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LA FEDERATION CGT DES CHEMINOTS DENONCE LA STRATEGIE DE LA SNCF ET SON BUDGET PREVISIONNEL 2011

Publié le par Tourtaux

La CGT-cheminots a dénoncé, jeudi 23 décembre, la stratégie de la SNCF et son budget prévisionnel 2011, marqué par un plan d'économies de 550 millions d'euros et présenté la veille au conseil d'administration.
Après avoir renoué avec les bénéfices en 2010, la SNCF mise sur son développement avec des investissements à hauteur de 2,6 milliards d'euros et un chiffre d'affaires du groupe pour 2011 à 33,5 milliards d'euros (contre 30,7 milliards en 2010).
Mais "cette augmentation est essentiellement portée par les filiales de Geodis (fret routier et ferroviaire) et de Keolis (transports urbains)", a expliqué Gilbert Garrel, secrétaire général de la CGT-cheminots lors d'une conférence de presse.

Des filiales de plus en plus incontournables

Ainsi, souligne le responsable du premier syndicat de la SNCF, "en 2011 le poids des filiales (de droit privé) représentera 44,5% du CA du groupe, contre 28% en 2008, et ce au détriment de l'Epic (ndlr: établissement public industriel et commercial) l'établissement historique". Au-delà du développement des filiales, notamment à l'étranger, la CGT estime que les hypothèses de croissance sont "critiquables et trop aléatoires".
"Au sein de l'Epic, une baisse de 104 millions du chiffre d'affaires est prévue pour le fret; et en volume, même avec les filiales privées (VFLI, Naviland Cargo), nous sommes en dessous le niveau de 2006, alors faut-il continuer cette stratégie pour le fret", interroge Alain Prouvenq, responsable des questions économiques à la fédération.
Quant à l'augmentation des recettes, "elle repose sur une hausse des prix dans la branche voyages (TGV), au détriment des usagers, et une hausse de l'augmentation des conventions avec les régions et avec Réseau Ferré de France (RFF), qui est toujours étouffé par sa dette", poursuit Alain Prouvenq.
L'entretien des voies fait l'objet d'un contrat entre RFF, le propriétaire, et la SNCF. L'endettement de RFF, créé en 1997, fait dire à Gilbert Garrel qu'il faut sortir de "la spirale du déclin": "RFF n'a pas les moyens d'entretenir correctement le réseau - nous avons aujourd'hui 1.700 km de ralentissement par défaut d'entretien - alors il faut un réel débat public sur le financement du système ferroviaire", assure-t-il.

4 milliards d'économies

La SNCF doit faire face à des charges externes qui augmentent (+16% pour le coût de l'électricité, +6% en taxes diverses, +6% pour les péages) et un niveau d'endettement qui avoisine les 10 milliards d'euros. C'est pourquoi elle a décidé d'adopter un plan d'économies de 4 milliards d'euros d'ici 2015, dont 550 millions l'an prochain. Ces économies se feront via une baisse des charges de personnel et des prestations des sous-traitants.
"Les cheminots payent la facture", accuse Gilbert Garrel en mettant en avant les 1.870 suppressions de postes prévues dans l'Epic, dont 1.545 au fret. Quelque 6.350 départs étant envisagés, la SNCF prévoit 4.500 recrutements.
Dans un communiqué, Sud-Rail a aussi critiqué "un budget construit uniquement dans une logique financière, qui détruit l'entreprise de service public ferroviaire".

Un dividende de 50 millions à l'Etat

La SNCF devrait verser à l'Etat un dividende s'élevant à 50 millions d'euros, pour un résultat net du groupe dépassant les 150 millions d'euros en 2010.
En 2009, les comptes de la SNCF, qui étaient dans le vert depuis sept ans, avaient chuté avec une perte de près d'un milliard d'euros.
La SNCF avait versé pour la première fois en 2008 un dividende à son actionnaire, l'Etat, à hauteur de 131 millions d'euros. En 2009, il était de 183 millions environ au titre des résultats 2008. Cette année, il n'y avait pas eu de dividende compte tenu des pertes enregistrées en 2009.
La marge opérationnelle (équivalent de l'excédent brut d'exploitation, indicateur privilégié par la direction) devrait passer de 7% environ cette année à 8% l'an prochain (après 6,8% en 2009). Le groupe SNCF devrait compter fin 2011 quelque 242.000 personnes, contre 235.000 à fin 2010.
Quant à l'Epic, il devrait embaucher environ 4.500 personnes l'an prochain. mais ces embauches ne compenseront pas les départs en retraite, si bien qu'il devrait perdre 1.404 "effectifs moyens disponibles", ceux-ci passant très exactement à 151.034.



(Challenges.fr)

Publié dans Politique

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