SITE OU VA LA CGT? LA CGT ET LA GESTION DES COMITES D'ENTREPRISE

Publié le par Tourtaux

Samedi 10 décembre 2011

         La CGT et la gestion des Comités d'Entreprise 



Tempête médiatique cette semaine. La publication par le Parisien et le Figaro (tiens ?) d'un rapport de la Cour des Comptes sur le CE de la RATP (document disponible ICI, sur le site de la Cour des Comptes) a une nouvelle fois mis le feu aux poudres. Dans la foulée, Dominique Voynet (tiens ?) en profite pour transmettre également un rapport sur la gestion du COS de Montreuil à la Cour Régionale des Comptes (voir plus loin).

Beaucoup de nos camarades flairent le piège à plein nez, et se crispent sur une défense sans nuance de la CGT : "le patronat veut notre peau, il faut défendre à tout prix le seul instrument qui nous reste pour nous défendre".



Sur la nouvelle attaque anti-CGT

Il y a une nouvelle offensive anti-CGT, c'est parfaitement évident. Tout cela ne surgit pas du néant, par simple souci de transparence. La CGT, dans la perspective des élections présidentielles, a pris une posture apparemment plus combattive pour se replacer comme l'interlocuteur indispensable face au futur gouvernement. Nous avons eu l'occasion d'en parler sur ce blog ("Mais qu'arrive-t-il à Bernard Thibault ?", puis "La CGT et le G20").

L'offensive en cours, c'est manifestement pour faire rentrer la Confédération dans le rang, lui rappeler que les règles du jeu, c'est le capitalisme qui les fixe, et que les élus syndicaux sont mouillés jusqu'au cou dans la cogestion et la collaboration de classe. Autrement dit, si vous faites trop de vagues, ca va être dur pour vous...

De plus, ces publications sortent comme par hasard juste après la mise au placard d'un rapport parlementaire sur le financement des syndicats qui promettait lui aussi de faire des vagues (on lira avec intérêt l'article du blog "Mille Euros" sur cet enterrement de première classe), de tous les côtés. Rapport dont de larges extraits ont été diffusé par Le Figaro (re-tiens ?). On peut imaginer qu'une partie du patronat ou de la bourgeoisie de l'état n'ait pas apprécié et décidé de passer outre, quelque part.



Donc OUI, il y a bel et bien une offensive anti-CGT et à ce titre on ne doit pas s'en laisser compter et prendre pour argent comptant ce qu'on nous bassine dans les médias. La méfiance est tout à fait de mise.

Cela dit, il ne faut pas se tromper : l'attaque n'est pas pour supprimer les CE, ou pour éliminer la CGT, juste pour la faire revenir sur les rails de la collaboration institutionnelle.



La corruption et sa réalité

L'offensive et sa reprise par Voynet sur l'affaire de Montreuil pousse nombre de camarades de la CGT, et parmi les plus honnêtes, à se crisper sur la défense du syndicat, à dénoncer l'attaque, à rejeter en bloc les accusations au nom des machinations habituelles etc.



Là, les camarades, il faut arrêter, accepter aussi d'ouvrir les yeux et de regarder la réalité en face, même si elle fait mal.

Sur ce blog, nous avons eu de multiples occasions d'aborder cette question de la gestion des CE, des dérives, voire du comportement de syndicalistes en véritables patrons voyous. Alors pour mémoire, nous allons rappeler les articles de ce blog sur le sujet, et ce n'est pas de la propagande patronale, nos sources sont des syndicalistes restés honnêtes !.
"A propos du financement occulte des syndicats" 24 novembre 2007
"Corruption, le ver est aussi dans le fruit syndical" 29 avril 2008
"CEs de la SNCF : le ménage des restructurations... organisé par la CGT !" 4 juin 2008
"CE SNCF Lyon : la CGT exclut un conseiller prud'homal et licencie une DP" 18 juin 2008
"Drame au CE SNCF clientèle" 12 mars 2009
"CE SNCF clientèle : refus du licenciement s'un délégué" 30 Août 2009
"CCAS EdF : la CGT dans le business et la répression" 19 décembre 2009
"Après EdF, la CGT gère les CE SNCF en vrai patron voyou" 24 décembre 2009
"Le CE SNCF (dirigé par la CGT) condamné à 133 000 € pour harcèlement moral" 10 janvier 2010
"Disneygate : 500 000 € disparus au CE " 16 février 2011

