MAREE NOIRE : RIDICULISE PAR LES COMPAGNIES IMPLIQUEES DANS LA CATASTROPHE ECOLOGIQUE, OBAMA, L'HOMME DE PAILLE AMERICAIN DU CAPITALISME MONDIAL EXPRIME SA COLERE ET SA FRUSTATION
Par Reuters, publié le 14/05/2010 à 18:47
Le président américain Barack Obama a vertement dénoncé vendredi le "spectacle ridicule" qu'avaient offert les compagnies impliquées dans la marée noire du golfe du Mexique en se rejetant la responsabilité de l'accident.

Sur une plage de Raccoon Island, en Louisiane. Barack Obama a déclaré qu'il partageait la colère et la frustration des riverains du golfe du Mexique menacés par la marée noire. (Reuters/Jonathen E. Davis/U.S. Navy)
Prenant la parole après avoir réuni ses conseillers pour examiner les efforts visant à stopper la fuite de pétrole et à réduire son impact sur les riverains du golfe, Obama a dit partager la colère et la frustration de ces derniers face à la catastrophe écologique et économique qui se profile.
"Je dois dire (...) que je n'ai pas apprécié ce qui m'est apparu comme un spectacle ridicule au cours des auditions (devant une commission parlementaire) concernant cette affaire. On y a vu des cadres de BP, de Transocean et d'Halliburton se chamailler pour pouvoir pointer quelqu'un d'autre du doigt", a dit le chef de la Maison blanche.
Obama se référait ainsi aux dépositions faites cette semaine au Congrès par des dirigeants des trois compagnies impliquées dans l'accident - le géant britannique du pétrole BP, le prestataire de services parapétroliers Halliburton et la société de forage offshore Transocean.
RESPONSABILITÉS
Chacune des compagnies a refusé d'endosser la responsabilité de la marée noire en la rejetant sur les autres.
"Ce qui importe vraiment, c'est qu'il y a une fuite de pétrole (...) et que nous devons la stopper aussi vite que possible", a dit le président américain. "Il y a assez de responsabilités pour tout le monde. Et toutes les parties devraient être prêtes à l'accepter."
Obama a aussi réaffirmé que BP devait assurer le financement des opérations de secours et d'autres conséquences économiques de la marée noire, mais il a fait savoir que le gouvernement américain mobiliserait "toutes les ressources disponibles" pour que le pétrole n'atteigne plus le littoral.
La plate-forme Deepwater Horizon a coulé le 22 avril après une explosion. L'accident qui a coûté la vie à 11 ouvriers, fait peser une menace sur l'environnement qui pourrait éclipser la marée noire de l'Exxon Valdez (1989) et devenir la plus grande catastrophe écologique de l'histoire américaine.
Obama a chargé son secrétaire à l'Intérieur, Ken Salazar, de procéder à un remaniement complet du Minerals Management Service, agence fédérale qui supervise les forages offshore. Mardi, Salazar avait annoncé que l'agence serait réorganisée de façon à séparer la collecte des redevances pétrolières et les activités de contrôle en matière de sécurité.
NOUVELLE OPÉRATION DE BP
BP essaie de stopper la fuite de pétrole en recourant à la fois au Bloc obturateur de puits - valve de sécurité installée sur les plates-formes de forage qui n'a pas fonctionné comme prévu lors de l'accident - et à un dôme de confinement.
Un responsable de la compagnie pétrolière a déclaré vendredi qu'elle allait tenter de siphonner le pétrole du puits au moyen d'un tube pour l'acheminer en surface, en précisant que l'opération pourrait commencer dans la nuit.
Les évaluations de la quantité de pétrole qui s'est échappée du puits offshore en trois semaines varient considérablement, BP faisant état de 5.000 barils/jour (800.000 litres) tandis que d'autres sources avancent jusqu'à 100.000 barils/jour (15,9 millions de litres).
Doug Suttles, directeur des opérations de BP, est intervenu vendredi dans des émissions de télévision américaines pour défendre les efforts de sa compagnie pour contenir la marée noire et réaffirmer son estimation d'environ 5.000 barils perdus chaque jour.
"Je ne connais pas le chiffre exact, mais je pense que cela se situe autour de ce volume, a-t-il dit. Nous mettons en oeuvre la plus grosse opération jamais montée et cela n'est pas lié à la question de savoir s'il s'agit de 5.000 barils par jour ou d'un autre chiffre."
Pascal Liétout et Philippe Bas-Rabérin pour le service français
Source : L'Express