L'UE ROULE POUR LES TENANTS DU FRIC, CONTRE LES PEUPLES. L'AESA JOUE UN ROLE CRUCIAL POUR NOTRE SANTE - 122 DES 209 ORDURES DITES "EXPERTS EUROPEENS" SONT LIEES A L'INDUSTRIE ALIMENTAIRE

Publié le par Tourtaux

efia_5.jpgConflit d'intérêt à l'Agence de sécurité alimentaire européenne : plus de la moitié des « experts » liés à l'industrie agro-alimentaire

Article AC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/



Pour qui roule l'Union européenne ? Le scandale de l'autorisation de l'OGM du groupe américain Pioneer par l'UE, comme les conflits d'intérêts au sein de l'Agence de sécurité alimentaire apportent une réponse : pour les monopoles industriels, contre les peuples.



Le rapport « Unhappy meal » rédigé par l'ONG EU Corporate Watch met les pieds dans le plat, créant le malaise chez les défenseurs zélés de l'Union européenne, révélant ce secret de polichinelle : des agences « indépendantes » sous influence de l'industrie agro-alimentaire.



L'Agence de sécurité alimentaire européenne (AESA) joue un rôle crucial pour notre santé : c'est elle qui homologue les tests sur les nouveaux produits alimentaires, ou ceux déjà sur le marché, certifiant leur caractère sain, inoffensif pour notre santé.



Parmi les produits testés, les additifs, conservateurs, colorants, pesticides, OGM, produits plastiques, nourriture animale et autres joyeuseries chimiques qu'on retrouve dans nos plats !



122 des 209 « experts européens » liés à l'industrie agro-alimentaire



L'AESA devrait veiller à son indépendance du pouvoir des industriels. Or, c'est l'inverse, selon cette ONG, 122 des 209 des experts (soit 59 %) employés par l'Agence ont des conflits d'intérêts avec les industriels de l'agro-alimentaire !



L'Agence a bien conscience de ces contradictions internes. En 2012, elle a renouvelé les 8/10 ème de ses experts associés, recalé 85 candidats pour « conflits d'intérêts déclarés » mais l'infiltration du lobby de l'industrie agro-alimentaire dans le monde scientifique est telle que cela ne suffit pas.



Comme le notent les rédacteurs du rapport, la définition du « conflit d'intérêt » selon l'AESA est très restrictive, limitée aux cas de corruption patents, au conflit entre recherches pour le secteur privé dans un domaine précis dans lequel les services de l' « expert » est sollicité par l'Agence.



Or, comme le note fait remarquer l'ONG, le pouvoir d'influence des multi-nationales de l'agro-alimentaire est plus indirect, il repose sur la collaboration des « experts » à des groupes de travail, des conférences, des instituts, fondations, des projets de recherche publics-privés où s'imposent de nouveaux paradigmes, une culture commune, une pensée d'entreprise.



La Recherche est financée désormais à majorité par le secteur privé dans l'Union européenne. Pire, les « Programmes-cadres » créés par l'UE pour soutenir la recherche – 50 milliards d'€ pour 2007-2013 – concernent pour un tiers des entreprises privées.



Des fondations, instituts sous la coupe des grands groupes privés sont montés sur pied – les mêmes que favorisent la « LRU », aujourd'hui « Loi Fioraso » dans le monde universitaire – pour chapeauter la recherche publique, mettre sous sa coupe les 'agences indépendantes'.



L'AESA sous influence d'un think-tank créé par Coca-cola, Heinz et Kraft : vive la santé alimentaire !



Le rapport donne un exemple, l'International Life Sciences Institute (ILSI) auquel collaborent non moins de 30 experts de l'AESA.



L'ILSI a été fondé en 1978 par Coca-Cola, Heinz, Kraft, General Foods, Procter and Gamble, financé par les multi-nationales de l'alimentaire, de la chimie, du secteur pharmaceutique afin de faire pression sur les organismes de régulation, les agences publiques.



Ainsi, entre 1983 et 1998, elle a aidé l'industrie du tabac à lutter contre les tentatives de régulation publiques. Elle travaille, selon ses propres mots, « à réunir scientifiques, gouvernement, industrie et secteur public dans un esprit de collaboration ».



Parmi les 30 experts participants à cette collaboration, Diana Banati, membre du Comité directeur de l'AESA, directeur scientifique et exécutif de l'ILSI pour l'Europe (!), Juliane Kleiner, toute nouvelle directrice stratégique de l'AESA, recrutée en 2004 à l'unité sur les contaminants était jusque-là … scientifique-conseil pour l'ILSI !



Les autres cas ne manquent pas : Peter Farmer, membre du panel sur les contaminants dans la chaîne alimentaire a travaillé pour l'Institut pour la santé et les sciences environnementales de l'ILSI, Roland Franz, membre du panel sur les matériels, enzymes en contact avec la nourriture (CEF) a collaboré à trois initiatives patronnées par l'ILSI.