Comme le rappellent les camarades des Mines ("Le ver estaussi dans le fruit syndical") nous connaissons tous de ces élus qui ont des avantages, petits ou grands, de la simple fermeture des yeux sur les délégations "macadam" à la corruption explicite et ouverte par la direction comme à Dalkia ou ailleurs, en passant par la gestion des CE et les reclassements dans toutes les planques de la dite "économie sociale" (toutes les institutions paritaires dans les mutuelles, les structures de formation, de logement, la sécu, le chômage, les associations culturelles et du tourisme social...).

A quoi cela sert-il de se fermer les yeux et de nier l'évidence ? C'est en fait reculer pour mieux sauter, et nous ferions bien mieux de nettoyer nos écuries nous-mêmes plutôt que d'attendre que la bourgeoisie s'en charge à sa manière.



Oui, il y a tout un secteur de la bureaucratie syndicale QUI EN CROQUE.

A force d'être embarqué dans la gestion capitaliste des oeuvres sociales, de manipuler et de gérer des millions d'euros suivant les règles du jeu du marché, comme n'importe quelles entreprises capitalistes, et bien on rentre dans le moule, on pense comme les bourgeois, on vit bourgeois, on devient bourgeois.

Et en plus, ce n'est pas un hasard, ce secteur se retrouve à la direction des confédérations - de la CGT aussi.

Alors, bien entendu ils poussent à l'élargissement des secteurs où ils peuvent creuser leurs niches d'un côté, d'un autre à poursuivre la collaboration (même conflictuelle) avec les patrons dont ils sont en fait les fidèles sous-traitants, et dont ils dépendent totalement pour le financement.

Voilà la réalité, voilà ce à quoi nous sommes confrontés.



La riposte de la CGT

Nous n'allons pas revenir en détail sur les accusations portées par la bourgeoisie à la gestion de la CGT. C'est l'hôpital qui se fait la charité !!! Quant on voit les bonus, salaires mirifiques, avantages en nature, parachutes dorés, ententes illégales (comme en ce moment dans les lessives), profits et jetons de présence, Rollex, Fouquet's, yachts et cie, on se dit qu'ils ne manquent pas d'air à jouer les saintes nitouches.

Il est beaucoup plus utile de s'arrêter sur les positions de la CGT, en réponse à l'attaque.



La CGT RATP a publié un très long communiqué de réponse, disponible ci-contre, qu'il faut lire attentivement.

La CGT RATP commence par caresser les militants CGT dans le sens du poil en rappelant que c'est le politique qui commande l'économique et le social. Tous les militants vertueux ne peuvent évidemment qu'acquiescer.

Le problème, c'est quelle politique, au profit et au service de qui, la réponse est tout à fait silencieuse. Le problème, c'est que c'est présenté comme le système électoral bourgeois : nous sommes élus sur un programme (pour 4 ans, avec la nouvelle loi), donc nous l'appliquons, rendez-vous aux élections suivantes, d'ici là vous n'avez rien à dire. Aucun contrôle possible entre temps... Belle vision de la démocratie, qui s'aligne purement et simplement sur la démocratie parlementaire bourgeoise. Passons.

Le deuxième volet des réponses de la CGT RATP c'est pour justifier ses comptes, mais exactement sur le terrain de l'économie de marché et de ses règles : comptes certifiés, experts, appel à la concurrence (!!!) et tutti quanti. Un peu triste quelque part, on se demande pour le coup ce qui distingue la gestion de la CGT de celle d'un patron ordinaire ?

Enfin, la CGT ne répond absolument pas concernant la dégradation du climat social, sinon pour considérer que c'est quelque part "normal". Non camarades, la dégradation du climat social ce n'est pas normal, surtout quand on a des "camarades patrons". Mais au fond, n'est-ce pas que le reflet dans une entreprise sous-traitante de la RATP de la dégradation des conditions de travail du personnel soumis à des vagues de restructurations et d'économies dont il fait lui ausi les frais ? Dans les CE SNCF, c'est allé très très loin, voir les articles cités plus haut.



