LES CULS TERREUX DU SYNDICAT DE DROITE FNSEA BLOQUENT NEUFS ABATTOIRS. CES GENS-LA VOTENT A 99% A DROITE VOIRE AU-DELA. QUELS SERONT LES DINDONS DE LA FARCE ?
Viande bovine. Neuf abattoirs du groupe Bigard bloqués [Carte]
9 novembre 2010 -
Pour faire monter les prix de la viande bovine, des producteurs de la FDSEA bloquent, depuis dimanche soir, neuf abattoirs du groupe Bigard (Quimperlé, 29), leader national de la spécialité, Bruno Le Maire, ministre de l'Agriculture, doit rencontrer l'interprofession.
«Nous avons ciblé le groupe Bigard, parce qu'il représente à lui seul 42% du tonnage de viande bovine abattue en France et qu'il bloque le prix de la viande à un niveau inacceptable, explique Guy Hermouët, le président de la Fédération nationale bovine pour l'Ouest. Mais les autres groupes ne sont pas à l'abri de nos actions». La FNB avait initialement décidé de perturber le fonctionnement de dix abattoirs, mais la section bovine de la FRSEA bretonne n'a pas voulu immobiliser l'unité de Quimperlé «parce qu'il abat aussi des porcs», note Michel Gallou, l'un des responsables de la section bovine bretonne. Une décision que peuvent comprendre les éleveurs des autres régions, «mais qui réduit l'impact de l'action nationale, car le blocage de l'usine du siège est symbolique», souligne Guy Hermouët. En quelques années, le groupe breton Bigard, connu pour ses marques Charal et Valtero, est devenu un géant de la viande à travers une croissance externe qui l'a vu absorber les groupes choletais Charal en 2007 et Socopa en 2009. Bigard compte aujourd'hui 22 abattoirs de bovins, 6 abattoirs de porcs, 17.500 salariés et réalise un chiffre d'affaires de l'ordre de 4,5milliards d'euros.
«La pluie et le beau temps»
«Avec cette sorte de monopôle, Bigard fait la pluie et le beau temps sur le marché», précise Pierre Chevalier, le président de la FNB. Le syndicat reproche à Bigard de pratiquer la politique de la chaise vide au ministère comme à l'interprofession. Trois des neuf sites industriels d'abattage et de transformation bloqués sont situés dans l'Ouest: Cholet dans le Maine-et-Loire, Cherré dans la Sarthe et Coutances dans la Manche. Aucun camion ne rentre, ni ne sort. «Nous resterons là tant qu'il n'y aura pas de réponse au niveau national, lance Guy Hermouët. Le groupe Bigard doit revenir à la table des négociations interprofessionnelles».
Une hausse de 60 centimes exigée
De leur côté, les FDSEA bretonnes ont décidé d'organiser aujourd'hui des rassemblements, «sans blocage», devant les sites des groupes Bigard à Quimperlé, mais aussi Kerméné à Collinée (22) et SVA à Vitré (35). La FNSEA, les Jeunes agriculteurs et la Fédération nationale bovine exigent une hausse moyenne de 60 centimes d'euros au kg du prix d'achat de la viande bovine. Selon la FNB, 20.000 éleveurs spécialisés (sur les 100.000) sont au bord du dépôt de bilan. «Depuis 15 ans, le prix payé au producteur est resté stable quand le prix à la consommation a grimpé de 40% et les coûts de production de 35%», indique Pierre Chevalier. Hier, nous avons tenté de contacter, en vain, la direction du groupe Bigard. Le ministre de l'Agriculture organise aujourd'hui une réunion avec l'interprofession. «Bigard a tout intérêt à venir», lance Pierre Chevalier.
- Yves Drévillon
Source : Le Télégramme