L'EX-DEPUTE EUROPEEN COMMUNISTE PORTUGAIS PEDRO GUERREIRO APPELLE A DIRE " NON A LA NOUVELLE OFFENSIVE FEDERALISTE DE L'UNION EUROPEENNE ! "
Non à la nouvelle offensive fédérale !
Par Pedro Guerreiro, membre du Comité central du PCP et ancien député européen (2005-09), pour Avante, organe du PCP
Traduction AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/
Face à une crise du système capitaliste qui continue de s'aggraver et des contradictions qui vont en s'intensifiant, apparaissent au grand jour les stratégies des grandes puissances de l'Union européenne et leurs grands groupes financiers et économiques, en premier lieu l'Allemagne, tentant de trouver des « issues » qui répondent au mieux à leurs objectifs, affrontant les conséquences de la crise (dont ils sont, encore une fois, à l'origine), en préservant au maximum leurs intérêts et, si possible, en utilisant la crise pour renforcer les instruments de leur domination économique et politique.
C'est dans ce contexte qu'il faut comprendre les intentions et les projets, qui ont connu une large publicité et ont été abondamment commentés, de modification des traités de l'Union européenne. Et, bien entendu, plutôt que de remettre en cause les politiques qui sont au cœur de l'intégration capitaliste européenne – les mêmes qui sont à l'origine de la situation économique et social de l'ensemble des pays de l'Union européenne, notamment, du Portugal –, il s'agit en réalité de les renforcer.
En fait, le grand capital, et tout particulièrement celui allemand, considère qu'il est temps de lancer une nouvelle attaque d'ampleur contre la souveraineté nationale(ce qu'il en « reste »...), en cherchant à s'assurer le contrôle de la politique budgétaire des États de la zone euro.
Son ambition est on ne peut plus claire : contrôler totalement la politique économique des États. Le mépris pour la souveraineté du peuple portugais (et pour les institutions qui doivent la garantir et l'exercer) prendrait une forme si brutale qu'il ne resterait, apparemment, à celles-ci que « deux » options : mettre en œuvre les politiques dictées par l'Union européenne (ou mieux, par son directoire germano-français) ou, face à ses inévitables conséquences économiques, être sanctionné et voir ses droits souverains totalement remis en cause, restant à la merci de n'importe quel « pro-consul » de l'Union européenne. On a poussé l'absurde jusqu'à annoncer l'intention de suspendre le droit de vote d'un pays sur les décisions qu'ils seraient contraints d'appliquer – ce qui, concrètement, signifierait l'imposition de la suspension (expulsion) de ses droits comme membre de la zone euro, tout en continuant à être contraint d'appliquer ses politiques.
Bien que les contours réels, la portée, les délais et le mode d'application du nouveau bond en avant fédéraliste en cours de préparation ne soient pas clairs, il est évident que nous nous trouvons confrontés à une menace gravissime et inacceptable pesant sur les travailleurs et le peuple portugais qui, dans le fond, vise à imposer la poursuite des politiques et de l'ingérence de l'Union européenne (et de ses institutions) matérialisées actuellement dans le pacte d'agression [NdT : plan d'austérité négocié entre le gouvernement portugais et l'UE] – qui s'institutionnaliserait alors –, et la condamnation du Pays à la dépendance et au sous-développement.
Ce que 26 années d'intégration à la CEE/UE, la réalité actuelle et le nouveau bond en avant dans l'intégration capitaliste européenne désormais annoncé démontrent, c'est que la solution aux problèmes du pays et la réponse aux besoins des travailleurs et du peuple portugais ne passeront ni par les décisions de ceux qui dirigent depuis toujours et se soumettent à cette « intégration », ni par les institutions qui la régissent (Commission, Conseil ou Parlement européen).
Au contraire, la voie qui s'impose est celle de la rupture avec cette intégration capitaliste européenne et son cap fédéraliste, néo-libéral et militariste de plus en plus manifeste. La voie de l'affirmation et du libre exercice de la souveraineté nationale et de la reprise en main des instruments nécessaires à la réalisation d'une politique patriotique et de gauche, dont le fondement serait le développement économique du Pays au service des travailleurs et du peuple, dans un cadre permettant la coopération avec tous les peuples du monde.
Vendredi 9 décembre 2011