La CGT des communaux de Montreuil a réagi très exactement de la même manière (également disponible ci-contre). Toujours aussi malin dans la réponse pour évacuer les questions qui gênent, mais toujours aussi embarrassé... Semble-t-il selon Le Parisien, les responsables de la CSD ont courageusement botté en touche et renvoyé les réponses à la CGT Montreuil.



Pour paraphraser le titre des camarades, "les territoriaux CGT de Montreuil ne manquent pas d'air" !!!

Le principal litige affiché vient des voyages qui ne profitent qu'à une minorité, et surtout à une poignée "d'élus accompagnateurs" qui ne payent pas.

Mais, nous, militants CGT, nous savons de quoi on parle, et on ne va pas se cacher derrière son petit doigt. Les voyages dans les CE, c'est toujours un "bâton de merde", dans la mesure où ça coûte très cher et ça profite à peu. Le plus souvent, les CE équilibrent cette activité par de multiples autres, afin que chacun(e) puisse s'y retrouver quelque part.

Mais depuis quand y a-t-il des "élus accompagnateurs" pour les voyages organisés par les CE ??? C'est quoi ce délire ? Pourquoi les travailleurs eux-mêmes ne seraient-ils pas capables de juger le voyage et d'en rendre compte ? Si un élu doit y participer, pourquoi ne paye-t-il pas, comme tout le monde ? Si ce n'est pas de la corruption cela, c'est quoi ? Cela a quel sens de réclamer un "statut" de l'élu accompagnateur ???

Les camarades territoriaux de Montreuil nous prennent-ils pour des crétins ?

Il est absolument évident que Dominique Voynet cherche à régler des comptes avec la CGT à Montreuil, et nous la dénonçons avec toute la vigueur nécessaire. Cela ne justifie en rien la pratique effarante des élus, connue en fait depuis pas mal de temps et qui était couverte par l'ancien maire JP Brard dans le cadre d'un système clientéliste particulièrement sophistiqué sur la ville.




Enfin, c'est Michel Doneddu lui-même, trésorier confédéral de la CGT, qui prend la parole à l'Humanité pour justifier la pratique des CEs (voir ci-contre le texte complet repris du site de la CGT).



Reprenons point par point :

Le budget de fonctionnement du CE ? Ce n'est pas le sujet, ne dégageons pas en touche.

La gestion des activités sociales du CE. Là, on est au coeur du débat. Michel Doneddu nous dit : "Certains voudraient que ces activités rentrent dans le marché".

Mais camarade (enfin, on ne sait pas très bien si on peut encore t'appeler comme ça), ces activités ne sont pas déjà dans le marché ? Quand les CE achètent des jouets de Noël, ils les achètent à qui ? Quand ils organisent des spectacles, ils s'adressent à qui, selon quelles règles ? Quand ils gèrent des cantines, ils le font avec quels fournisseurs, quels prestataires, quel personnel, selon quelles règles de gestion ? Quand ils organisent des voyages, ils s'adressent à quelles agences ? Ces activités ne sont pas dans le marché ? Ce seraient des activités "non capitalistes" ? Il faut en parler au personnel des CE, aux plongeurs ou cantinières, aux animateurs des colos pour avoir leur point de vue.

Que la concurrence (capitaliste) fasse rage dans ce domaine de l'économie dite sociale, et que d'autres requins du secteur salivent à l'idée de récupérer les marchés (ce qu'avance Doneddu), évidemment. Cette économie dite sociale n'a rien de particulier, sinon que ses ressources sont garanties par les grandes entreprises qui financent les CE. Car si le financement des CE est évidemment un salaire socialisé, comme le salaire direct il est totalement soumis aux règles du jeu qui s'imposent à toute la société.

Prétendre le contraire est une imposture de bureaucrates, qui cherchent à ménager leur places de gestionnaires sous-traitants et de larbins du capital.



Doneddu se prononce ensuite lui aussi pour transparence, expertise, commissaires aux comptes etc. mais ça ne change rien à l'affaire. La question fondamentale est celle qu'il pose implicitement :


Est-il normal que des syndicalistes gèrent des millions d'euros, dans une société capitaliste où tout leur échappe, selon les règles fixées par les exploiteurs ? Est-il normal qu'il existe des "camarades-patrons" qui gèrent, exploitent, licencient comme tout patron ordinaire ?



