centrale syndicale britannique TUC, appuyait un certain Tony Blair, qui mettait en place les "retraites participatives" : « Nous sommes très satisfaits des propositions du gouvernement en ce qui concerne la réforme des retraites : il y a trop peu de salariés qui épargnent suffisamment pour leur retraite ». D’ailleurs, dans son document sur les retraites de 2000, la CESaccueille sans véritable réserve les retraites par capitalisation, appelant toutefois à la prudence des spéculations opérées par les fonds de pension, « sans pour autant entraver la liberté de manœuvre des gestionnaires ou la liberté de circulation des capitaux » (!).

 

C’est donc à l’appel de cette CES que répondent avec empressement toutes les directions syndicales françaises. Il faut préciser qu’elles y appartiennent toutes (sauf la FSU dont la direction fait des pieds et des mains pour imposer l’adhésion à ses adhérents) avec pour certaines un rôle dirigeant : Joël Decaillon, ancien cheminot CGT, est aujourd’hui secrétaire général adjoint et à ce titre il participait il y a peu aux célébrations officielles du Traité de Lisbonne.

 

On comprend aussi peut-être un peu mieux, par ce détour européen, l’attitude des états-majors syndicaux qui en France, omettent actuellement d’exiger le retrait du projet de casse des retraites, et refusent d’expliquer que seul un rapport de force d’une ampleur historique et le blocage de l’économie du pays permettront de faire reculer le gouvernement appliquant les décisions européennes. Appelant sans cesse au dialogue, à la « négociation », ils se situent parfaitement dans la ligne de la CES, celle de l’accompagnement syndical des régressions qui mène les travailleurs de défaite en défaite depuis 20 ans.

 

Dès lors, la journée du 29 septembre à l’appel de la CES prend tout son sens : il s’agira, comme les années précédentes, d’une espèce de garden-party euro-syndicale parfaitement inoffensive pour le grand capital, donnant l’occasion d’entretenir l’illusion d’un « syndicalisme européen »  et de détourner la colère populaire : épargnant totalement l’UE et se gardant bien d’appeler au développement des luttes en Europe, la porte-parole de la CES précisait récemment que face à la crise, « les gouvernements ne doivent pas paniquer ». Après John Monks appelant il y a deux ans à « sauver le capitalisme de lui-même », voici la CES assimilant les sacrifices imposés aux travailleurs au nom du profit maximum à des erreurs dues à la panique. Pauvres gouvernements aux ordres du grand capital qui ne comprennent pas qu’ils se trompent...

 

 

Face à l’offensive antisociale planifiée de longue date, qui frappe les travailleurs, avons-nous besoin de cette bureaucratie syndicale qui pratique le "dialogue loyal" avec nos exploiteurs et ignore les luttes à la base ? Avons-nous besoin de cette bureaucratie syndicale qui n'ambitionne que de cogérer les mauvais coups en échange de quelques strapontins, subventions et garanties individuelles de salaires et pensions – alors que les mêmes garanties sont arrachées à la masse des salariés, ou bien avons-nous besoin d’une organisation internationale de combat fondée sur les expériences, les principes et les valeurs du mouvement ouvrier ?

 

Forte de 72 millions de membres présents dans 110 pays, et du développement de son activité sur des bases de classe en Amérique Latine, en Asie, en Afrique, au Moyen-Orient et, avec davantage de difficultés, en Europe, la Fédération Syndicale Mondiale (FSM) tiendra en avril 2011 un congrès mondial. Dans ce cadre, la nécessité de la constitution d'une stratégie unifiée des forces sur des positions de classe et leur coordination à une échelle internationale à travers la FSM est à l'ordre du jour.

 

C'est le chemin des contre-attaques victorieuses. Travailleurs de tous les pays, unissons-nous ! Face au saccage, nous avons un monde à gagner !

Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> Il est logique que ce type qui dit vouloir sauver le capitalisme vante le système... capitaliste américain<br /> <br /> <br />
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C
<br /> La dernière interview de Monks qui vante le modèle américain (c'est tout dire)<br /> http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/interview/020821607672.htm?xtor=RSS-2059<br /> <br /> <br />
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T
<br /> La CGT doit quitter la CES qu'elle n'aurait jamais du intégrer et revenir à la FSM dont elle est une des fondatrices, qu'elle n'aurait jamais du quitter.<br /> <br /> <br />
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P
<br /> ils prévoient 100.000 manifestants à bruxelles, dont 10.000 de la CGT (objectif)<br /> <br /> La belgique est l'un des pays où le taux de syndicalisation est le plus élevé. Pourtant, ni dans ce pays, ni ailleurs, il n'y a d'appel à la grève à cette occasion<br /> <br /> Ne seront donc présents que des "syndicalistes" avec des heures syndicales<br /> <br /> Pour y réclamer quoi ? un capitalisme un peu plus régulé.... sauver le capitalisme de la révolte sociale qui gronde partout ?<br /> <br /> <br /> Tous les syndicats de la CES ont "négocié" les reculs sociaux en Europe et les ont acceptés<br /> <br /> En France, on s'apprête à faire de même : les confédérations canalisent, visent les présidentielles avec comme choix de "gôche" le "patron" du FMI, la greluche du poitou, ou la fifille Delors...<br /> sans oublier l'écolo-libérale Joly<br /> <br /> Les patrons en tremblent.... de joie ?<br /> <br /> Mieux, comme en Grèce, ou en Espagne, ou au Portugal, et maintenant en Angleterre, ils ont porté au pouvoir les plus acharnés des collabos<br /> <br /> Cette bureaucratie syndicale n'est là que pour "négocier le poids des chaines"<br /> <br /> La CGT doit quitter la CES !<br /> <br /> <br />
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T
<br /> La CES ne représente aucun danger pour l'UE dont elle est une alliée puisqu'elle lui permet d'accompagner tous les mauvais coups assénés aux travailleurs européens.<br /> J'ai un tract sous le coude de ma fédération des cheminots, je ne le met pas sur mon blog parce qu'il appelle à la manif de demain à Bruxelles.<br /> J'ai mis l'appel de mon UD pour le 2/10 et bien mon titre est en totale contradiction avec le tract que j'ai publié en faisant sauter les passages qui parlaient d'une réforme plus juste notamment.<br /> Personne n'a ramené sa fraise et pourtant, j'ai provoqué ces réformistes à la langue de bois pour les contraindre à discuter.<br /> <br /> <br />
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