QUEBEC : APRES L'ECHEC DES NEGOCIATIONS, NOUVELLES MANIFESTATIONS DE MILLIERS DE PARTICIPANTS CALMES MAIS DETERMINES

Publié le par Tourtaux

Québec: de nouvelles manifestations après l’échec des négociations



Vendredi 1 Juin 2012
Dans les rues de Montréal, plusieurs milliers de personnes armées de casseroles ont manifesté jeudi soir suite à un nouvel échec des négociations entre les responsables étudiants et la ministre de l’Education Michelle Courchesne, en désaccord sur la hausse des frais de scolarité
Québec: de nouvelles manifestations après l’échec des négociations
Jugeant insuffisant l’assouplissement de la hausse proposé par le gouvernement, une remise de 35 dollars par an sur les 1778 dollars d’augmentation, près de 10 000 protestataires au total se sont rejoints en centre ville dans une manifestation qui a été déclarée illégale par la police, son trajet n’ayant pas été communiqué au préalable. Deux autres manifestations ont rejoint le cortège principal, et des groupes de marcheurs ont également été recensés dans les quartiers périphériques.

Des manifestants calmes mais déterminés

La manifestation s’est déroulée dans le calme, malgré la colère des protestataires. Une intervenante communautaire, Madeleine Delisle, explique: « Nous voulons la justice et la gratuité scolaire pour tous. Je suis complètement désabusée par ce gouvernement, je n’y crois plus, il ne veut pas céder sur l’augmentation des frais pour ne pas perdre la face devant l’électorat, c’est une honte ». Deux arrestations ont tout de même eut lieu et la vitrine d’une institution bancaire aurait été brisée.

D’autres manifestations ont eu lieu à Québec, lieu des négociations entre étudiants et gouvernement, dans un climat plus électrique. Le journaliste du Journal de Québec Jean François Racine, brutalisé par la police, indique avoir été témoin de plusieurs arrestations, bien qu’il n’y ait pour l’instant pas de bilan officiel de la police de la ville.

Alors que le Premier ministre québécois a lancé un « appel au calme », Gabriel Nadeau Dubois, porte-parole du syndicat étudiant la Classe, a appelé à une grande manifestation samedi à Montréal. La dernière offre du gouvernement est selon lui « insultante, après 16 semaines de grève ».

Manifestation de soutien à Paris ce vendredi soir. Dès 19h, le collectif Sodé-Québec invite les franciliens à participer au premier « Concert de casseroles » organisé à Paris sur le Parvis des droits de l’homme, Place du Trocadéro, en soutien aux Québécois en lutte pour la préservation de l'accès aux études supérieures et la défense du droit de manifester librement.

http://www.humanite.fr/politique/quebec-de-nouvelles-manifestations-apres-l%E2%80%99echec-des-negociations-497771

http://www.wmaker.net/editoweb/nicolas_maury/Quebec-de-nouvelles-manifestations-apres-l-echec-des-negociations_a5389.html

Quebec : échec des négociations

Vendredi 1 Juin 2012
Les négociations qualifiées de «la dernière chance» ont échoué. La ministre de l’Éducation Michelle Courchesne a choisi de quitter la table de négociations en début d’après-midi hier, soulevant l’ire des représentants des associations étudiantes
Quebec : échec des négociations
«Force est de constater que nous sommes dans une impasse», a déclaré la ministre vers 16 h hier. En conférence de presse plus tard, Jean Charest soutenait qu’il y avait «un important fossé qui sépare le gouvernement et les associations étudiantes». Il a dit toujours souhaiter une entente, mais a explicitement évoqué la possibilité de régler cette question lors d’élections générales, qui doivent être tenues dans les 18 prochains mois.

Après quatre jours d’intenses échanges, la ministre Courchesne dit avoir compris que pour les associations, «c’était le gel, le moratoire ou rien». Mme Courchesne a insisté sur le caractère «courtois» des échanges, mais elle a du reste dénoncé un des quatre négociateurs de la CLASSE qui a réagi à la première offre du gouvernement - réduire de 35 $ annuellement la hausse de 1778 $ sur sept ans - en lançant: «Avec cette offre-là, on va vous l’organiser, le Grand Prix.»

Après la rupture des négociations dans une crise qui dure depuis quelque 16 semaines, M. Charest a soutenu qu’il n’allait pas «céder» aux «menaces» qu’ont selon lui proférées les représentants étudiants. Pour éviter des incidents malheureux, le premier ministre a déclaré qu’il allait «travailler avec les gens responsables», se demandant au passage en quoi de telles perturbations éventuelles allaient «aider leur cause». Pour le reste, il a dit espérer que «dans les prochaines semaines, ce sera une période d’accalmie. Ça permettra à chacun de réfléchir sur ces enjeux-là d’une part». Mais le secrétaire général de la Table de concertation étudiante du Québec (TaCEQ), Paul-Émile Auger, a soutenu hier peu après la rupture des négocations que le gouvernement venait de «s’acheter une crise sociale d’une ampleur inégalée». Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE), a pour sa part plaidé de nouveau pour la désobéissance civile pacifique et convié les Québécois -avec leurs casseroles - à un grand rassemblement familial à Montréal demain.

La présidente de la Fédération étudiante universitaire québécoise (FEUQ), Martine Desjardins, a rappelé qu'au début de la première ronde, la ministre Courchesne s’était donné une «obligation de résultat». Hier, la ministre a donc jugé «que les résultats, ce n’est plus une priorité pour le gouvernement», a opiné Mme Desjardins qui reproche à la ministre de faire de la «petite politique sur le dos des jeunes».

Pour Gabriel Nadeau-Dubois, la hausse était devenue non plus un moyen mais une fin en soi. Il a reproché à la ministre d'avoir rompu les ponts seulement pour des «raisons politiques» et de communications. Selon les associations, la ministre, à table, a rapidement été à court d’arguments lorsque les négociateurs étudiants ont réussi à proposer des solutions qui respectaient les paramètres gouvernementaux, soit le plan de financement des universités et le cadre fiscal du gouvernement. Il s’agissait d’arriver à une solution qui serait «à coût nul» pour le gouvernement, lequel refusait de mettre de «l’argent neuf».

Les titres des journaux interprétant la première offre de Québec - le 35 $ - comme celle d’un gouvernement «qui plie», qui «recule» ou qui «fait des compromis» ont eu un effet «refroidissant chez la ministre», mercredi.

Questionnée à ce sujet par Le Devoir hier, Mme Courchesne a expliqué que constamment, les étudiants lui rappelaient qu’eux, « sur le Plateau », se faisaient aborder par les manifestants qui leur disaient de ne pas «lâcher». «Je leur ai simplement répondu que nous, là, à travers le Québec, nous aussi, des gens, quand on va à l’épicerie, font le tour du stationnement et nous disent : “ Lâchez pas sur la hausse des droits. ” » Le premier ministre a désigné ces gens hier comme étant la «majorité silencieuse». Notons que les étudiants ont déploré que la loi 78 ait été ignorée pendant les quatre jours de discussions.
Nicolas Maury

http://www.wmaker.net/editoweb/nicolas_maury/

Publié dans Lutte des classes

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J
Charest et son gouvernement scélérat s'achemminent vers la dictature. Au point où en sont les étudiants qui commencent à faire la jonction avec leurs aînés, cette jeunesse pleine de bon sens a tout<br /> intérêt à ne rien lâcher pour mener son combat jusqu'au bout.
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B
Ce gouvernement serait bien inspiré de démissionner.
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