IMMIGRATION : BESSON CHASSE SUR LES TERRES DE LE PEN !
[ 22/10/09 ]
Pour la première depuis 2005, des migrants afghans sans papier ont été renvoyés dans leur pays par charter, a annoncé hier le ministre de l'Immigration, qui veut envoyer un signal à l'électorat de droite et d'extrême droite.
Avant la contre-offensive de Brice Hortefeux ce soir sur la sécurité, le coup d'éclat d'Eric Besson sur l'immigration. Coup sur coup, les deux ministres montent au créneau pour donner des gages à un électorat de droite et d'extrême droite, déboussolé par les récentes polémiques sur Frédéric Mitterrand et Jean Sarkozy.
Hier matin, le ministre de l'Immigration et de l'Identité nationale a confirmé le renvoi à Kaboul la veille au soir par avion de trois migrants afghans. Dans la journée, pas moins de trois interventions médiatiques (le matin sur Europe 1, le midi lors d'une conférence de presse et l'après-midi à l'Assemblée) lui ont donné l'occasion d'expliquer sa décision et d'alimenter le débat.
A chaque fois, les mots ont été pesés au trébuchet. Il s'agit, selon lui, d'envoyer un signal pour éviter que la France « devienne la cible des passeurs ». Les expulsés ne courraient « pas de risque » à Kaboul où le gouvernement va « leur payer l'hôtel pendant quinze jours ».
Appuyé par le porte-parole du gouvernement, Luc Chatel, qui a qualifié sa politique de « ferme et juste », Eric Besson a également cherché à embarrasser ses anciens camarades socialistes en soulignant que ces expulsions ont été organisées « avec les travaillistes britanniques » puis en assurant qu'avant 2002, le gouvernement Jospin avait expulsé des Afghans dans un pays dirigé par les talibans.
Associations et partis de gauche ont dénoncé un « charter de la honte » (Martine Aubry) et « le symbole d'une France qui tourne le dos à ses valeurs » (France Terre d'Asile). La porte-parole du groupe PS à l'Assemblée, Aurélie Filippetti, a pointé, elle, « le cynisme » de l''ex-socialiste Eric Besson.
Mais l'intéressé n'en a cure. Il « assume » totalement la dimension symbolique de son initiative et son objectif politique : capter les voix du Front national. Il balaie d'un revers de main les rares voix dissidentes à droite telles celles des députés UMP Etienne Pinte et Françoise Hostalier. Il ne lui déplaît sans doute pas que les dernières expulsions d'Afghans vers leur pays d'origine aient été réalisé par Nicolas Sarkozy en 2005, lui qui s'appliquent toujours à apparaître comme l'un des meilleurs élèves du chef de l'Etat. Et de promettre d'ici à quelques jours, des annonces sur l'identité nationale.