L'INDUSTRIE NUCLEAIRE NE PEUT ETRE LE JOUET DE MARCHANDAGES POLITICIENS. L'ACCORD PS - EELV EST IRRESPONSABLE

Publié le par Tourtaux

 

Source : PCF Bassin d’Arcachon

L’industrie nucléaire ne peut être le jouet de marchandages politiciens
L’accord PS - EELV est irresponsable

dimanche 20 novembre 2011, par Comité Valmy


 

Après les arrangements électoraux entre le PS et le Verts, il semble impensable que les français puissent accepter un tel mépris vis-à-vis d’un des enjeux des prochaines élections. L’industrie nucléaire française ne peut pas être jouée à la roulette russe et mise en balance avec une poignée de strapontins dorés à l’Assemblée nationale. Ci-dessous, deux réactions intéressantes permettent d’éclairer le débat : l’interview de la responsable CGT-Energies et une lettre destinée aux candidat(e)s à l’élection présidentielle émanant d’une association écologique et que font circuler des communistes de l’Ain craignant pour la centrale du Bugey...

 

Interview - Virginie Gensel, patronne de la fédération énergie de la CGT, redoute les conséquences sociales d’une sortie du nucléaire et juge que l’arrêt de l’EPR serait « une folie ».

Secrétaire générale de la Fédération nationale mines-énergie de la CGT, revendiquant 60.000 adhérents, Virginie Gensel dénonce, dans une interview au Figaro, l’accord EELV-PS sur le nucléaire.

Pour sa part, Bernard Thibault, le secrétaire général de la confédération syndicale, a critiqué vendredi sur BFM Business un mélange « entre les engagements en matière de politique énergétique et les relations des partis pour former des majorités dans les Assemblées ».

Le Figaro - Que pensez-vous de l’accord conclu entre les Verts et le PS prévoyant la fermeture de 24 réacteurs nucléaires d’ici 2025 ?

Virginie Gensel - C’est un accord irresponsable. On ne peut pas faire reposer la politique énergétique, l’avenir industriel de la France, sur des considérations d’échanges de circonscriptions, de marchandage de coin de table. À la CGT, nous souhaitons un débat véritable sur la politique énergétique globale, dont l’avenir du nuclé­aire. Ce sont des questions complexes qui engagent le pays entier, qui ne peuvent pas être discutées juste à quelques-uns, entre appareils.

Le Figaro - Avez-vous été consultés par les Verts et le PS ?

Virginie Gensel - Non. Il y a un an, nous avons écrit à tous les partis politiques pour leur faire part de nos propositions en matière d’énergie. Nous avons rencontré les Verts, le Parti de gauche, le PCF, mais ni le PS ni l’UMP ne nous ont répondu.

Le Figaro - Qu’est-ce que vous trouvez « irresponsable » dans cet accord ?

Virginie Gensel - Derrière la première intention affichée, réduire le nucléaire, il y a la sortie du nucléaire. Nous sommes favorables au développement des énergies renouvelables, mais elles ne sont pas en capacité, en l’état actuel, de répondre aux besoins. Personne ne fait de réelles propositions pour savoir par quoi on remplacerait le nucléaire. Voyez l’Allemagne, où l’on dit que les énergies renouvelables vont être développées : en attendant, les centrales thermiques sont sollicitées, et l’on augmente tranquillement l’effet de serre.

Le Figaro - Redoutez-vous les conséquences sociales d’un arrêt des centrales ?

Virginie Gensel - Oui, bien sûr, mais pas seulement pour ce qui concerne les emplois du nucléaire. Il y a en France, 3 ou 4 millions de foyers en précarité énergétique, c’est-à-dire qui consacrent une part importante de leurs ­revenus à s’éclairer et se chauffer. Si les prix de l’électricité augmentent, qu’en sera-t-il pour eux ? Le prix bas du courant en France est aussi un élément de compétitivité pour notre industrie.

Le Figaro - Les effectifs dans le nucléaire font actuellement l’objet d’une incroyable guerre des chiffres. Combien d’emplois sont concernés ?

