LE HARCELEMENT SEXUEL BIENTOT LEGALISE ?

Publié le par Tourtaux

Le harcèlement sexuel bientôt légalisé ?

 

Par Nolwenn Weiler (2 mai 2012)

 

Estimant que la définition du délit de harcèlement sexuel risque de criminaliser la séduction, Gérard Ducray, ancien élu UMP condamné pour harcèlement sexuel, a demandé son abrogation. Du côté des féministes, on considère aussi que le délit n’est pas adapté à la réalité. Mais que, loin de porter atteinte à la liberté des hommes, il assure aux harceleurs une scandaleuse impunité. Décryptage.

 


« Harceler autrui dans le but d’obtenir des faveurs de nature sexuelle » : c’est ainsi que le code pénal français définit le délit de harcèlement sexuel. Apparu en 1992, il pourrait disparaître le 4 mai prochain. Gérard Ducray, ancien secrétaire d’État et ancien élu UMP a en effet demandé son abrogation. Condamné pour harcèlement sexuel en 2010, il a, en mars 2011, accompagné son pourvoi en cassation d’une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), qui permet à tout justiciable d’interroger le Conseil constitutionnel sur la conformité d’une loi dans le cadre d’un procès.

 

L’association européenne de lutte contre les violences faites aux femmes au travail (AVFT), qui s’est battue pour qu’un délit de harcèlement sexuel existe, a, dès le vote de la loi en 1992, critiqué sa définition juridique. Parmi d’autres arguments, l’association pointe l’imprécision de la définition du harcèlement sexuel. C’est précisément ce point qu’a choisi de souligner la défense de Gérard Ducray. Estimant que, trop floue, elle porte atteinte au principe de la légalité des délits et des peines, qui dispose que l’on ne peut être condamné pénalement qu’en vertu d’un texte précis et clair.

 

Criminalisation de la séduction ou impunité du harceleur ?

 

Mais, alors que Gérard Ducray pointe le risque de criminalisation des rapports de séduction, l’AVFT met en avant l’impunité dont bénéficient les harceleurs grâce à ce flou juridique. « Les juges statuent subjectivement, en fonction de l’idée qu’ils se font du harcèlement sexuel », constate l’association. Et cette vision que les magistrats ont du harcèlement sexuel est parfois déconcertante. Des propos insultants assimilés à des « signaux sociaux conventionnels de séduction » aux mains aux fesses censées « créer du lien », les motifs de relaxe des prévenus attestent parfois d’une conception étonnante des rapports entre hommes et femmes.

 

Il est par ailleurs surprenant que la victime soit tenue de prouver l’intention « d’obtenir des faveurs de nature sexuelle ». Comment prouver une telle intention ? De quels éléments est-elle supposée la déduire ? Pourquoi donner tant d’importance à cette finalité, qui permet si facilement au mis en cause de s’exonérer de sa responsabilité, du genre « c’est elle qui prend tout mal » ou « c’était juste pour rire » ? Les manifestations du harcèlement sexuel et des conséquences mesurables sur la santé et le travail des victimes ne devraient-elles pas suffire à ce que l’infraction soit constituée ?

 

Pas d’étude depuis… vingt ans !

 

Moins de 100 harceleurs sont condamnés en France chaque année, loin des craintes d’invasion des tribunaux, formulées au moment de la création du délit en 1992. Pourtant, dans la seule enquête française disponible au sujet du harcèlement sexuel – qui date de 1991 ! –, 19 % des salariées interrogées se sont déclarées victimes de harcèlement sexuel au travail. Soit plusieurs dizaines de milliers de citoyennes chaque année. Selon une étude du Bureau international du travail (BIT), parue en 1999, la France est même l’un des pays où le taux des violences sexistes ou sexuelles sur le lieu de travail est le plus élevé du monde.

 

De nombreuses condamnations pour harcèlement sexuel sont en fait des agressions sexuelles, voire des viols – 3 000 sont commis en France chaque année sur le lieu de travail –, déqualifiées, et théoriquement plus sévèrement réprimées. Si, pour ces raisons, l’AVFT demande au Conseil constitutionnel l’abrogation du délit de harcèlement sexuel, elle exige que celle-ci soit différée, de façon à ce que le législateur ait le temps de produire un nouveau texte. Sans quoi, il y aurait une annulation de toutes les procédures en cours et la création d’un vide juridique pour les victimes, empêchées de porter plainte. C’est pourtant ce que viennent de décider « les sages »...

 

Nolwenn Weiler

 

