LA COORDINATION DES PERSONNELS DE JUSTICE APPELLE A LA GREVE POUR LE MARDI 29 MARS
Société - le 21 Mars 2011
La coordination des personnels de justice appelle ce lundi à une grève le mardi 29 mars, jour d'une manifestation nationale organisée à Paris pour réclamer un "plan d'urgence pour la justice". Cette coordination, qui rassemble plus de 20 organisations syndicales et professionnelles, prend ainsi acte de l'immobilisme du gouvernement.
Depuis la journée de mobilisation nationale du 10 février dernier à la suite des propos de Nicolas Sarkozy concernant l'affaire Laëtitia, le ministère de la Justice est resté sourd à nos revendications, qui portent essentiellement sur la question des moyens qui nous sont alloués", explique Maria Ines, représentante du SNPES-Protection judiciaire de la Jeunesse (PJJ). Magistrats, avocats, greffiers, gardiens de prison, conseillers d'insertion, éducateurs sont donc appelés à se rassembler mardi, à 14 heures, devant le Palais de Justice de Paris, pour se diriger vers l'Assemblée nationale.
La veille, lundi 28 mars, des actions (assemblées générales, conférences de presse) seront organisées localement. Chaque juridiction a été appelée à dresser un état des lieux de ses difficultés, pour le remettre au ministère de la Justice. Une synthèse nationale doit être faite ultérieurement. Selon Christophe Régnard, président de l'Union syndicale des Magistrats (majoritaire), il faudrait quelque "deux milliards d'euros de plus par an, pendant dix ans", pour mettre la justice française "au niveau des grandes démocraties. C'est une question de choix politiques. Quand les banques étaient en quasi-faillite, le gouvernement a débloqué des fonds".
Le budget de la justice, longtemps parent pauvre, a augmenté en 2011 pour la cinquième année consécutive (plus 4,15% à 7,128 milliards d'euros). Mais cette augmentation est destinée essentiellement à l'agrandissement du parc pénitentiaire, et non au fonctionnement des services, dénoncent les syndicats. Le budget de la PJJ a pour sa part baissé de 6,3% sur quatre ans, selon le SNPES-PJJ-FSU.
"A chaque fait divers sordide, le gouvernement fait voter une nouvelle loi à grand renfort de trompettes médiatiques, mais ces lois ne sont pas suivies d'effet car on ne nous en donne pas les moyens", a dénoncé Marie-Thérèse Bueb, secrétaire générale CFDT-Justice d'Île-de-France.