HOLLANDE, STRATEGE DE SALONS D'UNE fRANCE A LA DERIVE
mardi, 17 septembre 2013 04:58
Emboîtant le pas aux Etats-Unis et caressant la chimère de prendre les allures d’une superpuissance, alors qu’elle n’est qu’une puissance moyenne sur le damier international, la France, souhaitait jouer en Syrie, le rôle qu’elle a joué en Côte d’Ivoire, en Lybie et au Mali. Ce qui pourrait lui donner l’image d’une puissance mondiale, ce serait peut-être, le nombre d’effectifs, déployés hors de ses frontières, ses représentations et consulats permanents partout dans le monde ainsi que son arsenal nucléaire et sa puissance économique. Mais est-ce que tout cela saurait la transformer en un acteur de poids sur la scène internationale ? Il va de soi que la France est l’un des moteurs du dynamisme de l’Europe ; un grand fossé s’est déjà creusé, toutefois, entre ses ambitions internationales et la politique étrangère et sécuritaire de l’UE, d’autant plus que l’attitude réservée de l’Europe vis-à-vis de la crise syrienne, a défié le rôle international de la France, qui s’efforce de compenser son écart stratégique. Ce qui semble difficile voire impossible, compte tenu du fait que le processus de la prise de décision stratégique et la politique étrangère reviennent exclusivement au président en personne, d’autant plus que la stratégie française se focalise, surtout et traditionnellement, sur l’Afrique centrale et du Nord et le Levant. Il ne faut pas oublier, en passant, l’indépendantisme et l’unilatéralisme de la France, parmi les alliés européens, un héritage du général De Gaulle, ce qui limite la France à des moyens classiques pour assurer son influence sur les scènes internationales qui demandent des actions actives et des avantages stratégiques modernes, ce qui a empêcher la France de se définir le rôle d’un acteur de poids sur l’échiquier mondial. En vérité, on peut ainsi énumérer ces trois défis stratégiques actuels de la France : primo, les moyens et les privilèges militaires diplomatiques, médiatiques et économiques n’ont pas encore assuré la sécurité du pays dans le sens vrai du terme, autrement dit, cette présence permanente de la France sur les scènes mondiales n’a pas créé une véritable influence. Secundo, les armes nucléaires n’ont pas assuré la sécurité nationale, autrement dit, la technologie de dissuasion nucléaire ne peut pas répondre à toutes les menaces sécuritaires surtout à propos des intérêts nationaux. Le troisième et dernier point s’avère l’indépendantisme et l’unilatéralisme de la France qui a ôté à Paris sa capacité d’un leadership systématique dans les dossiers importants internationaux. Quoique sa présence au commandement de l’Otan lui ait favorisé un bon statu quo, il faut reconnaître qu’une telle approche n’est pas suffisante dans le contexte actuel, puisque la scène internationale et les zones de présence française se sont totalement modifiées et demandent une nouvelle approche collective. Si la France s’accroche à son style d’antan, sa doctrine défensive-sécuritaire, ses opérations extra-frontières et sa diplomatie ne seront désormais que lettre morte.
http://french.irib.ir/analyses/commentaires/item/275110-france-l%E2%80%99expression-d%E2%80%99un-%C3%A9cart-strat%C3%A9gique