TRES LIE A SARKOZY, FREDERIC PECHENARD, LE GRAND PATRON DE LA POLICE AURAIT ETOUFFE UN DELIT COMMIS PAR SON FILS
publié le 17.09.2010 04h00
Fréderic Péchenard, 53 ans, directeur général de la police nationale (DGPN) depuis mai 2007, réputé grand professionnel, n'a jamais fait mystère de ses liens anciens avec Nicolas Sarkozy.
Le grand patron des policiers, déjà exposé au premier plan sur le rôle de la police dans l'affaire des fuites liées au dossier Woerth-Bettencourt, est maintenant rattrapé par une autre affaire. M. Péchenard serait ainsi intervenu en 2009 pour éviter que son fils adolescent, interpellé à Paris pour état d'ivresse et outrage à agent, ne soit poursuivi. Des extraits de deux procès-verbaux (PV) et d'une note de service publiées par le quotidien Le Parisien montrent que la plainte déposée par un gardien de la paix parisien pour outrage à agent n'a engendré aucune poursuite judiciaire.
Le fils du DGPN avait été interpellé sur l'avenue des Champs-Elysées pour conduite en état d'ivresse et outrage à agent dans la nuit du 17 au 18 février 2009, puis conduit au commissariat du VIIe arrondissement avant d'être rapidement libéré. L'entourage du DGPN a démenti toute intervention pour faire retirer la plainte ou « enterrer » la procédure. Le 20 février 2008, Le Canard enchaîné avait déjà relaté que le fils du DGPN avait grillé un feu rouge à Paris puis fait état de la qualité de son père pour faire « sauter » les PV, dont il avait écopé, affirmant « s'en foutre ».
Les syndicats de police, toutes tendances confondues, ont défendu leur patron. Jean-Claude Delage, secrétaire général d'Alliance (second syndicat de gardiens de la paix), a dénoncé « une opération de déstabilisation de la police nationale et du ministère de l'Intérieur: on fait sortir un PV pour déstabiliser un grand flic . M. Péchenard n'est pas homme à vouloir de passe-droit ». Pour Patrice Ribeiro, secrétaire général de Synergie (second syndicat d'officiers), « s'il y avait eu pression, cela se saurait et tout le monde était au courant de cette histoire ». Lui aussi s'est dit « surpris qu'elle « sorte deux ans après ». Pour Sylvie Feucher, du syndicat majoritaire chez les commissaires (SCPN), c'est « bas de s'en prendre à un père qui a des difficultés d'ordre privé : à qui ou quoi cela sert-il ? ».C'est bien la question dans cette période agitée.
Source : LE PROGRES.fr