LE MODELE US ADULE PAR SARKOZY ET HOLLANDE : LA FAILLITE DE LA VILLE DE DETROIT EST LE SYMBOLE DE LA FAILLITE DU LIBERALISME. DETROIT QUI COMPTAIT 1,85 MILLIONS D'AMES EN 1950 A CHUTE A 710 000
Etats-Unis : La faillite de la ville de Détroit est le symbole de la faillite du libéralisme
Vendredi 27 Juin 2014
La spirale infernale du libéralisme sur "Motor city"
Mais les 323.900 résidents de la ville se retrouvent devant une nouvelle situation difficile, le nouvel opérateur privé, chargé de la distribution de l'eau, a décidé d'imposé des tarifs prohibitifs. La moyenne de la facture d'eau mensuelle de Detroit est presque le double de la moyenne nationale soit plus de 40 $. Le conseil municipal de Detroit a approuvé, en plus, une hausse de 9% du prix de l'eau la semaine dernière.
Face à cette situation, 150.000 personnes risquent de se retrouver privées d'eau, puisque incapable de payer les hausses des tarifs.
Les Nations Unies appelées à l'aide
Une coalition de groupes militants de la ville ont fait appel à la Haute Commission des Nations Unies pour les droits de l'homme. Ils font appel au au rapporteur spécial de l'ONU pour faire comprendre que le gouvernement américain viole le droit humain à l'eau. Le but, créer une pression internationale sur les Etats-Unis.
3000 habitants n'ont plus d'approvisionnement en eau et plus de 150 000 clients en souffrance risquent le même sort, selon le Detroit Free Press.
Le libéralisme et la spéculation base du déclin de Détroit
"Ils vendent notre ville aux charognards." Dan Spencer, jeune retraité de l'industrie, est écoeuré.
Les hedge funds, ou fonds vautours spécialisés sur les faillites, se sont rués sur la ville. Ils leur ont proposé de racheter les titres de la dette pour une modique somme, espérant réaliser une plus-value en les revendant plus tard. Nombres d'investisseurs ont accepté leur offre.
Plombée par le déclin de ses industries, Detroit n'a pas pu supporter les retombées de la crise de 2008 : plusieurs responsables de la ville blâment directement le système de foreclosure lié aux prêts immobiliers "pourris", qui a entraîné l'expulsion de centaines de milliers d'habitants de la ville, détruisant autant d'emplois et réduisant à peau de chagrin la base fiscale de la municipalité. L'obligation pour la mairie de s'endetter toujours plus et de tailler dans les services publics a grevé les finances et précipité le départ des résidents, qui ne supportent plus les rues sans lampadaire, les écoles sans enseignant et un centre-ville laissé à l'abandon.

Entreprise automobile abandonnée à Détroit, avril 2011. REUTERS/Eric Thayer
Détroit, ville fantôme frappée de plein fouet par la crise économique, attire étrangement de plus en plus de visiteurs. Le LA Times s’est glissé dans une visite guidée pour comprendre ce que ces ruines ont de si extraordinaire.
Comme nous le rapportions cet été, la ville de Détroit a été déclarée en faillite le 18 juillet 2013. Une faillite provoquée par une baisse de la population, passée de 1,85 millions en 1950 à 710.000 en 2010, plus assez pour «maintenir l’infrastructure fixe ou pour payer les retraites qui ont été gagnées en des temps plus prospères».
Le plan de sauvetage de 2009, lancé par Ford, General Motors et Chrysler n’a pas suffi à redresser la ville du Michigan, ancien fleuron de l’industrie automobile, comme l’expliquait Stéphanie Vidal sur Slate. Détroit est aujourd’hui en ruines. La ville n’a même pas les moyens de démolir ses établissements abandonnés. Selon le LA Times, Détroit compte 78.000 bâtiments délaissés et le coût de démolition pour chaque structure s’élève à 8.000 dollars, un montant trop élevé pour une ville en faillite.
Sur les 142,9 km2 de la ville, 85% ont connu une baisse de population. Il reste certes des habitants, mais les investisseurs eux n'ont pas l'air de se battre pour reprendre la ville en mains. Cela fait par exemple depuis 1988 que le Michigan Central Depot doit être rénové.
Motor City semble s’éteindre petit à petit. La ville a d’ailleurs fait l’objet de nombreux reportages photo, dont The Ruins of Detroit, l’œuvre de deux photographes français. Mais Détroit a plein de ressources et certains de ses habitants ont trouvé des solutions pour attirer les touristes: des visites guidées.
Jesse Welter a commencé ses premières excursions urbaines en 2011 mais c’est depuis cette année que le «secteur touristique» a vraiment redémarré. Jesse Welter connait tous les recoins de la ville et pendant trois heures, il vous fait visiter l’ancienne église méthodiste, la gare ou encore une ancienne école pour filles.
Les locaux voudraient que les visiteurs voient le bon côté du nouveau Détroit, «tels que les champs abandonnés que les agriculteurs entreprenants ont transformé en jardins urbains». Mais rares sont les visiteurs qui,par la suite se joignent à leur cause.
Les habitants n’approuvent pas tous l’action de Jesse, mais lui estime faire réfléchir les gens. Les visites guidées font tout de même des heureux: les hôtels qui témoignent d’une «légère hausse» dans leur chiffre d’affaire.