LE TRAIN DE SENATEUR DU SAPIN SOCIALISTE POUR LE SMIC : PLUS 3 CENTIMES DE L'HEURE, C'EST SE FOUTRE DU PEUPLE !
Michel Sapin : de nouvelles règles de calcul du Smic. - (Photo NR, Jérôme Dutac) Le salaire minimum augmente de 0,30 % au 1 er janvier, soit 1.430 euros bruts mensuels. Avec le coup de pouce de juillet, la hausse est de 2,30 % sur un an.
Trois centimes l'heure : la faible augmentation du salaire minimum annoncée lundi par le ministère du Travail, en même temps qu'une révision de ses critères, portera le Smic à 9,43 € à partir du 1er janvier, soit 1.430,22 € bruts mensuels pour les salariés aux 35 heures.
Pour un temps complet, l'augmentation sera inférieure à 5€. Le gouvernement n'a pas accordé de nouveau coup de pouce aux 2,6 millions de smicards.
Cette nouvelle revalorisation (de 0,30 %), conforme à la hausse légale, s'ajoute à la hausse de 2 % anticipée en juillet (dont 0,6 point de coup de pouce), soit au final une hausse du salaire minimum de 2,30 % sur un an, quand l'inflation augmentait en même temps de 1,30 %.
« C'est une décision juste et mesurée », « le coup de pouce est maintenu intégralement » alors que depuis 2006 « il n'y en avait pas eu », a estimé le ministre du Travail, Michel Sapin, à l'issue de la Commission nationale de la négociation collective (CNNC).
L'absence de nouveau coup de pouce a fortement déçu FO et la CGT, qui militent pour un Smic à 1.700 € bruts. « Le gouvernement est resté droit dans ses bottes alors qu'il fallait donner un signe aux salariés », a regretté ainsi Marie-Alice Medeuf-Andrieu, représentante de FO à la CNNC.
« Tout le monde n'est pas rémunéré à la même enseigne », a réagi le numéro un de la CGT Bernard Thibault en se demandant comment le gouvernement peut « annoncer et défendre » une « simili-hausse » du Smic quand il accorde « 20 milliards d'aides publiques aux entreprises pour les aider à créer des emplois ».
Benoît Roger-Vasselin (Medef) s'est montré de son côté satisfait de cet « arbitrage », affirmant que « le problème majeur était le maintien de l'emploi ».
" Une décision juste et mesurée "
Alors que dans un certain nombre de branches, les minima de grilles de salaires restent parfois en deçà du Smic, Mme Medeuf-Andrieu (FO) a appelé le ministre « à passer de l'intention à l'action » pour sanctionner les branches récalcitrantes.
« Nous allons examiner les conséquences si une négociation ne s'ouvre pas » dans la quinzaine de branches encore dans ce cas. J'ai mis la pression », a déclaré le ministre.
à suivre
Vers une " évolution " du mode de calcul du salaire minimum
Lundi, Michel Sapin a par ailleurs dévoilé les nouvelles règles pour 2014 qu'il présentera au prochain Conseil des ministres mercredi : une « évolution » du calcul pour « être mieux en adéquation » avec « les vraies dépenses de ceux qui sont autour du Smic ».
Les deux piliers sur lesquels s'appuie la revalorisation annuelle depuis 1970 seront revus : l'indice des prix va être changé pour mieux tenir compte de certaines dépenses (loyer, énergie) et le salaire de base servant de référence, élargi à celui des employés, plus simplement celui des ouvriers.
Le ministre a assuré qu'il y aura toujours demain « un Smic et un seul », alors que le groupe d'experts sur le Smic propose de différencier le salaire minimum selon l'âge ou la région. Enfin, sur l'idée d'indexer le Smic sur une part de la croissance, défendue pendant la campagne par François Hollande, le ministre a annoncé que « le partage des fruits de la croissance se fera au moment du coup de pouce ». Intégrer automatiquement l'évolution du PIB « n'a jamais été porté ni par le président, ni par le Premier ministre », assure Michel Sapin.
Le ministre a malgré tout souhaité que « subsiste » le groupe d'experts, fortement critiqué par les syndicats. Sa composition sera à l'avenir « plus diverse » et intégrera des « approches sociales », a-t-il promis.