L'Agence est aujourd'hui prise dans ses contradictions. Ainsi, Alan Boobis, membre du Comité directeur européen de l'ILSI, était membre du panel sur les contaminants alimentaires entre 2009 et 2012. L'Agence a refusé sa candidature au Comité scientifique, à cause de ses conflits d'intérêts. Sans rancune pour Boobis qui a retrouvé immédiatement son poste à l'ILSI.



L'ILSI Europe – soi-disant une organisation privée à but non-lucratif (sic) – collabore directement aux projets de l'UE, comme EURRECA (« Harmonisation des recommandations nutritionnelles en Europe ») entièrement financé à hauteur de 13 millions d'€ par l'UE mais coordonné par l'ILSI.



Vous avez dit conflit d'intérêts ? Une collaboration avec les monopoles de l'agro-alimentaire aux mille facettes



Il serait fastidieux de détailler chacun des conflits d'intérêts des 122 « experts » en question. Membre du Panel sur les additifs et subsistances utilisés dans la nourriture animale (FEEDAP), Alex Bach cumule à lui seul 24 conflits d'intérêts !



Les conflits d'intérêts se révèlent encore plus vifs au niveau des directions. Neuf des dix présidents des panels d'experts connaissent des conflits d'intérêt, c'est le cas de 14 des 21 vice-présidents.



La collaboration avec les monopoles de l'agro-alimentaire prend des formes plus ou moins subtiles.



Si le fameux Alex Bach a dû démissionner en 2013, c'est à cause de ces 24 cas simultanés de conflit (!), mais son activité déclarée de consultant pour l'Association des producteurs de soja américains depuis 2006 n'avait pas souligné d'opposition auparavant.



Par contre, Marina Heinonen, membre du panel sur les produits diététiques, la nutrition et les allergies (NDA) a elle déclaré quatre sources privés pour ses recherches sur les polyphénols – les groupes de l'agroalimentaire Kiantama, Valio, Mildola et Raisio –, elle n'a pas été inquiétée.



Cette collaboration suppose la mise sous tutelle des universités publiques, qui voit se développer les centres de recherche au service des entreprises privées.



Ainsi, l'AESA a dû congédier en 2013 Josep Gasa Gaso, expert du panel sur la nourriture animale, censé être coordinateur scientifique de l'Institut SNIBA de l'Université de Barcelone, un institut dont les recherches sur les additifs alimentaires sont financées par des entreprises privées.



Les OSA (Organisations de sécurité alimentaire) sur lesquels s'appuie l'AESA sont censés être des ONG dévoués à l'intérêt général, elles comprennent des parties privatisées des universités.



C'est le cas de la PRI (Plant research international), intégrée à l'Université agronomique de Wageningen, aux Pays-Bas, qui contient Syngenta et Bayer parmi ses clients. Ou encore de l'Université catholique du Sacré-coeur en Italie, dont le centre de recherche OPERA fonctionne grâce à Bayer, Syngenta ainsi que Dow et BASF.



Les « sociétés scientifiques », censées d'être intérêt général et dans lesquelles travaillent la plupart des experts de l'Agence, sont pénétrées par les grands monopoles.



Ainsi, la Société de toxicologie britannique reçoit des dons de GlaxoSmithKline, AstraZeneca, Roche, entreprises pharmaceutiques, de Johnson Matthey, entreprise chimique, Unilever, monopole de l'agro-alimentaire et Syngenta, entreprise des bio-technologies.



La Société internationale de régulation de la Toxicologie et de la Pharmacologie (ISRTP) est connue pour avoir été soutenue pendant les années 2000 par Dow, Merck, Coca-Cola, Monsanto ou l'entreprise de tabac R.J. Reynolds.



Il n'y a pas grand-chose à sauver de cette Europe-là qui est prête à tout pour sauver les monopoles, y compris sacrifier la santé de leurs propres peuples : il faut rompre avec la logique d'intégration européenne, celle des monopoles, vite !

 


Dimanche 16 février 2014

Publié dans Santé

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T
Salut Jacques!<br /> J'aime bien les gens qui, comme toi, n'ont pas le syndrome de la géométrie variable.<br /> Continue Jacques ton combat pour la Dignité; continue d'asséner tes vérités qui dérangent.<br /> Rien ne sert de faire le forcing de la course aux articles, l'important, c'est la qualité des articles publiés, le courage de se mouiller, le reste, comme tu le dis si justement, c'est de la<br /> foutaise, des papotages dans le vide.<br /> Salut fraternel Jacques!
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J
C'est parfaitement clair, la dictature de la bourgeoisie qui s'exerce entre autre à travers ses vulgaires et peu glorieux (Valls, Hollande, Mélenchon ....) fondés de pouvoir concerne aujourd'hui LA<br /> TOTALITE des systèmes politiques économiques, culturels, des services. Les agences mises en place volent toutes en éclat ou sont purement et simplement mises au service du grand capital.<br /> Il n'y a pas de 3ème voie: où on entre résolument en lutte contre le système ni absolument pas amendable ou on papote dans le vide.
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