SOUFFRANCE AU TRAVAIL DANS LES HAUTS-DE-SEINE : NOUVEAU SUICIDE A LA POSTE, CELUI D'UNE MERE DE FAMILLE DE 43 ANS

Publié le par Tourtaux

Suicides à La Poste : des questions sans réponses 

  

 Le 28 septembre 2013, une employée de La Poste dans le département des Hauts-de-Seine, mère de famille de 43 ans, mettait fin à ses jours. Ce n’est malheureusement pas un acte isolé, il est la continuité d’une longue liste. Des interventions multiples et variées, émanant d’agents de La Poste, de syndicats et d’élus ont pourtant été faites pour dénoncer le mal-être régnant dans le groupe et les conséquences douloureuses qui en découlent. Force est de constater que le groupe La Poste n’en a pas tiré les bonnes conclusions. Les logiques de profit continuent d’être privilégiées au détriment de la santé des agents fonctionnaires ou salariés.

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 Le Syndicat Professionnel des Médecins de Prévention de La Poste alertait récemment le Président Jean Paul Bailly en ces termes : « […] Des suicides ou des tentatives de suicide, dont on peut penser qu’ils sont exclusivement liés à des situations de vie professionnelle, surviennent dans toutes les régions, dans tous les métiers et aux différents niveaux de l’entreprise […] Les accidents du travail et les maladies professionnelles sont en très forte augmentation […] La Poste crée des « inaptes » physiques et psychologiques […] ». Comme d’autres grandes entreprises, La Poste a bien mis en place une commission pilotée par Monsieur Jean Kaspar, en charge des conséquences des restructurations incessantes pour les personnels. Mais le résultat n'enraye pas la vague de suicides au sein du groupe. Aujourd’hui, une cellule dont l'utilité serait de comptabiliser ces actes de souffrance et de désespoir, avance quelques deux cents suicides en quatre ans.

 

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Le 2 avril dernier, j’interpellai le Ministre du redressement productif, ministère de tutelle du groupe dont je rappelle que l’Etat est actionnaire à 100 %, sous la forme d’une question écrite, sur les conditions de travail des agents de La Poste, en faisant directement référence à la multiplication des tentatives de suicides et suicides. Cette question est toujours sans réponse à ce jour. Depuis, plusieurs agents de La Poste ont tenté, et parfois malheureusement réussi, à mettre fin à leurs jours. Persévérant dans l’engagement parlementaire, j’alertai le 2 juillet 2013, le ministre délégué auprès du Premier Ministre, chargé des relations avec le Parlement, sur le niveau insuffisant des réponses des ministres aux questions écrites déposées à l'Assemblée Nationale. Cette réponse est, bien entendu, restée, elle aussi, sans réponse.


 Mais c’est du porte parole du groupe socialiste à l'Assemblée Nationale, Monsieur Thierry Mandon, que m’est parvenu un retour de presse pour le moins inattendu, dénonçant la « questionnite aiguë » dont seraient victimes certains députés. Face à ces non réponses et à l'attitude de certains membres de la majorité, le Gouvernement préfère ainsi une expression peu glorieuse pour la démocratie. Les questions écrites sont motivées par les sollicitations de familles, de syndicats, d'associations, d'entreprises… qui n'ont assez souvent que ce seul recours pour se faire entendre, et essayer de trouver des solutions à leurs difficultés. La réponse du Gouvernement est donc sans appel : « familles, syndicats, associations et entreprises, débrouillez vous avec vos problèmes, le Gouvernement n'en a que faire ! ». Pour les agents de La Poste, le message pourrait être encore plus clair : « continuez à supporter, tant que vous pouvez, les différentes restructurations, et soyez rassurés, La Poste comptabilise les suicides et tentatives ».

 

Chronique publiée dans le journal La Terre.

 

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Publié dans Lutte des classes

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