Doneddu, ça ne le dérange pas.

Nous, militants de classe, SI. Nous voulons ABATTRE le capitalisme, pas collaborer avec lui. Nous voulons un autre monde, d'autres règles, un autre pouvoir au service des exploités. Nous refusons d'EXPLOITER nos camarades, nos collègues et JAMAIS nous n'accepterons ce type de compromissions.

Nous allons choquer certains : nous préférons, oui, nous préférons que la cantine soit gérée par le patron que par le CE. Au moins les choses sont claires. Au moins, nous pouvons nous battre, ensemble, à la fois sur la restauration et sur le statut et les conditions de travail du personnel de la cantine.

Nous ne nous gargarisons pas de la gestion des oeuvres sociales en bons petits patrons gestionnaires fiers de leur résultat, alors qu'ils ne font qu'organiser la répartition de ce que les exploiteurs veulent bien leur concéder. Et s'il peut nous arriver d'être élus au CE, ce n'est pas pour mettre la priorité sur la gestion !



Enfin, Doneddu termine par une énormité, et nous allons le prendre au mot.

Après le discours rituel sur la certification des comptes de la CGT, sur le fait que 73% des recettes proviennent des cotisations, il s'avance dans la précision : sur 161 personnes employées par la Confédération, seulement 27 sont détachées de la fonction publique et des grandes entreprises publiques.

Alors là, camarade (?) il va falloir cracher le morceau :
Les autres, ils sont payés par qui, par les cotisations ?
Au Bureau Confédéral, quel est le pourcentage de permanents payés par les cotisations, quel est le pourcentage par les patrons (de Thibault par la SNCF à Oussedik par Saint-Gobain) ?
A la CE confédérale et au CCN, quel pourcentage payés par les cotisations ?
Sur l'ensemble des bureaux des UD et des Fédés, quel pourcentage également ?

Vas-y Doneddu, chiche ! Allez, tu as l'air sûr de toi, donne la preuve publique que nous ne sommes que des menteurs et des saboteurs. Tu as les chiffres, aucun souci, donc ?

Nous mettons au défi la Confédération de publier ces chiffres. Et nous sommes sûrs du résultat, comme tous les camarades honnêtes qui nous lisent : entre les détachements, les permanents payés par les entreprises, ceux payés par les départements, les régions et les villes dans les Bourses du Travail, il ne doit pas en rester des masses directement payés par les syndiqués.

Comment peut-on ensuite imaginer un syndicalisme qui remette en cause le système même qui nourrit ces dirigeants ?



La propagande de la confédération peut tromper les camarades mal informés, révoltés à juste titre par les attaques que nous subissons. Mais la réalité est plus forte que les mensonges.



Dans l'offensive actuelle, c'est une CGT de classe que nous défendons, celle à laquelle aspirent nombre de camarades éparpillé(e)s. Pas la CGT corrompue et collaborationniste que nous subissons à tous les niveaux de direction, et qui, en plus nous porte la poisse face à nos collègues de travail, devant qui nous devons argumenter sans fin pour expliquer l'injustifiable.

 

http://ouvalacgt.over-blog.com/article-la-cgt-et-la-gestion-des-comites-d-entreprise-91958221.html 

