BOBIGNY : SARKOZY A LA BAGUETTE POUR INTRONISER SON PREFET DE COPINAGE ET VALORISER SON AUGUSTE PETITE PERSONNE
BOBIGNY
L’Elysée sort le grand jeu pour le nouveau préfet
Depuis hier, c’est le branle-bas de combat à la préfecture de Bobigny. Fait rarissime, le président de la République assistera ce matin à l’installation du nouveau préfet, Christian Lambert, 63 ans. Un événement qui nécessite la fermeture de la préfecture durant deux jours. Les administrés ont dû reporter leurs démarches.
Le geste est fort. Nicolas Sarkozy fera en fin de matinée une allocution à l’occasion de la prise de fonction de l’ancien patron du Raid et des CRS. Un peu plus tôt, il présidera une réunion de travail avec les services préfectoraux sur les questions de sécurité. L’Elysée sort le grand jeu, puisque le président viendra avec le ministre de l’Intérieur, Brice Hortefeux, le directeur général de la police nationale, Frédéric Péchenard, et le préfet de police de Paris, Michel Gaudin.
La gauche parle de « gesticulation médiatique »
Evidemment, les élus locaux sont partagés sur cette intervention présidentielle. « S’il s’agit d’une marque d’attention particulière, tant mieux, analyse Philippe Dallier, sénateur-maire UMP des Pavillons-sous-Bois. Jusqu’à présent, les moyens alloués à la Seine-Saint-Denis n’ont jamais été à la hauteur des difficultés. On peut espérer que cela va changer. » A gauche, on évoque surtout de la « gesticulation médiatique ». « Ce changement prouve un aveu d’échec du gouvernement en matière de sécurité, lâche-t-on dans l’entourage de Claude Bartolone, président (PS) du conseil général. Si Nicolas Sarkozy annonce le déploiement de 400 policiers correspondant à notre déficit d’effectif, ce sera un premier pas vers le changement. » Hier matin, Christian Lambert et le nouveau secrétaire général de la préfecture, Arnaud Cochet, ont eu une première prise de contact avec les maires lors du traditionnel dépôt de gerbe au monument aux morts devant 101 porte-drapeaux. Des mots de bienvenue avec les élus présents au cocktail qui a suivi. « Vous avez une commune difficile, on se verra souvent », a-t-il promis au maire (PS) d’Aubervilliers. « Je l’espère », lui a répondu Jacques Salvator. Le maire de Clichy, Claude Dilain (PS), a joué la carte de l’humour en se présentant avec son voisin de Montfermeil, Xavier Lemoine (UMP), comme « pacsés ». Ce dernier a été visiblement convaincu par ce premier contact : « Christian Lambert connaît déjà ses dossiers. » Le premier vice-président du conseil général, Gilbert Roger (PS), qui représentait Claude Bartolone, retient qu’« il est là pour soutenir les élus. Et il y a d’autres sujets que la sécurité ».
Le Parisien