ARDENNES : ROBERT DOIT-IL SE FLINGUER?

Publié le par Tourtaux

Revin  
Drame social
L'hôpital répond à Robert Letecheur

Il y a un mois, Robert s'indignait car il n'avait plus que 35 euros pour vivre, suite à la hausse des tarifs de l'EHPAD de Fumay. L'hôpital se défend. Et demande à Robert d'hypothéquer sa maison.

SON histoire vous a ému. Le 9 avril, nous ouvrions nos colonnes à Robert Letecheur, retraité de 85 ans, poussé au désespoir par l'augmentation des tarifs de l'EHPAD (Etablissement d'hébergement pour personnes âgées) de Fumay, où sa femme est hospitalisée. Celle à qui il est uni depuis 54 ans est atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Depuis le 1er mars, les tarifs de l'établissement ont lourdement augmenté. Alors qu'il s'acquittait jusque-là de 1.550 euros chaque mois, le retraité doit aujourd'hui débourser 1.726 euros. Une augmentation de plus de 10 %, dont il a été prévenu trois semaines… après son entrée en vigueur.
« Une fois que j'ai payé mes charges, il me reste 35 euros pour vivre. L'hôpital m'invite à me foutre une balle dans la tête ! », se désespère-t-il.
En la personne de Katia Sewastianow, directrice adjointe du centre hospitalier de Manchester (la direction est commune avec Fumay), l'hôpital se défend.
« Nous ne contestons pas les chiffres de M. Letecheur, prévient l'adjointe. Il faut cependant préciser que ce n'est pas nous qui fixons les tarifs, mais le conseil général, qui gère les EHPAD. » Celui de Fumay compte actuellement 60 résidents pour 62 lits. Que trouve-t-on derrière cette augmentation ? « La hausse a permis d'embaucher du personnel, à savoir un kinésithérapeute et un agent des services hospitaliers (deux temps pleins), une psychologue à mi-temps et un ergothérapeute à quart-temps. »
A Robert Letecheur qui se plaint que son épouse ne peut plus le reconnaître et n'a pas besoin d'une psy, la direction répond que cette présence lui permettra d'« exercer sa mémoire ».
La hausse des prix inclut également… le blanchissage du linge. « Auparavant, ce service n'était pas refacturé aux patients, précise Katia Sewastianow, ce qui était une exception dans les Ardennes. »
Hypothéquer la maison
Reste le problème de fond : comment Robert Letecheur pourra-t-il faire face à ses 176 euros d'augmentation ?
« On se bouge vraiment pour lui trouver une solution », assure la directrice adjointe, dossier en main. « Nous l'avons reçu les 23 et 25 mars, puis le 17 avril. Mais que pouvons-nous faire, s'il ne peut pas payer… »
Une assistante sociale a donc pris le relais. Les conclusions auxquelles elle parvient, et que l'hôpital nous a envoyées, annoncent sans rire : « La situation de M. Letecheur est particulièrement complexe du fait de sa qualité de propriétaire d'une maison de trois étages qu'il refuse d'hypothéquer. »
Vous savez, Robert, vous pourriez vivre dans la rue sous un carton, ça vous coûterait beaucoup moins cher

Source : L'Union

Publié dans Politique

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