http://www.bastamag.net/article2326.html

Publié dans Politique

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
L
Le pédagogue :<br /> <br /> <br /> Dans les aires de turpitudes, il n’y a pas que le sexe : il y a aussi le cul.<br /> En France, « les femmes libérée » et leurs équivalents au masculin, font de la baise l’un des principes fondamentaux de la « parité » !<br /> Les « accusations » d’agressions, de harcèlements sexuels pimentent la « démocratie », et rappellent qu’il y a « une justice » qui blanchit les politicards désignés, lorsque ce n’est pas eux qui font condamner les « victimes » pour « diffamation ».<br /> Et le spectacle se poursuit.<br /> Lorsqu’il s’agit de politicards d’un certain « calibre », dans les pays « cifilizés », les « zélés-cteurs » et les « zéléés-ctrices » en redemandent.<br /> Au temps de Sarkozy et de ses histoires avec ses femmes, les hurlements de la gauche contre la droite ne cessaient pas.<br /> Ils voulaient « la Ré-pu-blique exemplaire ».<br /> Qu’est-ce qu’il ne faut pas entendre !<br /> Aujourd’hui, les histoires de François Hollande avec ses femmes ne regardent que lui, dit la gauche, et toute « révélation » est une « atteinte à la vie privée » et donnera lieu à des poursuites judiciaires et patati et patata.<br /> Cela excite encore plus les « zélés-cteurs » et les « zéléés-ctrices » et les fait même jouir.<br /> De manière générale, les « révélations » ne manquent pas quant aux « déboires conjugaux » de chefs d’État et de Gouvernement qui s’adonnent chez eux, dans des palaces ou ailleurs à des orgies, sur les frasques de ministres putes et « sauteurs », sur d’autres qui s’envoient en l’air dans des bureaux, des ascenseurs et des chiottes, sur des députés, des sénateurs et autres « élus » qui copulent à qui mieux mieux dans des véhicules de « service » et des recoins de bâtiments « publics », et fricotent dans de multiples endroits d’institutions diverses, qui aménagent mille et une rencontres pour se livrer à des enculeries et autres explorations anatomiques, sur des membres racoleurs de partis politiques, toute tendance con-fondue, qui usent de leur corps pour recruter, sur ceux et celles qui font l’éloge de la « promotion canapé », et qui défendent la fornication, l’homosexualité, le lesbianisme, l’adultère et autres.<br /> Cependant dit l’amoral de gauche, il ne faut pas hésiter à condamner les « zabus », sans toutefois offrir aux « zénnemis islamistes », des « zarmes » pour niquer la « civilisation » !<br /> C’est dire que « le tintamarre » parisien qui tente cette semaine, avec ses sonorités cul-turelles, d’enclencher une danse du ventre au sujet des agissements d’un Denis Baupin, dit député écologiste de gauche, désigné comme agresseur sexuel, font partie du « folklore » de la débauche.
Répondre
T
@ MARIE, FORT HEUREUSEMENT, TOUS LES HOMMES NE SONT PAS DES SALAUDS MAIS VOUS AVEZ MILLE FOIS RAISON DE DIRE QUE SOUVENT LES HOMMES DIRIGENT TOUT, SAUF QUAND ILS FONT LE PETIT TOUTOU DEVANT LEUR<br /> FEMME. CELA EST FREQUENT ET ME FAIT RIRE A LEURS DEPENS.
Répondre
M
Ce sont les HOMMES, qui dirigent le monde et les lois, surtout, lorsqu'elles ne leurs conviennent pas.
Répondre
T
Ca ne visait pas tous les hommes, seulement ceux qui se passent de l'accord des femmes. Des hommes harcelés ? il y a aura toujours des petits malins pour l'affirmer mais sincèrement qui croit qu'on<br /> est dans le même type de rapport ? dans mon syndicat, il y en a un, qui pour faire le malin défend les hommes battus par leur femme, au mépris des données chiffrées concernant les femmes (une femme<br /> sur quatre victime d' une violence sexuelle ou autre au cours de sa vie) qui, on le sait, sont en deça de la réalité. Je suis intarissable sur le sujet, tu le sais, je suis une femme. Moi quand on<br /> m'emm..., je cogne.
Répondre
T
<br /> <br /> Je savais que j'allais faire mouche, comme je savais que tu commenterais cet article. Des hommes HARCELELES SONT RARES MAIS CELA EXISTE SOUS UNE FORME MOINS BRUTALE, MOINS SADIQUE ET MOINS<br /> hypocrite. J'y suis passé deux ou trois fois mais comme je ne sais pas dire non, j'avoue que le "supplice" fut bien agréable. Concernant l'accord des femmes, les hommes qui les respectent s'en<br /> sortent plutôt bien s'ils savent y faire et vice-versa. Tu vois, si on s'était rencontré il y a quelques années, tu n'aurais pas eu à me cogner dessus. Le harcèlement n'a jamais été mon truc,<br /> j'ai toujours préféré demander gentiment, je ne m'en plaint pas. Pour la peine, je te fais un gros bisou anti harcèlement.<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
T
C'est très difficile de faire face à un harceleur sexuel.Une femme harcelée se sent coupable et est honteuse, comme pour un viol elle s'interroge, qu'est-ce qui a pu faire croire à l'homme qui la<br /> harcèle qu'il pouvait se conduire comme un gros salopard ? il y a aussi l'effet de sidération, car un homme qui harcèle est souvent violent en gestes, mimiques, paroles et passe rapidement à<br /> l'action. Quand il est le chef, ça complique encore....Parfois ce sont des collègues et le harcèlement peut comme pour le harcèlement moral (mobbyng) être fait en groupe...Il faut que les femmes<br /> aillent chercher l'aide d'autres femmes sans oublier les femmes syndicalistes. Il n'y a pas longtemps, une jeune fille de ma famille qui travaille dans la restauration rapide nous racontait que son<br /> petit chefaillon (le gérant de la boîte) lui disait systématiquement des ordures quand il s'adresse à elle...je suis pour un cassage de gueule des harceleurs sexuels sur le lieu de travail. Un type<br /> qui a la bite en folie doit assumer. Il faut apprendre aux filles à se défendre et à se battre.
Répondre
T
<br /> <br /> Je n'ai jamais eu ce problème. Il ne m'est jamais venu à l'idée de forcer les choses, d'une façon ou d'une autre. Tu as raison, il faut bourrer la gueule à ces salopards. DSK est chef de bande<br /> dans ce domaine. J'avais peu de contacts féminins dans mon travail mais, j'ai beaucoup et surtout milité avec des femmes et .toutes peuvent dire que je ne leur ai jamais manqué de respect. En<br /> voilà un langage dans ton avant dernière phrase. Tous les hommes ne sont pas des salauds. J'y pense, des hommes harcelés, ça existe aussi?<br /> <br /> <br /> <br />