REFORME DES RETRAITES : APPEL DE L'AG DU BASSIN MINIER AUX MANIFESTANTS : POURSUIVRE LA LUTTE JUSQU'A LA VICTOIRE

Publié le par Tourtaux

Réforme des retraites : poursuivre la lutte jusqu’à la victoire

mis en ligne dimanche 7 novembre 2010 par AG interpro bassin minier


Appel de l’AG interpro du bassin minier aux manifestants

La journée de manifestation du samedi 6 novembre était censée préparer la fin de la contestation de la réforme des retraites et donner le signal du repli en bon ordre. Mais le mouvement de résistance sociale contre le néo-libéralisme est loin d’être défait, la lutte pour l’abandon, le retrait ou l’abrogation de la loi va se poursuivre, et l’issue de l’affrontement social reste incertaine. Les militants de l’AG interpro du bassin minier de Lens (62), qui début novembre continuent à organiser des actions et à se réunir tous les jours, refusent de prendre la porte de sortie, et appellent à une relance des opérations. Pour l’AG, rien n’est encore joué, le mouvement doit reprendre son souffle pour repartir de plus belle, et la victoire sera au bout du chemin.

 

L’assemblée Générale interpro du bassin minier s’est organisée, en intersyndicale, le 14 octobre, dans l’objectif de bloquer l’économie. Des centaines de camarades de la CGT, de FO, de SUD, de la FSU, des non syndiqués, des chômeurs, se sont rassemblés en quelques jours pour bloquer des flottes de camions. Ils ont bloqué la Française de Mécanique, une des plus grosses usines métallurgiques du pays, et comptent un jour la bloquer à nouveau ; ils ont bloqué Delta 3, l’unique plateforme autoroute-rail-voie d’eau de France, et ils la rebloqueront ; ils ont bloqué des zones industrielles, ils ont bloqué des zones logistiques, et leur mot d’ordre était "blocage général jusqu’au retrait total".

 

Pourquoi ces opérations de blocage ? Parce qu’il fallait agir. Arrêter les flux d’approvisionnement, former des piquets bloquants le matin pour empêcher les entrées et les sorties de camions, à l’époque où les entreprises n’ont plus de stock, c’est-montrer qui est le plus fort, de la grande bourgeoisie capitaliste ou de la résistance sociale populaire, c’est faire perdre de l’argent aux grands patrons, frapper les riches au portefeuille, et sans jamais la moindre violence, donc avec un risque nul.

 

Et ce n’est pas fini, l’AG continuera ses actions. Le combat pour la défense de la retraite à 60 ans n’est pas terminé. Les équipes de bloqueurs luttent toujours pour le retrait de la loi. En 2006, le CPE était inclus dans une loi qui avait été votée puis promulguée le 31 mars 2006, et pourtant le CPE a été retiré, les articles de loi ont été abrogés le 21 avril 2006. Pourquoi ce qui était possible pour le CPE ne le serait-il pas pour les retraites ?

 

Il y a eu des journées de manifestations, de superbes manifestations. Les manifs, c’est très important, parce que lorsque le peuple est dans la rue pour protester contre la politique menée par le gouvernement et le patronat, on vit un grand moment démocratique. Mais les manifs ne peuvent pas suffire pour gagner, et sur le front des retraites les militants de l’AG interpro du bassin minier ont décidé d’agir en sorte de gagner.

 

La grande majorité de la population absente de nos manifestations est opposée à la réforme, elle soutient les millions de manifestants ; de la même façon, les manifestants doivent soutenir les bloqueurs, et les rejoindre, pour gagner le combat.

 

Dans beaucoup de villes, des camarades se sont organisés comme dans le bassin minier, ils ont bloqué des flottes de camions et des dépôts de carburant. Dès le 12 octobre, avant la formation de notre l’AG interpro, pas très loin d’ici, la zone industrielle d’Amiens était déjà bloquée. Nous n’avons, dans le bassin minier, rien initié, nous avons seulement rejoint un mouvement déjà apparu en de nombreux points du pays.

 

Les opérations de blocage se sont répandues par tâche d’huile, ainsi dans le Nord Pas-de-Calais à partir de l’agglomération de Lens, mais n’ont pas recouvert l’ensemble du territoire. Si des AG de bloqueurs s’étaient constituées dans tous les villes, lançant toutes des actions même modestes pourvu qu’elles soient bien conçues, la loi aurait été déjà retirée, elle n’aurait pas même été votée. C’est pourquoi il faut continuer à bloquer les entreprises, créer de nouvelles AG combatives partout en France, et être de plus en plus nombreux dans les équipes de blocage, pour frapper des cibles plus nombreuses.

 

C’est la première fois qu’un mouvement social bloque les entreprises depuis l’extérieur à pareille échelle. Cette forme d’action nouvelle, que les bloqueurs ont inventée, est facile à organiser, et elle est efficace, parce qu’elle atteint le portefeuille de ceux qui veulent garder pour eux l’argent de nos retraites.

