" QUE CHOISIR " A FAIT LE BON CHOIX : LES BANQUES QUI NE SE TROMPENT JAMAIS DE COMBAT, CONTINUENT DE MENER LEUR GUERRE DE CLASSE CONTRE LEURS CLIENTS " ORDINAIRES "
Pas facile de s'y retrouver entre les banques, dont les services, opaques et disparates, font souvent le grand écart. Pas facile non plus d'aller voir ailleurs.
Ce n'est pas encore cette année que les banques décrocheront auprès de l'UFC-Que Choisir un brevet d'exemplarité commerciale. Pour l'impitoyable association de consommateurs, qui a enquêté dans 1 746 agences représentant 110 banques, il n'y aurait pratiquement que deux types d'établissements : les pires et les moins pires. Les frais bancaires sont passés au crible des huit prestations les plus usuelles : carte bancaire, retrait au distributeur, prélèvement automatique, assurance sur les moyens de paiement... Résultat : trop cher, trop disparate, trop opaque.
Mieux vaut habiter à l'Ouest
42 % des agences ne mettent pas les brochures tarifaires à la disposition de leurs clients, malgré l'obligation légale. Et quand les plaquettes sont là, une fois sur trois, elles s'avèrent obsolètes. Au classement final, les six Régions les moins chères sont exclusivement issues du Grand Ouest, où les tarifs s'avèrent en moyenne de 15 % inférieurs à ceux du Sud-Est. Bref, mieux vaut être client au Crédit agricole Centre France, la banque la moins chère, ou à la Caisse d'Épargne Bretagne-Pays de Loire, médaille de bronze, qu'aux banques Pouyanne (Orthez) ou Populaire Provençale, les plus chères.
Le grand écart tarifaire à domicile
À l'échelle nationale, c'est la Banque postale qui décroche la palme du moins cher. Il est à noter aussi que dans un même réseau bancaire, il peut y avoir des distorsions tarifaires inédites entre les caisses. Au Crédit agricole, le champion du grand écart, la différence peut grimper à 56 % entre le Centre-France et le Sud-Méditerranée ! Dans les Banques Populaires on enregistre des différences de 34 % ; de 30 % pour le Crédit Mutuel ; 28 % pour les caisses d'Épargne. Pour l'UFC, ces pratiques ne reposent sur aucun fondement économique.
Chère mobilité, très chère
Logiquement, les clients devraient avoir envie d'aller voir ailleurs. Or ils ne sont officiellement que 7,6 % à migrer d'une banque vers une autre, contre 8,6 % en moyenne en Europe, malgré l'existence d'une procédure simplifiée. On ne peut pas dire que les banquiers font beaucoup de pub sur cette possibilité. En revanche, on doit constater que les frais de sortie ¯ importants ¯ limitent singulièrement les velléités des partants. Une enquête précédente de Que Choisir montrait qu'un transfert intégral coûtait en moyenne 300 €.