Publié dans Lutte des classes

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P
je reproduis un excellent article, moins caricatural que celui de Où va la CGT.<br /> <br /> Une excellente entrée en matière pour un débat de fond<br /> <br /> _______________________<br /> <br /> Les dérives de la CGT<br /> <br /> Les récents déboires de la CGT au sein du Comité des Œuvres Sociales de Montreuil donnent une fois de plus à réfléchir sur les dérives internes au sein de la CGT.<br /> <br /> <br /> <br /> Personne n'est dupe de la soudaine "leçon de morale" de Dominique Voynet, maire écologiste de Montreuil. Comme ce fut naguère le cas pour la CCAS d'EDF pu plus récemment à la RATP, l'attaque contre<br /> le COS de Montreuil est avant tout politique et destinée notamment, en ces temps préélectoraux, à discréditer la CGT, alliée du Front de Gauche.<br /> <br /> <br /> <br /> Malheureusement, force est de constater que les libéraux de tout poil peuvent appuyer leurs attaques sur certaines dérives internes de la CGT, dérives le plus souvent individuelles. Ainsi, dans le<br /> cas du COS de Montreuil, les chiffres sont suffisamment clairs : "Sur un budget total passé en trois ans de 801000 € à 1,11 M€, les frais de vacances et les voyages ont fait un bond spectaculaire.<br /> Résultat : ils ont absorbé cette année 90% du budget, ne laissant que des miettes aux activités culturelles et sportives (9%) et aux aides sociales (0,7%)." "…non seulement une minorité des<br /> personnels de la mairie est gâtée par le COS, mais les principaux bénéficiaires ne sont autres que... les élus CGT eux-mêmes. En deux ans et demi, 4 élus CGT, accompagnés de leur famille, ont<br /> voyagé aux frais du COS pour un montant de 153024 €. Soit 6 fois plus que les aides sociales distribuées durant cette période. A lui seul, un élu s’est offert 10 voyages (Egypte, Maroc, week-end<br /> plongée à La Ciotat...) en 2009, 9 l’an dernier (Kenya, Crète...) et 8 ces six derniers mois (Québec, Méribel, Thaïlande...). Montant de la facture pour cet élu et sa famille : 44000 €." (source :<br /> Aujourd'hui, du vendredi 9 décembre).<br /> <br /> Gestion maladroite ou clientélisme, volonté délibérée de profiter d'un mandat ou erreur de stratégie, finalement peu importe : il reste que des élus CGT profitent, légalement ou non, de façon<br /> directe ou indirecte, de l'argent qui leur est confié. Que ce soit justifié ou pas, l'attaque contre la CGT est difficilement parable aux yeux de l'opinion publique.<br /> <br /> D'autant que d'autres "affaires" risquent bien de surgir par la suite. Ainsi, selon certaines informations, il semblerait que la CFDT ait porté plainte en 2010 contre les membres CGT de<br /> l'Assistance Publique au sein de l'AGOSPAP, l'organisme qui gère les œuvres sociales de la Ville de Paris. L'affaire serait en cours d'instruction, aussi convient-il d'en attendre le résultat…<br /> <br /> <br /> <br /> Quoi qu'il en soit, le problème de fond reste le même : des dérives individuelles mettent à chaque fois la CGT en porte-à-faux. Comment ces dérives sont-elles possibles au sein du syndicat ? Pour<br /> nous la réponse est évidente.<br /> <br /> La CGT est une structure syndicale bien rôdée. Mais alors qu'elle se rassemblait jadis sur la base d'une idéologie clairement définie, elle est aujourd'hui elle-même dans une dérive idéologique<br /> patente. D'un côté certains qui veulent la tirer vers un réformisme qui ne dit pas son nom, de l'autre des militants qui veulent rester sur une ligne de lutte des classes. Cette division interne,<br /> parce qu'elle se fait largement au mépris de la démocratie syndicale, est un champ ouvert pour les "prédateurs" de toute sorte. Lesquels, même lorsque leur responsabilité est manifeste, peuvent<br /> bénéficier du vieux réflexe de solidarité…<br /> <br /> Certes, comme précisé au début de cet article, les attaques contre la CGT sont avant tout motivées par des raisons politiques ou syndicales. Mais en ne faisant pas le ménage parmi ces propres<br /> troupes, ou en n'instaurant pas des règles simples (comme par exemple interdire à tout élu CGT de bénéficier lui-même des avantages de sa charge), la CGT risque de se gangrener peu à peu et de<br /> prêter de plus en plus le flanc à ses ennemis.<br /> <br /> <br /> <br /> Michel Strausseisen<br /> <br /> http://www.frontsyndical-classe.org/article-les-derives-de-la-cgt-92450778.html