Virginie Gensel - La filière emploie quelque 125.000 personnes, auxquelles il faut ajouter un chiffre équivalent pour les sous-traitants. Cela fait déjà 250.000 salariés, sans compter plusieurs dizaines de milliers d’emplois indirects. Mais n’opposons pas ces emplois à ceux des renouvelables. Pour les énergies vertes, il s’agit de développer une vraie filière industrielle.

Le Figaro - Faut-il poursuivre le chantier de l’EPR à Flamanville ?

Virginie Gensel - Il faut terminer ce projet. Le chantier est aujourd’hui tellement engagé qu’il est impensable de revenir en arrière. Ce serait une folie. L’EPR de Flamanville est un prototype, une tête de série dont il sera très important ensuite d’analyser le retour d’expérience. D’une manière générale, la recherche dans l’énergie, mais également dans le nucléaire, est aujourd’hui insuffisamment poussée. S’agissant de la génération IV des réacteurs, des pays comme la Russie et l’Inde sont en avance par rapport à la France.

Le Figaro - À la suite de la catastrophe de Fukushima , le recours à la sous-traitance par EDF a été évoqué par les experts de l’État comme un enjeu de sûreté. Votre position ?

Virginie Gensel - C’est la CGT qui est intervenue en ce sens. Nous sommes pour que des métiers liés à la sûreté soient réinternalisés et pour un statut de haut niveau pour tous les salariés. Nous avons demandé à Éric Besson, le ministre de l’Industrie, d’ouvrir des négociations sur la sous-traitance.

Source : Le Figaro

et site PCF Bassin d’Arcachon


Lettre de l’AEPN (Association des Écologistes Pour le Nucléaire) destinée aux candidat(e)s à l’élection présidentielle

Nous avons besoin de plus, pas de moins, de nucléaire

A l’attention de Mesdames et Messieurs les candidats à la Présidence de la République

La disponibilité d’énergie est un élément essentiel pour le développement qualitatif et quantitatif de la société humaine. Elle soulève cependant trois problèmes fondamentaux :

le risque nucléaire, hélas illustré par les accidents de Three Mile Island, Tchernobyl et Fukushima, perçu, à tort, comme beaucoup plus grave que celui affectant d’autres filières énergétiques (charbon, gaz, pétrole, hydraulique),

le réchauffement climatique, dont personne ne conteste plus sérieusement la menace, lié aux émissions de gaz à effet de serre des filières fossiles,

et ... la pénurie d’énergie qui porte en elle le risque d’affrontement entre les hommes, voire entre les peuples.

Depuis l’accident de Fukushima, dont la gravité a été surestimée par les médias, et alors que des militants antinucléaires ont monopolisé le discours sur l’énergie, une attitude irrationnelle se développe vis à vis de notre parc nucléaire. Le monde est, en effet, confronté aux deux défis majeurs que sont l’inéluctable plafonnement de la production de combustibles fossiles bon marché et le réchauffement climatique. La solution pour une société industrielle comme la France est d’électrifier le chauffage des bâtiments et une partie des transports, à condition que la production d’électricité ne fasse pas appel aux combustibles fossiles.

Cette électricité ne peut être produite massivement par du photovoltaïque : son coût est encore prohibitif et, surtout, il produit essentiellement en été, c’est-à-dire lorsque nous en avons le moins besoin. Du fait de son intermittence, l’éolien, en plus de détruire de nombreux paysages remarquables, nécessite un stockage massif de l’électricité dont la technologie n’existe pas et coûterait extrêmement cher en admettant qu’on puisse le réaliser à une échelle suffisante. Nous n’avons pas assez de biomasse pour répondre aux besoins de régulation d’un système électrique et aussi aux besoins de chauffage et de production de biocarburants.

Selon le scénario Negawatt qui, pourtant, ne traite pas sérieusement la question de l’intermittence de l’éolien et du solaire, une sortie du nucléaire ne serait possible qu’au prix d’une division de notre consommation énergétique par un facteur supérieur à 2,2. Nous ne pensons pas que les Français soient prêts à un tel effort de sobriété et d’investissement financier pour faire plaisir aux antinucléaires.

