ROMS : PARIS RECUSE LES "PROPOS INACCEPTABLES" DE FIDEL CASTRO ALORS QUE DU MONDE ENTIER DES VOIX S'ELEVENT POUR CONDAMNER LA POLITIQUE DE SARKOZY A L'ENCONTRE DU PEUPLE ROM
Mis à jour 11-09-2010 13:26
Un porte-parole du Quai d'Orsay a vivement réagi au discours de Fidel Castro comparant les expulsions de Roms à un "holocauste racial".
Alors qu'il présentait la deuxième partie de son autobiographie, l'ancien président cubain Fidel Castro s'est exprimé vendredi sur des sujets d'actualité, notamment le projet d'autodafé du Coran aux Etats-Unis, qu'il a qualifié de "show médiatique démesuré", et en France, le durcissement de la politique vis-à-vis des Roms, selon lui rien de moins qu'une "espèce d'holocauste racial".
Victimes de la cruauté
M. Castro a ainsi déclaré que "la dernière chose à laquelle on pouvait s'attendre était cette nouvelle de l'expulsion de gitans français, victimes de la cruauté de l'extrême droite française, qui a déjà touché 7.000 d'entre eux. Ils sont victimes d'une autre espèce d'holocauste racial".
Egratignant au passage la réforme des retraites, le leader communiste de 84 ans a ajouté que "la protestation énergique des Français est fondamentale, d'autant que, dans le même temps, les millionnaires limitent le droit à la retraite et réduisent les possibilités d'emploi".
Paris récuse et ironise
En réaction à ces déclarations, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a dénoncé ce samedi des "propos inacceptables". Selon Bernard Valero, qui s'est exprimé à Bruxelles en marge d'une réunion entre les chefs de la diplomatie des pays de l'Union européenne : "cette utilisation de l'holocauste par M. Castro montre son ignorance de l'histoire et son mépris des victimes".
Et M. Valero d'ajouter "que M. Fidel Castro s'intéresse enfin aux droits de l'Homme, ça c'est vraiment révolutionnaire"...
D'autres voix s'élèvent en Europe
Reste qu'après la vague d'expulsion de Roms, Castro n'est pas le seul à avoir établi un parallèle avec la Seconde Guerre mondiale, ainsi mercredi sur Twitter, le commissaire aux droits de l'Homme du Conseil de l'Europe Thomas Hammarberg avait affirmé que la rhétorique hostile aux Roms était similaire à celle utilisée dans le passé par les régimes fascistes et notamment par les nazis, non sans assurer le lendemain qu'il ne visait pas Paris (lire "La France se fait taper sur les doigts").
Alors que selon le ministre de l'Immigration Eric Besson, 8.313 ressortissants roumains et bulgares ont été reconduits à la frontière entre le 1er janvier et le 26 août, contre 9.875 pour toute l'année 2009, le Parlement européen a voté jeudi une résolution demandant à la France comme aux autres pays de l'Union "de suspendre immédiatement toutes les expulsions de Roms" (lire "Un dialogue difficile").
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