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T
<br /> <br /> J'ai également publié cet excellent texte Patrice.<br /> <br /> <br /> Le texte de "Où va la CGT" et son analyse, ne sont pas mal non plus. Dommage que je n'ai pu publier les articles et tracts qui l'accompagnent.<br /> <br /> <br /> Je suis terriblement mal àl'aise lorsque je vois que ce site fait l'objet de tant de critiques de la part de certains lecteurs internautes.<br /> <br /> <br />  Je souhaiterais que l'on cesse de mettre des étiquettes dans le dos des internautes qui, comme moi-même, publions des articles émanant de certains sites et blogs.<br /> <br /> <br /> Peu m'importe que le site que je publie soit maoïste, anarchiste, PCF ou autre. Ce qui m'interresse, c'est le débat de fond où chacun(e) intervient selon ses moyens, qu'il soit ouvrier,<br /> intellectuel, qu'il croit au ciel ou qu'il n'y croit pas.<br /> <br /> <br /> Je suis outré lorsque je vois des gens venir sur un blog pour montrer qu'ils existent en tant que blog ou site, dans le seul but de tenter de récupérer les internautes qui commentent et qui ont<br /> un blog. <br /> <br /> <br /> Lorsque je lis dans le texte de Michel Strausseisen " et que je vois, je cite : la CGT alliée du Front de Gauche, cela ne passe pas pour moi. Je ne me sens pas l'âme d'un allié du fdg pour<br /> lequel, je ne me déplacerai pas pour voter aux prochaines présidentielles.<br /> <br /> <br /> Je suis un militant du FSC, membre de son CA, la publication de cet article sur notre site, qui n'est pas un site politique, m'interpelle et je ne suis pas le seul.<br /> <br /> <br /> <br />
T
Patrice, que dis-tu-là? Mais non tu n'est pas trop vieux. Que dirais-je moi qui ait au moins 15 ans de plus que toi.<br /> Certes, nous prenons chaque jour des coups terribles, assénés par nos ennemis de classe que sont devenus les carriéristes du haut de la fourmillère qui grenouille dans ce que j'appelle les hautes<br /> sphères syndicales de la CGT.<br /> Cette racaille qui crève de peur, nous assène tellement de coups de poignards.<br /> Où va la CGT a raison. Ceux qui ont tort, ce sont les camarades qui refusent de voir la réalité en face et continuent à défendre les positions INDEFENDABLES de ceux qui profitent abusivement de la<br /> position sociale que leurs confèrent leur position syndicale privilégiée, qu'ils doivent aux syndiqués CGT.<br /> Crois-tu mon cher camarade Patrice, que je vais fermer mon clapet face à tous ces salauds, le mot n'est pas trop forts au regard des insultes et menaces publiques qu'ils me font subir lors de<br /> manifs à REIMS, qui gravitent en haut lieu et sont corrompus jusqu'à la moelle des os?<br /> Mon camarade Patrice, continue ton travail militant, la classe ouvrière a un urgent besoin de militants de ta valeur et de ta trempe.<br /> Comme tant d'autres militants PURS et SINCERES, tu es communiste, le communisme n'est-il pas la jeunesse du monde?
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P
il faut aller au bout du raisonnement et réclamer la disparition pure et simple des « œuvres sociales » des comités d'entreprise ; après tout, c’est du salaire « socialisé », il serait mieux<br /> employé pour la retraite ou la santé ou notre défense collective<br /> <br /> <br /> Dans cette société consumériste où presque tout un chacun y trouve son compte dès lors qu’il a un statut (revenu) stable, il est absolument impossible de retrouver l'élan historique progressiste et<br /> solidaire qui a prévalu à leur création. Oui, la CGT, historiquement, a accompli de grandes œuvres où tout était à construire, mais ce temps est révolu<br /> <br /> La CGT, en refusant catégoriquement de faire le ménage dans ses rangs, justifiant l'injustifiable dont régulièrement même des camarades CGT font état ( pas besoin de lire la presse de droite ) ,<br /> contribue à faire du syndicalisme un repaire de privilégiés, une caste dans une bulle hors du travail : cela vaut autant pour les CE que pour le « paritarisme » dans ces multiples instances de «<br /> concertation », où l’on collabore allègrement avec les capitalistes, où l’on établit des « diagnostics partagés ». Cela vaut aussi que pour ce système de permanents payés par ceux que l’on prétend<br /> combattre, où l’on fait dorénavant « carrière ».