LIBAN : LE PLAN DE SECURITE DE TRIPOLI TRAHI PAR LES PROPOS DES POLITICARDS ET DES RELIGIEUX DE LA VILLE

Publié le par Tourtaux

Un nouveau plan de sécurité, qui prévoit des mesures inédites, a fait baisser l'intensité des combats à Tripoli, sans toutefois parvenir à ramener le calme total. Avant même sa mise en œuvre, ce plan a été plombé par des déclarations de personnalités politiques et religieuses de la ville, exprimant leur refus que le chef-lieu du Liban-Nord soit décrété zone militaire. Le Premier ministre démissionnaire, Najib Mikati, lui-même originaire de Tripoli, à cependant démenti, dans un tweet émis lundi soir, qu'une telle décision ait été prise. Ce démenti ne lui a pas épargné les foudres du cheikh extrémiste Daï el-Islam al-Chahhal, qui l'a accusé de «vendre Tripoli, en faisant de la communauté sunnite une cible».

De tels propos illustrent l'état d'esprit des personnalités qui ont un ascendant sur les miliciens,Le plan de sécurité de Tripoli plombé par les propos des politiciens et des religieux de la ville lesquels ont mis la ville à feu et à sang depuis samedi, faisant plus d'une centaine de morts et de blessés.

Le plan de sécurité prévoit de placer Tripoli sous le contrôle de l'Armée libanaise, qui voit également toutes les autres forces militaires (Gendarmerie, Forces de sécurité intérieure etc...) placées sous ses ordres. Des mandats d'arrêt ont été ou seront émis contre les miliciens reconnus coupables d'agressions contre les civils et les militaires.

Forte de ces nouvelles prérogatives, l'armée a commencé mardi à effectuer des perquisitions musclées pour tenter de rétablir le calme dans la ville. Dans le même temps, des unités des FSI patrouillaient à pied dans la ville et érigeaient des barrages à des croisements jugés sensibles.

Cependant, malgré ces mesures, des tirs intermittents étaient entendus mardi matin entre les quartiers de Bab el-Tebbané et de Jabal Mohsen et les snipers étaient toujours actifs, beaucoup moins que les trois derniers jours. Les tireurs embusqués ont sévi sur la route internationale de Tripoli, empêchant sa réouverture à la circulation. Les écoles et les commerces étaient fermés dans les quartiers proches des lignes de démarcation, alors qu'une timide activité était signalée dans les autres secteurs de la ville.

Le plan de sécurité a été annoncé après une réunion sécuritaire tripartite à Baabda, tenue entre le président de la République, Michel Sleiman, le Premier ministre Mikati, et le commandant en chef de l'armée, le général Jean Kahwagi. Mais des sources proches de M. Mikati affirment que les détails de ce plan ont été discutés et agréés lors d'une réunion qui a eu lieu samedi à Tripoli, en présence de représentants des principales figures politiques de la ville. Les milieux du Premier ministre ont déploré que ces mêmes personnalités aient retiré leur soutien dès que les mesures ont été mises en œuvre sur le terrain.

Conformément à ce nouveau plan, l'armée a donc été chargée de contrôler Tripoli pour une période de six mois et de prendre les mesures nécessaires pour rétablir la sécurité dans la ville. Il prévoit également de «placer les forces militaires et mobiles de la ville sous le commandement l'armée, qui sera chargé de l'exécution des mandats d'arrêt, déjà émis ou qui le seront», a précisé M. Mikati dans un communiqué publié en soirée.

Il est clair que cet énième plan de sécurité, même s'il est plus musclé que les précédents, ne jouit pas d'une couverture politique suffisamment solide. L'armée parviendra peut-être à ramener le calme, mais il ne s'agira que d'une simple trêve... jusqu'au 19ème round.

Source : mediaramalb.wordpress.com
03-12-2013 | 16:59

 

Publié dans LIBAN

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