LE CONTROLEUR GENERAL DES LIEUX DE PRIVATION DE LIBERTE REND UN RAPPORT ACCABLANT QUI EPINGLE LA POLITIQUE CARCERALE EN FRANCE

Publié le par Tourtaux

Rapport 2012 sur les lieux de privation de liberté

Le contrôleur épingle la politique carcérale française

mardi 26 février 2013 , par Sabine Ferry

 

Le Contrôleur général des lieux privatifs de Liberté (CGLPL) a rendu publique son rapport d’activité 2012. Un quart des visites ont eu lieu en établissements pénitentiaires.

 

Jean-Marie Delarue, le contrôleur général, souligne dans ce rapport que les modifications de politique pénale se font attendre. Le plan de rénovation des établissements vétustes paraît toujours assez flou et le CGLPL revient à cet égard sur l’importance de concevoir les bâtiments autrement, à dimension humaine.

 

Il fait le constat poignant du désarroi des personnels dont les arrêts maladie se sont multipliés par dix dans « ces nouvelles usines carcérales déshumanisées », met en exergue la CGT pénitentiaire, à la lecture de ce rapport. CGT qui a d’ailleurs souligné la qualité du rapport et celle de l’écoute dont l’équipe du contrôleur général des lieux privatifs de liberté a fait preuve auprès des personnels pénitentiaires.

 

« La solitude, le dialogue mis à mal, la rupture entre la hiérarchie et les agents qu’elle doit encadrer sont sources d’une souffrance au travail à laquelle aucune mesure concrète n’apporte de réponse », poursuit la CGT. Ainsi, il est rappelé que l’avis émis le 17 juin 2011 afin de mettre en place des supervisions pour les personnels de surveillance n’a toujours pas trouvé de traduction dans les politiques pénitentiaires.

 

Le syndicat partage l’analyse politique qui met également en lumière la nécessité de permettre des espaces d’échanges d’expérience et de savoir-faire.

 

Le rapport note à quel point les difficultés budgétaires des établissements entraînent des reculs de prestations, notamment en matière d’hygiène qui sont générateurs d’énervements et de tensions dans les détentions. « Ce type d’exemple démontre à quel point les conditions de travail sont intrinsèquement liées aux conditions de détention. »

 

A travers la question des extractions médicales, le CGLPL interroge la question de la responsabilité des agents sur lesquels on fait peser les conséquences d’une évasion.

 

Déplacer le curseur de cette responsabilité permettrait des gestes professionnels proportionnés à la situation dans le respect de la dignité des personnes détenues.

 

Le contrôleur s’est attardé cette année sur les thèmes du handicap, de l’invalidité et de la vieillesse en détention et a formulé en ce sens des préconisations afin d’adapter les cellules et de passer des conventions pour l’intervention de tiers aidant en détention.

 

L’enfermement des mineurs a également fait l’objet de rappels essentiels, mais aussi l’incarcération comme ultime solution, l’éducation devant rester le fil conducteur de la prise en charge des mineurs.

 

http://www.cgt.fr/Le-controleur-epingle-la-politique.html

Publié dans Prisons

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