JEAN LEVY : " J'AI LE MEMOIRE QUI FLANCHE... ", LILIANE BETTENCOURT ET LES MILLIARDAIRES

Publié le par Tourtaux

« J’ai la mémoire qui flanche… », Liliane Bettencourt et les milliardaires - Jean Lévy

dimanche 1er août 2010, par Comité Valmy


Liliane Bettencourt, entendue le 26 juillet, par la brigade financière, au sujet des sommes remises en espèces à des « personnalités politiques », ne se souvient pas très bien à qui et pour qui, elle aurait donné des sommes en liquide.

Commentant cette amnésie, M° Kiejman, son avocat, déclare à la presse que pour sa cliente, « ce n’est pas un fait marquant », ce qui explique sa perte de mémoire.

Réflexion des plus pertinentes : quoi de plus banal que verser en espèces 150.000 euros à un visiteur de passage ! Irait-on demander à un smicard de justifier la pièce d’un euro remise à un SDF, sans le moindre reçu ou attestation du fisc ?

On pourrait rétorquer que les sommes en question ne sont pas comparables.

Objection, votre honneur : un euro représente, en proportion, bien plus pour un salarié de base que 150.000 euros pour Liliane Bettencourt.

Et quand la patronne de L’Oréal, justifie un versement antérieur de 50.000 euros, c’est pour expliquer que cette somme rondelette était destinée à régler l’achat d’une bague. Là aussi, quoi de plus normal que la femme la plus riche de France se fasse un petit plaisir en payant en argent liquide un bijou de cette valeur. Elle n’a pas pensé utiliser directement son carnet de chèque…Et alors ?

A 87 ans, que voulez-vous…Elle n’est plus en âge de faire des calculs…

D’autres grandes fortunes en font. :

Le Monde, daté du 28 juillet, nous apprend, en effet, que

« Les milliardaires sont ce que la France exporte le mieux. 821 personnes assujetties à l’impôt solidarité sur la fortune (ISF) ont quitté la France en 2008. Soit une hausse de 15% (100 départs supplémentaires), par rapport à 2007. Le nombre des « évadés fiscaux » en 2009 n’est pas connu. Depuis le milieu des années 2000, cette moyenne a doublé : 649 en 2005, 719 en 2007 et 821 en 2008 ».

Mais pourquoi chercher la petite bête aux milliardaires sur l’origine de leurs fortunes et où celles-ci sont planquées ? Comment pourraient-ils, ces hommes la tête pleine d’affaires, se souvenir quels paradis fiscaux ils ont choisis– il y en a tant ! –, des sociétés écran, des boîtes postales fictives et l’entrelacs des combinaisons financières qui protègent l’anonymat de ces capitaines d’industrie ?

Ce serait mettre à mal notre système économique et ouvrir la voie aux fauteurs de désordre.

Souci partagé par notre télé publique, telle France 3 et son JT du lundi 26 juillet de 12h30, qui passe sans transition de l’affaire Bettencourt-Woerth aux statistiques relatives aux rentrées fiscales. On apprend que, si les riches sont de plus en plus riches et de plus en plus nombreux, les sommes récupérées par le trésor à la suite de redressements fiscaux baissent d’année en année. C’est ainsi que Le ministère du Budget a publié en toute discrétion le rapport d’activité de la Direction générale des finances publique (DGFiP), selon Les Echos, dans lequel on trouve notamment le bilan chiffré des contrôles fiscaux réalisés en 2009. "Ils ont permis de récupérer 14,7 milliards d’euros, un chiffre en baisse par rapport à 2008 (15,2 milliards) et surtout 2007 (16,4 milliards)". Comment expliquer ce phénomène ?

Peut-être par le fait que les demandes de régularisation faites par les fraudeurs de haut vol au ministre du Budget, les petits arrangements entre amis, ont augmenté de plus de 10% entre 2009 et 2010…

Il est bien naturel de ne pas exiger toutes les sommes dues, quand il s’agit de dizaines de millions d’euros, et de taxer à 10% les contribuables lambda qui remettent leurs déclarations d’impôt avec trois jours de retard.

A propos, vous avez parlé d’une affaire Bettencourt-Woerth..

Une affaire courante, en quelque sorte !

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article