LA "JUSTICE" EUROPEENNE DEGAINE CONTRE LA RUSSIE

Publié le par Tourtaux

Dmitri Babitch

 
 
Aujourd'hui, 17:49
La justice occidentale se dresse contre la Russie
La justice occidentale se dresse contre la Russie

Par La Voix de la Russie | La semaine dernière a été marqué par un phénomène particulièrement intéressant. La justice européenne s’est soudain réveillée après une longue léthargie et la voilà partie en guerre contre la Russie comme un ours errant sorti de sa tanière.

C’est certainement par le plus grand des hasards que la Cour d’arbitrage de la Haye qui avait mis près de 10 ans à examiner l’action intentée contre l’État russe par les ex-actionnaires de Ioukos, a soudain décidé de faire payer à la Russie 50 milliards de dollars à titre d’indemnisations.

Peu en Russie n’établissent un lien entre le crash du Boeing malaisien avec des passagers néerlandais à bord et la décision de recouvrer sur la Russie cette somme faramineuse. Non seulement la presse occidentale dont la partialité n’est plus à prouver mais encore la justice qui se veut indépendante par définition, se sont jointes aux gouvernements occidentaux qui souhaitent punir la Russie en lui imposant des sanctions. Luc Ferry, ancien ministre français de l’éducation nationale, estime quant à lui que ces sanctions ne portent pas à conséquence parce qu’elles n’éliminent pas la cause réelle de la guerre en Ukraine :

« Si d’aucuns pouvaient croire au caractère impartial de la justice européenne et au caractère accidentel de toute une série de coïncidences antirusses, ils ont dû déchanter après la décision prise par la Cour européenne des droits de l’homme à Strasbourg. En effet, deux jours après la décision rendue par leurs collègues néerlandais, les magistrats de la CEDH ont décidé de punir la Russie pour le même prétendu délit en recouvrant sur elle 1 milliard 860 millions de dollars à titre d’indemnisation des souffrances subies par les ex-actionnaires de IOUKOS du fait des agissements du fisc russe. »

Cela aurait pu être pire parce que les ex-actionnaires voulaient recouvrer sur la Russie 81 milliards de dollars à titre de réparation de leurs tourments qui n’ont jamais eu lieu à cause de leur départ en émigration. Si l’on tient compte du fait que parmi les bénéficiaires de ces sommes figure Léonid Nevzline, condamné à perpétuité en Russie pour avoir commandité des meurtres de citoyens russes, ce serait plutôt aux Russes de demander réparation du préjudice moral. En effet, Nevzline a été jugé par défaut et n’a pas eu à s’expliquer devant la justice avec les parents des victimes de ses meurtres commandités. Il avait tout simplement fui en Israël en 2003 en emportant avec lui des millions de dollars honnêtement gagnés en Russie du point de vue de la justice européenne. Il veut maintenant être indemnisé au centuple et toujours pour ses tourments endurés en Russie. Selon Paul Stock, avocat de la City de Londres qui se spécialise dans la défense des intérêts des sociétés énergétiques, Nevzline peut théoriquement recouvrer sur la Russie sinon la totalité au moins une partie considérable de la somme réclamée.

D’après la législation anglaise, la personne qui gagne l’action en justice, peut transférer à un tiers le droit de recouvrement de la somme qui lui est due. Par conséquent, si le tribunal a statué que la Russie devait 50 milliards de dollars aux actionnaires de IOUKOS, ils peuvent vendre à des tiers le droit de recouvrement de cette somme. Les actionnaires de IOUKOS peuvent également saisir les autorités russes pour dire : « Tenez, j’ai votre créance de 50 milliards de dollars mais je suis prêt à passer l’éponge si vous me payez 30 milliards à la place ». C’est possible en théorie.

Certes, il est odieux et même humiliant de marchander avec l’assassin Nevzline au sujet de notre argent. N’oublions pas pour autant que l’ancien patron de Nevzline Mikhaïl Khodorkovski avais acquis à la fin des années 1990 les principaux actifs de IOUKOS moyennant 410 millions de dollars, soit cent fois moins que ce que nous demandent actuellement Nevzline et consorts. Comprenant sans doute que ses ex-killers et « détenteurs de la caisse noire » exagèrent, Khodorkovski a pris ses distances en vendant le droit de recouvrer sur la Russie la somme complémentaire à Nevzline et son copain Iouri Doubov. Le dénommé Doubov est également en cavale et a été condamné en Russie pour la soustraction de plusieurs millions de dollars. Pourtant, il n’en fait pas une histoire et tient la tête haute parmi les citoyens des pays occidentaux où de nombreux assassins et voleurs d’un plus grand acabit que lui jouissent de liberté.

D’ailleurs, la justice occidentale exagère vraiment quand elle menace d’opérer la saisie sur les actifs étrangers de ROSNEFT russe en cas de refus de donner suite aux demandes d’indemnisation des biens mal acquis par Nevzline et Doubov. Après tout, tout se tient dans le capitalisme contemporain et la compagnie British Petroleum, le fleuron du business britannique, risque également d’encaisser le coup. La parole est à Paul Stock :

« BP possède 20% des parts de Rosneft si bien qu’en cas de saisie judiciaire des actifs de Rosneft, ses actions s’effondreront et l’Occident enregistrera des pertes lui aussi bien qu’indirectement. Que peut-on dire des sanctions imposées à titre personnel à certains PDG des sociétés russes? C’est une guerre économique et son but consiste à rendre la vie difficile aux leaders du business russe. »

Voilà qui tombe bien. Nous avons en revanche perdu toute illusion en ce qui concerne la presse libre et la justice indépendante en Occident. Nous sommes en présence d’une vraie guerre et l’adversaire profite pour le moment de son avance. On sait cependant que la fortune guerrière est versatile et l’agresseur risque de perdre la guerre déclenchée dans les tribunaux et sur le petit écran.

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http://french.ruvr.ru/2014_08_02/La-justice-occidentale-se-dresse-contre-la-Russie-0168/

Publié dans Justice

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