 

Mais un événement a eu lieu il y a une semaine. Les salariés des raffineries ont repris le travail. La nouvelle a eu un effet démoralisant sur les équipes de bloqueurs fatigués, et dans les AG il faut parfois lutter contre la tentation de céder à un esprit de défaite. Mais le dernier mot est-il dit ? L’espérance doit-elle disparaître ? La loi est-elle définitive ? Non ! Il est encore temps de se ressaisir. Le mouvement des AG interpros frappait d’autres cibles que les raffineries, il s’attaquait principalement aux flottes de camions, et aucune raison objective ne l’empêche de rebondir pour prendre une ampleur nouvelle.

 

Aujourd’hui 6 novembre, le patronat a toujours peur des piquets mobiles, mais les bloqueurs ont besoin de renfort. Alors, l’AG interpro appelle tous les manifestants à la rejoindre, elle ou les autres AG, pour discuter des actions futures.

 

Les médias ont fait un grand silence sur les actions de blocage, parce que les riches ont peur des équipes de bloqueurs, parce que le Medef craint que les résistants sociaux soient de plus en plus nombreux, et choisissent de mieux en mieux leurs cibles. Et si les AG entrées dans la lutte font peur, si les bloqueurs impressionnent l’adversaire à ce point, c’est parce qu’ils sont très efficaces.

 

Ce qui se développe d’historique aujourd’hui, c’est un grand mouvement de résistance sociale et de désobéissance civile par blocage des entreprises, et c’est enthousiasmant. Ce formidable combat, qui restera dans les mémoires, et dont les livres d’histoire parleront, notre AG du bassin minier, une parmi bien d’autres, le mène avec une grande force morale collective, et sans aucune violence, même en cas de provocation.

 

L’AG interpro appelle toute la population qui refuse la réforme des retraites à rejoindre le mouvement de blocage. L’aventure ainsi proposée à chaque opposant à la réforme est belle, parce que les luttes de 2010 sont magnifiques.

 

Oui, les luttes de 2010 sont exceptionnellement belles, ce sont même les plus splendides depuis 1936 et le Front Populaire. En 1936, les ouvriers ont occupé leurs usines, le patronat a eu très peur, et les ouvriers ont gagné. Trois quarts de siècle plus tard, parce que le capitalisme a changé, parce qu’il fonctionne avec un minimum de stocks depuis les années 1980, une nouvelle forme de blocage est possible, tout aussi redoutable, à laquelle toute la population peut participer dans la solidarité.

 

Et c’est pourquoi, si ceux qui manifestent contre la réforme des retraites comprennent les nouvelles formes d’action, et pourquoi ces formes d’action sont efficaces, et s’ils rejoignent l’AG interpro du bassin minier et les autres AG combattantes, nous gagnerons, tous ensemble, puis récupéreront le terrain perdu depuis un quart de siècle, et vaincront le néo-libéralisme.

 

Les actions développées peuvent être poursuivies puis amplifiées jusqu’à la victoire, et depuis la France elles gagneront l’ensemble de l’Union Européenne post-démocratique et néo-libérale.

 

AG interpro du bassin minier

Publié dans Lutte des classes

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T
<br /> C'EST AINSI QUE JE L'AI ENTENDU VALERIE<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Je dois t'avertir que j'aime rire, ce qui est une caractéristique du peuple mexicain et que mon mail allait dans ce sens avec une référence à Arletti ; le rire est pour moi une arme majeure ;<br /> d'ailleurs les dits intellos proposés par les médias n'en ont pas, alors ne me prends pas "toujours au sérieux". Nous avons besoin de nous libérer de la charge qu'ils font peser sur nous et de rire<br /> et qui plus est, de rire à gorge déployée : alors "petite, certes ;<br /> nouvelle", certes ; mais "petite-nouvelle", jamais !!! C'est de l'humour et de l'amitié et de l'affection parce que je t'estime et si je t'estime, je peux plaisanter avec toi. C'est ma marque<br /> d'affection très mexicaine, car là-bas on plaisante beaucoup! Avec toi et tes actions . Merci pour tour ce que tu es.<br /> <br /> Valérie<br /> <br /> <br />
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T
<br /> Lorsque je dis la petite nouvelle, c'est de manière très amicale, très fraternelle .<br /> Il y a aussi un camarade de 83 ans qui vient discuter, je ne vais tout de même pas dire le petit nouveau<br /> <br /> <br />
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V
<br /> Une petite, certes, nouvelle, certes ; mais une petite-nouvelle, est-ce que j'ai une gueule de petite-nouvelle ?<br /> <br /> <br />
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T
<br /> UNE FORME DE LUTTE INEDITE EST LANCEE AVEC SUCCES :<br /> LA RESISTANCE PACIFIQUE MAIS IL EST BON DE RAPPELER LA PART PRISE PAR LES GENS DU NORD ET LE LOURD TRIBUT QU'ILS ONT PAYE DANS LA RESISTANCE ARMEE CONTRE L'ENVAHISSEUR NAZI ET LE VICHISME.<br /> <br /> <br />
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