Le kWh nucléaire est non seulement le plus compétitif (même en intégrant les mesures qui seront jugées nécessaires à l’issue des stress tests post-Fukushima), il est le moyen qui fait appel au minimum d’importations influant sur le coût du kWh, il est aussi celui qui donne lieu au minimum d’émission de gaz carbonique.

Chaque année nous accumulons un stock de matière fissile qui correspond à un trimestre de consommation. De plus, dans les réacteurs actuels, nous produisons le combustible qui permettra de démarrer les surgénérateurs qui pourront assurer nos besoins pour des milliers d’années et diviser par 100 la quantité de déchets de haute activité. Le monde ne pourra se passer des réacteurs nucléaires ; continuons donc d’en construire dans notre pays (qui est un de ceux qui en maîtrise le mieux la technique, qui en tire 400.000 emplois et y trouve un des rares atouts industriels qu’il possède encore).

Madame (Monsieur) le candidat à la Présidence de la République, nous vous demandons donc de vous engager à protéger et développer notre parc nucléaire garant d’une électricité à un coût abordable et de notre indépendance énergétique et que, parallèlement à une politique d’économies d’énergie réaliste, soit augmentée significativement la puissance nucléaire de la France pour faire face aux nouveaux besoins (production de chaleur et transports électriques).

Veuillez agréer, Madame (Monsieur) le candidat à la Présidence de la République, l’expression de notre considération.

Source : le site où l’ppel est en ligne


Commentaire :

Dimanche 20 novembre 2011 à 22h57, par Dautrey

Et pendant ce temps, Jean-Luc Mélenchon continue de prôner la sortie du nucléaire et à assurer la promotion du scenario « Negawatt » (cf son blog).

Ce scenario absurde se contente de proposer la sortie à la fois des énergies carbonées et du nucléaire, en alignant en contrepartie des économies d’énergie parfaitement hypothétiques couplées à des gigawatts d’électricité éolienne et photovoltaïque en puissance nominale installée.

Le problème, c’est que par une belle nuit d’hiver sans un poil de vent, ces magnifiques installations extrêmement couteuses… ne produisent rien !

Dans le meilleur des cas, l’éolien produit de l’électricité entre 25 et 30 % du temps ; quand le photovoltaïque produit surtout par les belles journées d’été une électricité dont nous aurions plutôt besoin par les froides nuits de janvier. L’éolien ne peut se justifier que s’il l’on est capable de transporter l’électricité produite par les champs de générateurs n’importe où en Europe, vers les sites de consommation où qu’ils soient : cela suppose des réseaux de haute tension très chers… que les écolos refusent.

Quant au photovoltaïque, il produit très peu une électricité très chère. Son seul avantage serait de produire localement une électricité suffisante dans des pays au réseau électrique peu développé, très ensoleillés et aux faibles besoins (pas de chauffage…). Par exemple en Afrique. Mais le coût en est exorbitant ! Si j’étais écolo, au lieu de couvrir les toits de nos villas de panneaux inutiles mais qui rapportent gros à quelques spéculateurs qui misent sur les aides publiques, je proposerais qu’on aide l’Afrique à s’équiper…

Certes, il faut poursuivre la recherche et le développement dans les énergies renouvelables. Mais sacrifier aujourd’hui l’énergie nucléaire, c’est mettre à mal notre indépendance et notre approvisionnement, tout en provoquant une forte hausse du prix de l’électricité. Ce sont des choix qui mériteraient au moins une discussion.

Qui a mandaté le candidat du Front de gauche pour défendre cette politique ? Les militants communistes l’ont-il mandaté pour cela aussi ?

Où se sent-il autorisé à n’avancer que les billes du seul parti de gauche, en se foutant de l’opinion des cocos sur la question de la politique énergétique ?

Chacun est juge…

Publié dans Environnement-Ecologie

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