L'UKRAINE : SCISSIONS EUROPEENNES CONCERNANT LA RUSSIE
Ukraine: Scissions européennes au sujet de la Russie
Malgré le refus du secrétaire d’Etat US, John Kerry, de toute scission entre l’Allemagne et les Etats-Unis sur les livraisons d’armes à l’Ukraine, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a lui dénoncé la stratégie de Washington comme étant non « seulement risquée, mais aussi contre-productive. »
A n’en pas douter l’évolution la plus significative est celle de la France qui semble avoir pivoté vers la Russie. Après les appels de François Hollande d’accorder une plus grande autonomie à l’Est de l’Ukraine, l’ancien président français Nicolas Sarkozy a lui aussi exprimé un soutien manifeste à la Russie (et spécifiquement contre les Etats-Unis) : « Nous faisons partie d’une civilisation commune avec la Russie« , et d’ajouter, « les intérêts des Etats-Unis au sujet de la Russie ne sont pas les intérêts de l’Europe et de la Russie« .
Alors que l’OTAN semble renoncer à toute idée de paix – à en juger par le peu d’optimisme montré par Stoltenberg – la décision de Chypre d’autoriser la Russie à utiliser son sol pour ses installations militaires suggère que, au sein de l’Union européenne, l’entente règne.
Dans un discours, tenu dimanche à la Conférence sur la sécurité de Munich, le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier a renouvelé son rejet à ce que l’Allemagne livre des armes à l’Ukraine … »Pour le dire ouvertement, je considère cela comme non seulement risqué mais aussi comme contre-productif« . Il réagissait à la critique de sénateurs étasuniens concernant la position allemande sur les livraisons d’armes. Tandis que la Maison Blanche est en train de réfléchir à livrer des armes à l’Ukraine pour soutenir sa lutte contre les séparatistes pro-russes.
John Kerry, quant à lui, minimise ces signes de divergences et déclare que tout va bien; et nie toute scission entre les États-Unis et l’Europe sur la politique à venir vis à vis de la Russie. Lors de la conférence sur la sécurité à Munich Kerry a déclaré qu’il voulait « s’assurer qu’il n’y a pas de division, qu’il n’y a pas split » entre Washington et ses alliés européens concernant la crise en Ukraine. « Nous sommes unis, nous travaillons en étroite collaboration » a-t-il déclaré à la conférence suite aux réunions avec ses homologues français et allemands. « Nous convenons tous que ce défi ne finira pas par la force militaire. Nous sommes unis dans notre diplomatie. »
Mais, ce qui est peut-être le plus significatif est l’apparent mouvement de la France envers la Russie. Après les appels de François Hollande devant accorder une plus grande autonomie à l’Est de l’Ukraine, l’ancien président français Nicolas Sarkozy s’est également positionné en faveur de la Russie (et spécifiquement à l’encontre les États-Unis). S’exprimant samedi au congrès de l’Union pour un Mouvement Populaire (UMP) il a déclaré :« Nous faisons partie d’une civilisation commune avec la Russie…Les intérêts des étasuniens avec les Russes ne sont pas les intérêts de l’Europe et de la Russie » a-t-il dit, ajoutant « nous ne voulons pas la renaissance d’une guerre froide entre l’Europe et la Russie…La Crimée a choisi la Russie, et nous ne pouvons la blâmer [pour l'avoir fait]…nous devons trouver les moyens de créer une force de maintien de la paix pour protéger les russophones en Ukraine. »
Chypre semble avoir rejoint le parti de la scission, offrant de signer un accord de coopération militaire le 25 février avec la Russie en lui proposant d’utiliser ses installations militaires sur son sol. La base aérienne que les avions russes pourront utiliser est à environ 40 kilomètres de la base aérienne souveraine de la Grande-Bretagne à Akrotiri, sur la rive sud de Chypre, qui fournit un soutien aux opérations de l’OTAN dans les régions du Moyen et du Proche-Orient.
Zero Hedge | 9 Février 2015
Article original traduit par SLT
Source: Sam La Touch