SCANDALE D'ETAT : LES BETES EN COUR SE RECONCILIENT

Publié le par Tourtaux

 

Affaire Bettencourt : la paix des dames
mardi 07 décembre 2010

Après des mois de guerre implacable, Françoise Bettencourt-Meyers et sa mère, Liliane,grande fortune française, se sont réconciliées. Parce que L'Oréal le vaut bien...

Il est l'homme du jour, Me Metzner. Le célèbre avocat avait un seul mot en bouche, hier : « Concorde ». Alors qu'il venait de voir son client, la compagnie aérienne Continental Airlines, condamné à Pontoise dans le procès du crash du supersonique ¯ le Concorde ¯ (lire en page 4), il pouvait fièrement annoncer le retour de « la concorde » au sein de la famille Bettencourt.

Liliane Bettencourt, 88 ans, et sa fille Françoise, 57 ans, après trois années de conflit familial au lendemain de la mort d'André, le père, se sont réconciliées. Toutes les poursuites judiciaires engagées par Me Metzner au nom de la fille, à l'encontre du photographe François-Marie Banier, du gestionnaire de fortune Patrice de Maistre et de l'avocat fiscaliste Fabrice Goguel, ainsi que la demande de mise sous tutelle de la vieille dame, sont abandonnées.

Le gendre directeur général

L'accord est secret, on pourrait dire « confidentiel défense » tant il touche en réalité à l'avenir de l'une des plus grandes entreprises françaises, L'Oréal. L'affaire était surveillée de près par l'Élysée. La mère et la fille ont décidé « de se tourner vers l'avenir et ont pris d'un commun accord toutes les dispositions nécessaires ».

Quelques-unes sont d'ores et déjà connues. Le gendre, Jean-Pierre Meyers, est promu directeur général du groupe de cosmétique. Lui et, à sa suite, ses fils, prennent en main la gestion du holding familial Téthys, qui détient 31 % des parts de L'Oréal, l'autre grand actionnaire étant la multinationale suisse Nestlé. Liliane Bettencourt conserve son titre de présidente. Le sens des affaires et l'esprit de famille auraient donc surmonté trois ans de haine. L'affaire Bettencourt serait close après avoir tenu en appétit le pays. Quel spectacle pitoyable et quels dégâts !

Dégâts judiciaires : on a vu des magistrats s'entre-déchirer et contraindre la justice à se dépayser de Nanterre à Bordeaux.

Dégâts politiques : avec l'affaire Woerth, les soupçons de financement politique, l'étalage d'argent placé dans les paradis fiscaux et l'apparition quasi subliminale d'une île paradisiaque, Arros, dans l'océan Indien, longtemps réservée aux seuls Bettencourt. Même le corps médical a été éclaboussé.

Sur le plan judiciaire, toutes les poursuites du volet strictement familial s'arrêtent. Par contre, l'exploitation des enregistrements réalisés par l'ex-majordome de Liliane Bettencourt, révélant des soupçons de financements politiques illégaux et de délits fiscaux, ne sont pas enterrés. En tout cas, pas encore. Ce sont désormais les magistrats de Bordeaux qui devront se prononcer sur ce volet qui concerne au premier chef Éric Woerth, l'ancien ministre du Travail. Mais qui sait si ce volet-là ne s'achèvera pas en non-lieu...

Publié dans Politique

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