MARTINIQUE : EN SOUTIEN A LA SYNDICALISTE CGT GHISLAINE JOACHIM-ARNAUD, PLUSIEURS CENTAINES DE MANIFESTANTS RASSEMBLES DEVANT LE TRIBUNAL OU ETAIT JUGEE L'AFFAIRE. JUGEMENT RENDU LE 2 MARS 2011
Social-Eco - le 18 Décembre 2010
Martinique
Une amende est requise contre la syndicaliste martiniquaise Ghislaine Joachim-Arnaud.
Répondant à l’appel du comité de soutien de Ghislaine Joachim-Arnaud, plusieurs centaines de manifestants se sont rassemblés mercredi devant le tribunal correctionnel de Fort-de-France, en Martinique. Ils étaient venus soutenir la secrétaire générale de la CGT Martinique (CGTM), poursuivie pour incitation à la haine raciale et provocation à la discrimination sur plainte de l’association Respect DOM, présidée par le béké Jean-François Hayot. Ghislaine Joachim-Arnaud est accusée d’avoir, lors d’une émission sur la chaîne ATV, inscrit sur le livre d’or le slogan « Matinik sé ta nou, matinik sé pas ta yo, an ban bétché vôlè, profitè, nou ké fouté yo deyo… » (« La Martinique est à nous, pas à eux. Une bande de békés voleurs, profiteurs, nous allons les foutre dehors »). C’est ce même slogan, que des milliers de manifestants ont scandé durant trente-huit jours de grève en février-mars 2009, qui vaut à la syndicaliste cette accusation de racisme.
L’audience a duré près de dix heures, avec comme question centrale l’explication du terme « béké », synonyme de « patron » pour les Antillais mais que la partie adverse réfute. Une amende de 1 500 euros a été requise contre la syndicaliste, figure emblématique du mouvement social de février-mars 2009. Le tribunal a mis sa décision en délibéré au 2 mars 2011.