<br /> <br /> Ce devraient être les syndiqués qui conduisent la politique du syndicat, qui décident de leurs mandatés, mais dans les faits, c’est absolument faux, un mensonge servant à la propagande de la<br /> bureaucratie pour assoir son pouvoir<br /> La CGT ; en adoptant la « position commune » co-écrite avec le MEDEF, a choisi délibérément que les responsables du syndicat soient « élus » non plus par les adhérents du syndicat, mais par<br /> l’immense majorité des non syndiqués qui votent aux Comités d’Entreprise. La voie ouverte aux choix dictés par la démagogie, celle qui « rapportera » le plus de voix<br /> <br /> C’est le coup de grâce donné au syndicalisme de lutte de classe, pour un syndicalisme de « service » de cogestion avec le patronat où l’on négociera le poids des chaînes.<br /> Quand on constate que nos revues syndicales, nos congrès, sont financés par la publicité et les « stands » payants fournis par le patronat qui nous oppresse, on se dit que ce patronat y trouve un<br /> très grand « intérêt » et un « investissement » rentable !<br /> <br /> Il faut avoir vécu un congrès des Organismes Sociaux ( sécurité sociale et autres ) où les groupes d’assurance privés qui veulent détruire la Sécu avaient la meilleure place pour comprendre où l’on<br /> va !<br /> On ne peut que constater l’affaiblissement inéluctable du projet de société qui avait prévalu à la création de la CGT : l’abolition du salariat.<br /> De congrès en congrès, progressivement, et le prochain ne sera pas en reste, on considère le capitalisme comme système naturel régissant nos vies, dont il faudrait uniquement corriger les excès<br /> <br /> Ce syndicalisme là n’a plus besoin d’adhérents militants, mais seulement de moutons adhérents, dont on réclame par ailleurs le remboursement total des cotisations par l’Etat.<br /> <br /> Il nous faudra tirer un jour la conclusion camarades, que si nous ne parvenons pas à changer ce cours des choses en reprenant nos syndicats à tout niveau, le syndicalisme sera devenu objectivement<br /> un « ennemi de classe » !<br /> <br /> Je suis trop vieux et désabusé pour participer à ce combat, aussi je rends mes mandats en début d’année. Place aux jeunes !
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M
je me retrouve totalement dans ce qui est énoncé et dénoncé ; les syndicalistes ne mettent pas les mains là où il y a de la tune dans un système où tout est fait pour encourager le vol,<br /> l'exploitation et la corruption. Et les voyages dans les CE sont bien "un bâton merdeux". A la Cgt 59, nous avons décidé aux dernières élections du COS, de ne plus nous présenter afin de ne plus<br /> apprendre que des camarades avaient plus ou moins oublié leurs convictions de départ (participation aux voyages, copinage pour les spectacles, places offertes...). Certains camarades ont quitté le<br /> syndicat et sont partis qui à FO, qui à la CFDT. La CFDT gère seule maintenant le COS (FO, Sud et l'Unsa, bien qu'administrateurs, s'en sont retirés, dégoûtés) ; la CFDT a une pratique<br /> antidémocratique et opaque de gestion du COS ; les amis sont nombreux, un ancien camarade y trouve son plaisir, comme il dit, il aime les syndicats non politisés....vous apprécierez.
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T
<br /> <br /> @moderateur, j'ai remarqué ta réserve lors de l'article précédent sur ce sujet tabou, où j'avais fait un chapeau qui a décoiffé des camarades.<br /> <br /> <br /> J'ai lu très attentivement l'article des camarades d'Où va la CGT et j'ai réagi comme toi.<br /> <br /> <br /> Pourquoi monter au créneau contre l'indéfendable. Je me suis fais traiter comme un moins que rien sur certains blogs prétendument "révolutionnaires" par des personnes qui causent CGT et qui ne<br /> sont même pas syndiquées ou non à jour de leurs cotisations.<br /> <br /> <br /> Je n'ai jamais traîné mes guêtres dans ce qui gravite dans et autour des CE et autres cuisines où les syndicats règnent en patrons.<br /> <br /> <br /> Les voyages, les dons... c'est quoi tout ça?<br /> <br /> <br /> Les copinages, c'est quoi?<br /> <br /> <br /> Bof, tout ça m'a toujours été étranger mais que c'est juteux pour qui en jouit.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />