MAYOTTE : LA CGT-MA DENONCE DES PROTECTIONS MATERNELLES ET INFANTILES (PMI) EN SOUS-EFFECTIFS
Dans un communiqué de presse, le personnel affilé à la CGT-Ma de la Direction de la santé et du développement social (DSDS) du conseil général souhaite "alerter l’opinion publique sur les graves difficultés d’organisation et de fonctionnement qui existent au sein des PMI (Protection maternelle et infantile) et les conditions de travail et de salaire que connaissent les professionnels qui exercent au sein de ces établissements de santé". Il pose d’abord la question de la surcharge du travail pour le personnel médical et paramédical, en rappelant que le décret n°92-785 du 6 août 1992 prévoit que les PMI doivent disposer d’une sagefemme à plein temps pour 1.500 enfants nés au cours de l’année civile précédente de parents résidant dans le département, et d’une puéricultrice à plein temps ou à défaut, d’un infirmier ayant acquis une expérience appropriée, pour 250 enfants.
"A Mayotte, ce service prend en charge 8.000 naissances par an avec 13 infirmiers au lieu de 32, et 4 puéricultrices au lieu de 32", déplore le syndicat, qui ajoute que "les 21 PMI de Mayotte disposent de 3 médecins et d’un gynécologue, alors que chaque établissement assurant des vaccinations nécessite sur le lieu même la présence d’un médecin aux heures d’ouverture, conformément à l’article D3111- 23 du code de la santé publique". Selon le communiqué, ce manque de personnel se traduit dans la pratique par "un fort glissement de tâches. Par exemple les infirmiers sont amenés quotidiennement à faire des prescriptions médicales qui ne relèvent pas de leurs compétences, telles que les bilans sanguins, la prescription des vaccins, des médicaments, l’établissement des certificats médicaux, etc. ou encore les techniciennes de surface qui font les pesées des bébés…".
Le syndicat dénonce également "un problème grave de moyens matériels", avec "des locaux qui ne respectent pas les normes de sécurité et d’hygiène", et "un manque de mise à disposition de matériels de travail (véhicules, téléphones pour les visites à domicile, etc.)". Enfin, il s’insurge contre "une discrimination salariale entre les différents corps de professionnels", regrettant que les primes attribuées aux médecins et aux sages-femmes dans le cadre de l’amélioration des conditions de recrutement de la filière médico-sociale ne s’appliquent pas aux infirmiers et aux puéricultrices, qu’ils soient statutaires, contractuels, résidants ou expatriés. Après avoir alerté en vain les pouvoirs publics, le syndicat annonce que les infirmiers et les puéricultrices ont décidé d’arrêter de vacciner dans les PMI les enfants de 0 à 6 ans depuis le lundi 22 août, jusqu’à ce que "les conditions optimales de sécurité" soient réunies. La CGT-Ma annonce par ailleurs que le 19 septembre, toutes les PMI de l’île seront fermées.
http://www.mayottehebdo.com/201109079487/la-cgt-ma-denonce-des-pmi-en-sous-effectifs