VENEZUELA : POURQUOI CE SONT LES JEUNES QUI FONT LE PLUS CONFIANCE A CHAVEZ.

Publié le par Tourtaux

Venezuela : POURQUOI CE SONT LES JEUNES QUI FONT LE PLUS CONFIANCE À CHAVEZ. Par Jesse Chacon

vendredi 15 juillet 2011

Un des secteurs sociaux historiquement le plus influent dans les processus de transformation sociopolitique est celui de la jeunesse. Aujourd’hui, après 12 ans de gouvernement, les enquêtes montrent que le président Hugo Chavez peut compter sur un appui plus important dans la jeunesse que chez les adultes ou chez les personnes du troisième âge. 52,3% des jeunes jugent positive la gestion de Chavez, comparés aux 51,4% des adultes et aux 50,6% des personnes du troisième âge.

Parallèlement à ces tendances nationales, on observe que plus on descend dans la classe sociale, plus les jeunes apprécient le président. Ainsi, les jeunes de la classe A-B sont 27,3% à le juger positivement, ceux de la classe C sont 35,4%, ceux de la classe D sont 53,4% et finalement ceux de la classe D sont 60,2%.

Le jugement positif du président Chavez par la jeunesse vénézuélienne a augmenté de 14,7% en un an, passant de 37,8% en février 2010 à 52,3% en avril 2011.

Cette confiance dans le président, qui grandit plus on est jeune, trouve son explication dans deux éléments fondamentaux :

-  Premièrement, la capacité de Chavez de casser l’imaginaire construit depuis des années, dans lequel la jeunesse est présentée comme un sujet dangereux et immature, incapable de faire partie de la construction du pays, pour le revendiquer comme sujet créatif et plein de possibilités. Chavez construit en direction de la jeunesse mais surtout avec elle, un discours non-stigmatisant qui accepte sa diversité, se rapproche de ses angoisses, comme en atteste l’élimination du service militaire obligatoire. La reconnaissance des jeunes par le Président est permanente, ainsi que ses appels pour qu’ils débordent la société avec leur créativité infinie ; cette construction symbolique du sujet juvénile transcende la matérialité des relations sociales comme jamais auparavant. En promouvant et en facilitant le protagonisme de la jeunesse, autant dans le leadership des mouvements sociaux et communautaires que dans la direction de postes-clés de l’Etat et de ses ministères, ainsi que dans les listes nationales du PSUV dans les élections aux mandats publics. Sur le plan politique, le processus a réussi à construire la valeur hégémonique de la participation politique comme outil de transformation sociale. Sans aucun doute, la jeunesse valorise le fait que la révolution soit un scénario d’inclusion et d’amplification de ses rêves et de sa voix.

-  Un second élément à prendre en compte est la grande transformation sociale qu’a vécue la société vénézuélienne durant les 12 ans de la Révolution Bolivarienne. Sur ce plan, l’universalisation de l’éducation à tous les niveaux est une réalisation reconnue par tous les organismes internationaux ; l’UNESCO, dans son rapport annuel de 2010, a placé le Venezuela au quatrième rang des pays ayant le taux d’inscription dans l’éducation supérieure le plus haut du monde, et lui confère le deuxième rang en Amérique latine. Sur le plan sportif a été créé un système d’universalisation du sport qui a permis la massification des disciplines et une augmentation significative des victoires dans les compétitions de haut niveau. Sur le plan culturel, on a popularisé la culture, et avec l’appui soutenu de l’Etat, le projet du Système d’Orchestre Infantile et Juvénile a pris un essor considérable, avec un impact tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Sur le plan économique, le gouvernement a répondu aux demandes de plus de 90% de vénézuéliens qui souhaitaient une plus grande participation de l’Etat dans le contrôle de l’économie et une plus grande régulation de la relation inégale entre les entreprises et les citoyens, par un schéma de contrôle des prix et de lutte contre la spéculation.

Mais l’appui envers le président par la jeunesse vénézuélienne ne se fait pas de manière acritique. Au contraire l’étude réalisée par GISXXI signale les trois principaux problèmes nationaux : l’insécurité (29%), le chômage (16%) et les problèmes des services publics (11,9%), sous la moyenne nationale en matière d’insécurité (29,9%) et au-dessus pour le chômage (15,3%) et les services publics (11,4%).

Dans ces problèmes, l’emploi est la plus grande demande de la jeunesse à la société vénézuélienne. L’amélioration significative des opportunités d’étude doit aboutir à l’obtention d’un emploi digne et non précaire ; c’est aujourd’hui le grand défi du processus bolivarien pour maintenir et augmenter la confiance de la jeunesse, acquise grâce à sa politique d’universalisation de l’accès à l’éducation, à la santé, au sport et à la culture.

Le jugement positif par les jeunes de la gestion du Président Chavez, répond clairement à son pari d’un modèle de pays équitable et inclusif : une vision qui rompt avec l’atmosphère sociale et politique des années 90. L’apathie et la fragmentation de la jeunesse, sa désaffection pour la politique, étaient l’indicateur le plus visible de la fragmentation sociale et de la rupture avec le sentiment collectif. La jeunesse vivait le privé et l’individualisme comme un refuge, aucune représentation politique ne captait son esprit et sa pratique ; en effet, tout le système visait à éliminer, si minimes soient-elles, les sphères dans lesquelles elle pouvait s’inscrire comme sujet social.

Sa position invite à une refondation de la réflexion commune sur laquelle le monde et la société future se construisent. Les mentalités et les pratiques de la jeunesse s’aujourd’hui illustrent avec clarté le type de pays qui se construira dans les prochaines décennies.

La substitution de la « génération bête » par une génération critique et créative est un autre des héritages qu’apporte ce processus aux générations futures !

Jesse Chacón.

Directeur de la Fondation GISXXI

www.gisxxi.org

Traduction : Sebastian Franco, pour www.larevolucionvive.org.ve

Télécharger le PDF : Los jóvenes son los que mejor valoran a CHávez.

On peut aussi le trouver dans : El Correo del Orinoco Nº 617 del Domingo 22 de Mayo de 2011. Página 14

 

http://www.larevolucionvive.org.ve/spip.php?article1712

Publié dans Les Amériques

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